"L'impression était toujours si vive en elle que tout ce qui pouvait sembler un abandon causait chez elle un grand bouleversement : une porte refermée trop brusquement sur elle, un ami qui partait en voyage, la domestique qui la quittait pour se marier, la moindre inattention des autres, une conversation où on oubliait de l'inclure, une lettre adressée à un tiers où l'on avait omis de dire un mot pour elle.
L'incident le plus insignifiant pouvait provoquer en elle une angoisse comparable à celle de la mort et réveiller en elle cette douleur de la séparation avec la même acuité que le jour où il les avait quittés.
Pour mieux combattre cette angoisse, elle avait furieusement rempli sa vie d'amitiés, d'amours, de créations. Mais une fois la conquête achevée, c'était de nouveau le désert. Les joies que lui donnaient ses amitiés, ses amours, ou le livre qu'elle venait d'écrire, étaient gâchées par la peur de les perdre. Comme certains sont obsédés par la peur de la mort, elle était obsédée par la peur d'une séparation inévitable."
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Des mots pour mes maux.
Poetryparce que le suicide n'est pas vraiment l'acte qui fait que nous ne sommes plus de cette vie, c'est plutôt ce moment de silence qui vient juste avant... Délivrez vous, ne laissez pas la vie vous empoisonner, tuer votre âme quand vous ne pourrez pas...