Enfermés

Chapitre 17

Teddy

Cela fait quelques minutes que Jenny est entrée.

Pour l'instant, rien ne se passe.

Tanya a l'oreille collée à la porte pour essayer d'entendre quelque chose.

Mais elle n'entend rien ou, du moins, elle n'arrive pas à comprendre ce qui est dit.

Noémie et Aaron se sont assis par terre, côte à côte.

Ils se serrent la main à tel point que leurs jointures sont blanches.

Je comprends qu'ils soient angoissés.

Je suis dans le même état qu'eux.

J'en ai la nausée tellement je suis nerveux.

Nous avons laissé Jenny aller dans cette pièce infernale sans bouger.

Nous voulions tellement sauver notre peau que nous l'avons sacrifiée.

Et maintenant, nous nous en mordons les doigts.

À cause de notre lâcheté, Jenny est entrée là-dedans.

Comme si elle n'avait pas assez souffert comme ça...

Soudain un cri déchirant interrompt mes pensées.

C'est Jenny.

Je suis pétrifié.

Qu'est-ce qu'il lui arrive ?

Est-ce qu'il la torture ?

Tanya est déjà en train de s'acharner sur la porte.

Mais celle-ci est bloquée.

Il fallait s'y attendre.

Tanya comprend très vite que ce qu'elle fait ne sert à rien.

Elle se met alors à crier :

- Jenny ! Qu'est-ce qu'il se passe ?!

Pas de réponse.

Juste des cris de désespoir encore et encore.

C'est horrible.

Nous l'entendons mais nous ne pouvons rien faire.

Nous sommes impuissants.

Tanya s'effondre par terre en pleurant.

- C'est ma faute, je n'aurais jamais dû la laisser y aller, gémit-elle.

Aaron serre Noémie dans ses bras.

Je vois bien qu'ils s'accrochent l'un à l'autre pour ne pas craquer.

Je ne sais pas quoi faire.

Je les vois tous résignés à ce que cela passe et s'arrête.

Mais on ne peut pas laisser Max gagner encore une fois.

Je réfléchis à toute vitesse.

Je n'étais pas le premier de ma classe pour être un pauvre loque humaine sans cervelle maintenant.

Il faut que j'aille chercher Jenny.

Donc il faut d'abord que je débloque cette foutue porte.

C'est vraiment le truc de Max de bloquer les portes.

Dès qu'il fait du mal à quelqu'un, il l'enferme pour que personne ne puisse l'aider ou qu'il puisse s'échapper.

Au fond, c'est un peu de la lâcheté.