Chapitre 26

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Aaron

J'écoute Jenny prononcer ses mots pour Greg.

J'attrape la main de Noémie qui pleure.

Ses paroles sont vraiment émouvantes.

Je suis d'accord avec elle.

Jamais nous n'oublierons notre séjour ici et ce que nous avons ressenti.

Ce que j'ai ressenti et que je ressens toujours pour Noémie.

Je sais bien qu'elle pense que dès que nous sortirons, nous partirons chacun de notre côté.

Mais je n'y crois pas.

Des liens créés dans de telles circonstances ne se brisent pas comme ça.

Mais je ne veux pas non plus essayer de la retenir.

Je ne veux pas qu'elle se rende malheureuse en restant avec moi.

Et encore, il faudrait déjà qu'on puisse sortir.

Jenny revient à sa place et Tanya la prend dans ses bras.

J'entraîne Noémie avec moi vers la bibliothèque.

Je sais que là-bas elle pourra pleurer tranquillement sans que les autres ne viennent la déranger.

Dès que je ferme la porte derrière nous, elle se précipite dans mes bras.

J'essaye de la consoler du mieux que je peux mais ses larmes ne se tarissent pas.

Alors j'attends qu'elle se calme toute seule.

Au bout d'un moment, elle s'arrête.

Elle relève alors la tête vers moi.

Ses yeux sont extrêmement rouges.

- J'ai peur, me dit-elle.

Je hausse les sourcils, surpris.

- Tu te rends compte que Greg est mort ?! continue-t-elle.

- Oui je sais, mais ça fait plusieurs jours maintenant...

Elle ne semble pas m'écouter et continue sur sa lancée.

- Dans un monde normal, les gens ne meurent pas à cet âge... Et surtout pas assassinés par un psychopathe... Dans un monde normal, on est pas enfermé dans une maison, torturé mentalement chaque minute.

J'ai l'impression qu'elle se prend tout dans la tête en une fois.

Comme si elle s'était toujours refusé de croire tout ça.

Et maintenant qu'elle le comprend, et surtout tout d'un coup, elle disjoncte.

La folie dans ses yeux me fait penser à Jenny dans ses pires moments.

Elle est en train de se détruire comme elle.

C'est comme une maladie.

Le désespoir.

Max a eu ce qu'il voulait.

C'était son but.

Je le comprends, maintenant.

Il veut tous nous réduire plus bas que terre.

Que nous devenions fous de désespoir.

Que notre vie n'ait plus de sens.

J'aurais dû le comprendre bien plus tôt.

Finalement, je ne le connais peut-être pas si bien que ça.

EnfermésWhere stories live. Discover now