Chapitre 18

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Tanya

Teddy vient de partir avec Aaron et Noémie.

Jenny est roulée en boule, toute tremblante.

Je suis désemparée.

Qu'est-ce que je peux faire si elle ne veut même pas de mon aide ?

Je m'assois contre le mur assez loin d'elle pour qu'elle ne se sente pas agressée.

- Jenny ? C'est Tanya. Les autres sont partis, il n'y a plus que nous deux.

Aucune réaction.

Je continue quand même, espérant qu'au moins elle m'écoute.

- Tu as traversé des choses très difficiles, plus que n'importe lequel d'entre nous. Et je ne vais pas te sortir que tout va s'arranger et qu'il faut être forte parce que je te mentirais. Et je ne veux pas te mentir. Je tiens beaucoup à toi, Jenny. Nous tenons tous à toi. Tu as le droit de te sentir misérable et de déprimer mais par pitié parle-moi. Dis-moi juste un mot si tu veux mais ne m'ignore pas, dis-je d'un ton suppliant.

Elle ne réagit toujours pas.

Les larmes me montent aux yeux.

J'ai tellement peur de l'avoir perdue pour de bon.

J'ai tellement peur qu'elle reste prostrée comme ça.

C'est presque pire que la mort.

Être vivant sans l'être vraiment.

Les larmes coulent sur mon visage.

Je me sens tellement coupable et impuissante à la fois.

C'est de ma faute et je ne peux rien arranger.

Une main vient essuyer mes larmes.

Je lève les yeux et vois que Jenny s'est redressée.

Ses yeux pleurent encore et sont énormément rouges.

Accaparée par ses yeux, je ne vois pas tout de suite ses joues.

Je reste figée de stupeur.

Sur ses joues se trouvent des traces de griffures.

Comment a-t-elle pu se faire ça ?

Que s'est-il passé pour lui donner de telles réactions ?

Jenny surprend mon regard s'attarder sur les griffures.

Elle porte une main à sa joue droite.

Elle semble surprise comme si elle ne s'était pas rendue compte qu'elle s'était infligée ça.

Puis son regard part dans le vide.

- Je voulais que ça s'arrête, se justifie-t-elle d'une voix enrouée.

Je n'ose pas lui demander de quoi elle parle.

Mais elle continue de son propre-chef.

- Il s'en est pris à ma sœur. Il l'a battue devant moi et je ne pouvais rien y faire...

Sa voix se brise à ces mots.

Elle éclate en sanglots en se réfugiant dans mes bras.

Je la serre dans mes bras, perdue.

C'est horrible.

S'en prendre à nous, c'est une chose, mais s'en prendre à des innocents qui n'ont rien demandé, c'est juste de la barbarie.

EnfermésWhere stories live. Discover now