Bonus 1

12.8K 1K 405
                                    

Max

L'infirmière qui s'occupait de moi sort de ma chambre et laisse place à mon psychiatre.

- Bonjour Max, j'ai quelque chose d'important à te dire.

J'attends qu'il poursuive.

C'est quelque chose que j'ai appris ici.

La patience.

Le psychiatre m'a dit que, quelques fois, on devait attendre et ne pas précipiter les choses sinon cela pouvait mal tourner.

Au début, j'avais beaucoup de mal à faire ça.

Mais petit à petit, j'ai réussi et je suis plutôt fier de moi.

- Je pense que tu es prêt. Prêt à les rencontrer.

Mon cerveau tourne à mille à l'heure.

Je commence à paniquer.

Non !

Je ne veux pas les voir.

Ils m'ont fait tant de mal.

Je les déteste tellement.

Je veux qu'ils disparaissent.

Le psychiatre, qui se rend compte de mon trouble, pose une main sur mon épaule.

- Rappelle-toi ce que l'on a dit ensemble.

- Je dois leur pardonner... je dis avec réticence.

- Exactement, et il faut que saches que cela sera aussi dur pour eux que pour toi. Cela fait aussi parti de leur thérapie de venir te voir. Tu leur as fait beaucoup de mal...

- Oui, je sais.

En même temps c'était le but.

Mais le psychiatre m'avait dit à mon arrivée ici que ce que j'avais fait était très mal et que ce n'était pas ainsi que je devais régler mes problèmes.

Que ma vengeance était disproportionnée par rapport à ce qu'ils m'avaient fait.

Je n'en suis pas encore entièrement convaincu.

- Le but de cette rencontre est que vous puissiez vous pardonner mutuellement et pouvoir vous permettre de passer à autre chose. C'est très important.

- Et si je n'ai pas envie de leur pardonner ?

- Max... Est-ce que tu comprends que tu ne peux pas leur en vouloir éternellement ? Cela gâcherait ta vie et la leur.

Je commence à fulminer.

Ils n'ont pas droit à mon pardon !

Ils doivent payer !

- Je pense que tu as besoin de te calmer, dit mon psychiatre en sortant, fais-moi venir quand tu seras prêt.

Je hurle de rage et commence à taper dans mon mur déjà bien meurtri.

À mon arrivée, mes poussées de rage étaient fréquentes et la seule chose sur laquelle je pouvais me défouler était ce mur.

On voit encore les traces de sang de mes phalanges que les femmes de ménage n'ont pas pu enlever.

Ce qui m'enrageait encore plus, c'était que personne ne semblait s'en préoccuper.

Puis petit à petit, je me suis rendu compte qu'ici, les cris faisaient partie du décor.

On m'a appris à gérer ma colère et depuis je ne me mets en rogne que rarement, dans les situations extrêmes, comme aujourd'hui.

Je me couche sur mon lit, exténué.

EnfermésWhere stories live. Discover now