CHapitre 13

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Gaspard Tremblay dans le média

🏆Kyra Stanley

Aujourd'hui, j'avais rendez-vous avec Anto. J'allais lui apprendre sans le reste de l'équipe comment jouer au hockey. Après notre victoire contre les Moustiques où elle avait créé 20 revirements, Gast l'avait menacé de la mettre sur le quatrième trio pour le reste de la saison si elle n'arrivait pas à apprendre à patiner, tenir un bâton, faire une mise au jeu, faire une passe et faire un but bientôt. Et moi, en bonne amie que j'étais, j'allais l'aider.

Nous étions censées nous rencontrer à l'aréna. Elle avait dix minutes retard. Je savais qu'elle couchait chez Roby hier, alors j'appelai chez lui directement parce que je savais qu'elle essayerait de se dérober de cette pratique obligatoire.

«Allô? me répondit Roby.

- Allô Roby. C'est Kyra. Est-ce qu'Anto est encore chez toi?

- Ouais, pourquoi?

- Est-ce qu'elle t'a dit qu'elle devait me rejoindre à l'aréna il y a dix minutes parce que je vais lui apprendre à jouer au hockey comme du monde parce que je ne veux pas perdre ma joueuse de centre merdique?

- Non.

- Est-ce que tu peux me l'envoyer au plus sacrant?

- Ouais, je fais ça tout de suite. Elle ne devrait pas être trop longue.

- Okay, dis-lui que j'vais être sur la glace.

- Okay.»

Je raccrochai avec un sourire. Je savais qu'elle ne voulait pas venir et j'avais bien fait d'appeler Roby en premier. Elle n'allait pas être contente, mais je faisais ça pour son bien. J'entrai dans l'aréna et me dirigeai vers les vestiaires. Je me changeai et m'en allai préparer la glace.

J'installai des nets à chaque extrémité de la patinoire. Je mis des cônes un peu partout. Bref, je m'amusai à m'imaginer une multitude d'exercices à faire faire à Anto. J'allais bien rire. Blondin m'avait laissé son vieil équipement de hockey qui ne lui faisait plus et qui était plus le mien maintenant que le sien parce qu'il ne l'utilisait plus et que je l'avais toujours.

J'entendis quelqu'un tomber sur la patinoire. Je me retournai pour voir ma victime de la journée. Elle n'était nulle autre qu'une de mes meilleures amies: Antoinette Thibault. Un sourire machiavélique naquit sur mes lèvres. J'allais sûrement prendre beaucoup trop plaisir à la voir souffrir.

«Alors comme ça madame essayait de se sauver de sa pratique obligatoire cette après-midi? lui demandai-je.

- Je ne voulais pas venir, c'est Roby qui m'a obligée.

- Est-ce que tu veux perdre ta place de centre numéro 1? Si tu n'apprends pas à jouer comme du monde, tu vas te ramasser bencher ou sur le quatrième trio. Est-ce que c'est vraiment ce que tu veux?

- C'est là ma place.

- Non! Ta place est sur le premier trio avec moi et Gigi. Maintenant, cesse de faire ta paresseuse. Je vais t'aider à prouver aux autres que tu n'es pas une Parenteau pour l'équipe.

- Okay, mais est-ce que tu vas pouvoir me montrer comment embarquer sur la glace sans que j'me pète la gueule?

- J'peux bien essayer, mais on va commencer par ce qu'y urge.

- C'est-à-dire?

- Patiner.

- Fuck! Ma seule faiblesse!

- Une de tes nombreuses faiblesse tu veux dire.

- On va dire.»

Nous nous mîmes à rire. Je l'aidai à se relever. Je lui tendis un genre de truc que les enfants utilisent pour se stabiliser lorsqu'ils apprennent à patiner. Elle le prit à contre cœur et je lui montrai comment faire des coups de patin. Lentement, puis nous accélérâmes.

Lorsque je crus qu'elle était prête à lâcher le stabilisateur, je la fis s'arrêter. Je lui dis que nous allions essayer de faire un tour de la patinoire sans le stabilisateur. Je commençai à patiner. Je patinai de reculons parce que j'allais plus vite qu'elle et que je voulais voir ce qu'elle faisait.

Elle donna deux coups de patin avant de trébucher dans ses patins et de se pèter la gueule sur la glace. Je m'arrêtai et allai chercher son stabilisateur. Je l'aidai à se relever. Nous recommençâmes à patiner avec le stabilisateur. J'observai comment elle faisait ses coups de patins. J'essayais de trouver ce qu'elle faisait de mal.

Je ne trouvai rien. Lorsqu'elle avait le stabilisateur, ses coups de patins étaient parfaits. Elle se laissait glisser juste assez avant d'en donner un autre coup. Nous réessayâmes de la faire patiner sans son stabilisateur. Le résultat fut le même que la première fois que nous l'avions essayer.

Je la fis recommencer encore quelques fois, mais, chaque fois que je lui retirais son stabilisateur, elle n'arrivait pas à faire plus de quelques coups de patin avant de se pèter la gueule. J'étais sincèrement découragée. On ne pouvait continuer à avancer dans mes exercices si elle n'arrivait pas à avancer sans stabilisateur.

Je décidai quand même de poursuivre. Nous avions trouvé une façon dont elle était capable d'avancer sans tomber, nous allions l'utiliser pour aujourd'hui. J'allais la faire pratiquer jusqu'à ce qu'elle y arrive, mais pour l'instant, je voulais faire autre chose.

Je plaçai les cônes et lui montrai ce qu'elle devait faire. Je les distançai un peu plus qu'à l'habitude parce qu'elle avait son stabilisateur. Elle dût recommencer dix fois avant de réussir à faire le parcours sans toucher aux cônes avec son stabilisateur ou ses patins. Elle ne tomba pas une seule fois.

Je lui fis faire des exercices de vitesse pour qu'elle puisse être capable de nous suivre moi et Gigi sur la glace parce que nous étions très rapides. Elle avait toujours son stabilisateur. Nous fîmes trois longueurs de la patinoire avant qu'elle ne s'effondre par terre complètement essoufflée.

Je dois avouer que j'oubliais parfois que ce n'était pas tout le monde qui avait le même cardio que moi. Je pouvais tuer des pénalités de dix minutes, alors que les autres devaient débarquer de la glace après trente secondes parce qu'ils n'avaient plus de souffle.

Je décidai donc que nous pouvions arrêter l'entraînement pour aujourd'hui. Anto avait travaillé très fort. J'allai chercher les bouteilles d'eau et les pommes que je nous avais apporté. Nous nous assîmes sur le bord de la bande sur mes jambières de goaler.

Anto cala le trois-quart de sa bouteille en dix secondes. Elle devait être assoiffée. Elle n'avait pas bu de la journée après tout. Nous mangeâmes en parlant de tout et de rien. Nous ne vîmes pas le temps passé.

«J'te dis que ça travaille fort ces deux filles-là!» entendis-je au bout d'un moment.

Nous relevâmes la tête et vîmes nos deux chums qui s'en venaient vers nous. Ils embarquèrent sur la patinoire... Enfin, Gigi embarqua sur la patinoire, Roby se pèta la gueule en mettant ses pieds sur la surface glacée. Nous nous mîmes à rire.

«Alors, qu'est-ce que tu as appris aujourd'hui Anto avec professeure Stanny? lui demanda Roby en se relevant.

- Elle a appris deux choses 1- qu'elle est très bonne pour patiner avec un stabilisateur, donc elle va devoir jouer les prochaines games avec un ou, si elle ne le veut pas, elle va devoir revenir travailler fort avec professeure Stanny et 2- que Roby va devoir venir prendre des cours aussi, répondis-je à la place de mon amie.

- Très drôle Stanny.» me répondit Roby.


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