Jour 34.

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Cher journal,
jour 34.

Je suis allé frapper chez Gabriel à quinze heures, cette après-midi.

Je n'arrêtais pas de culpabiliser sur le fait que j'étais entrain de le laisser seul alors qu'il devait probablement avoir besoin de quelqu'un.

Je ne lui avais finalement pas envoyé de messages et j'avais donc passé une nuit de merde.

La lumière de sa chambre s'est éteinte qu'à trois heures, ce matin, et je n'ai réussi qu'à fermer l'œil, après quatre heures.

Quand la porte s'est ouverte, je suis tombé nez-à-nez avec Anna. Son visage était rongé par les cernes et elle paraissait fragile, en plus du soleil qui lui brûlait les yeux.

Elle m'a étreinte (c'était assez bizarre (j'ai assez de mal avec le contacte physico-humain)) et invité à rentrer.

« Gab est en haut, dans sa chambre. Il n'est pas très en forme, mais tu peux monter le voir si tu veux. »

Mon cœur s'est mit à accélérer subitement, et j'ai tant bien que mal réussi à cacher mon malaise.

Pour ne pas paraître impoli, je l'ai remercié et invité à passer à la maison, voir ma mère.

Anna me faisait de la peine, réellement.

J'ai monté une part une, les marches qui conduisaient à l'étage, prenant au maximum, mon temps.

Quand je suis arrivé sur le pallier, j'ai soufflé longuement, secoué mes épaules.

Je n'avais aucune idée où se trouvait la chambre de Gabriel, mais j'ai avancé vers la porte au fond du couloir.

J'ai frappé et je suis entré sans rien attendre, dans ce qui me paraissait être son monde.

Le rideau était mi-clos et les rayons du soleil l'éclairaient, roulé en boule dans son lit, à travers le velux.

Inspiration, expiration.

« Salut (j'ai marqué une petite pause), Gab. »

C'était la première fois que je le surnommais, et s'en était presque niais, clairement.

Il m'a semblé se redresser et m'a fait un geste avec sa main, pour m'inviter à m'asseoir sur son lit. Je ne voyais toujours pas son visage et l'atmosphère de la pièce était étouffante.

J'ai enlevé ma veste et me suis assis. Et c'est à ce moment là, que j'ai enfin vu la tête de Gabriel.

Les traits de son visage avaient perdu toute trace d'un semblant de joie.

Sur le coup, mes pensées sont allées vers sa mère. Ça se voyait que Gabriel n'était pas malade. Il n'allait juste pas bien, au sens psychologique du terme, et elle, elle n'était pas là. Elle le laissait tomber.

Il a enlevé la couverture de son corps et l'a poussé un peu plus loin, avant de relever la tête pour la première fois aujourd'hui.

Quand nos yeux se sont croisés, j'ai vu des larmes naissantes aux bords des siens, et j'ai essayé de sourire. Impossible.

« Bonjour (j'ai murmuré). »

Un bon mètre séparait nos corps.

« Écoute- »

« La ferme. »

Inspiration. Il m'a parlé.
Expiration.
Inspiration.
Expiration. On chuchotait toujours.

Inspiration. Expiration.

« Juste, tais toi. »

Apnée.

Cette fois-ci, c'est moi qui retenais mes larmes.

« Leo, je veux juste que tu arrêtes de parler. »

Je me suis allongé dans le sens inverse de son lit, perpendiculaire à son corps.

Il a reprit sa position, à son tour.

Malgré la chaleur de l'été, la chambre de Gabriel était froide et un frisson m'a parcouru alors que je portais un jean et un tee-shirt. Gabriel était vêtu d'un simple survêtement gris.

Mon coude touchait la paire de chaussettes noires qu'il portait. C'était les seules parties de nos corps qui étaient en contacte. Nos souffles pesaient dans la pièce et nous sommes restés comme ça, allongés, un long moment avant que l'un d'entre nous ose parler. C'était la première fois que l'on était si proche, et la sensation était étrange.

« C'était à chier. »

J'ai été le premier à le faire.

Il a rit doucement, et prit par surprise, mon cœur s'est retourné d'avoir pu entendre son rire rauque.

« C'était à chier (il a répété). »

Leo.

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Bonjour !!!!!!!!

Voilà une surprise qui réchauffe le cœur mais qui fait peur à la fois. J'ai vraiment hâte de poster la suite.

En plus je suis en vacances demain alors j'aurai le temps 😋.

Breffffff, les choses réellement sérieuses débutent.

Pour info, la tome un s'arrêtera vers les 60 jours, mais sera poursuivie par une deuxième.

Tout les chapitres ont été mit à jour et quelques fautes ont été corrigées encore.

N'hésitez pas à me laisser vos avis.

+500 VUES ET +100 FAV. MERCI MERCI MERCI. J'en suis vraiment super contente !

Bis bis, luv 😊.

La maison d'en faceWhere stories live. Discover now