Jour 58.

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Cher journal,
jour 58.

Le lycée débute dans deux jours.

Gabriel est passé à la maison sans prévenir cette aprèm. Il a prétendu être venu chercher un bouquin (que je n'ai trouvé nul part et que je ne me rappelais pas avoir lu). Du coup, il est quand même resté. On s'est installé sur mon lit à une distance suffisante pour ne pas que nos bras se touchent. On s'était pas revu depuis la nuit qu'on avait passé à boire, et c'était quelque part assez gênant de trouver les mots.

« Tu connais des poèmes par cœur ? »

Et c'est de là qu'il m'a récité ses préférés, qui étaient magnifiques par ailleurs. Et ça m'a soulagé. Depuis que Gabriel me prêtait ses bouquins, j'arrivais à trouver la poésie jolie, mais dans sa bouche, elle devenait magique.

« Ça me donne envie de t'embrasser (mon ton était ferme, alors qu'il venait juste de m'en rapporter un autre). »

Il s'est approché et a glissé ses lèvres sur les miennes, en l'espace de quelques secondes, puis s'est retiré.

Rimbaud ronronnait au pied du lit.
J'avais l'impression qu'il faisait quarante degrés au lieu de vingt-cinq ou trente.

Les lèvres de Gabriel étaient salées et m'ont faite penser à mes tubes de peinture. Il fallait que je le peigne.

Il a reculé et on s'est levé du lit.

« On va au lac (j'ai proposé l'air de rien) ? »

« Pourquoi pas. »

Gabriel a remarqué que j'emmenais mes pinceaux, car quand je les ai mis dans mon sac, j'ai pu apercevoir sur son visage un sourire, mais il n'a fait aucun commentaire.

Pendant le trajet, je lui ai demandé s'il avait hâte de retrouver ses amis. Il ne m'en avait encore jamais parlé.

« Ouais, c'est vrai que j'ai hâte. On se voit peu, on habite un peu tous loin les uns des autres. »

Gabriel n'a rien dit d'autre sur eux.

« J'espère quand même que tu seras avec moi en classe, Leo. »

Ses paroles m'ont soulagé. J'avais vraiment peur qu'il me laisse seul à la rentrée. J'ai souri.

« Tout ira bien, tu verras. »

Et cette fois-ci, j'ai rougi.

Quand on est arrivé au lac, Gabriel s'est installé sous son arbre habituel et moi je me suis positionné de sorte à obtenir le parfais angle pour le peindre.

« Faut que je t'avoue un truc Leo. »

« Mmh, mmh (javais un pinceau coincé entre mes deux) ? »

« La manière dont tu te concentres pour me peindre me fait me sentir important.Tu fronces tes sourcils et tu poses ton regard sur chaque trait de mon visage. Genre tu vois, c'est comme si je disparaissais, tu ne pourrais plus peindre. »

J'ai pas répondu mais Gabriel avait raison. Sans lui, je ne pourrais plus peindre.

C'est comme si on t'enlevait les mots, tu ne pourrais plus faire de poésie Gabriel (j'ai pensé très fort mais je n'ai rien dis).

Le temps a passé, super vite. Il faisait super chaud.

Gabriel a même enlevé son tee-shirt au bout d'un moment et je me suis forcé à garder mes yeux sur son visage, alors qu'il me perturbait (et je crois qu'il l'avait fait exprès, un peu).

« Vaudra mieux rester discret au lycée. »

Apnée.

J'arrête de peindre.

« Je… comprends pas… »

« Réfléchis un peu, alors. »

Gabriel a souri et je me suis demandé si j'étais son copain, mais comme j'arrivais pas à savoir, et que je ne voulais rien demandé, j'ai continué à peindre ses boucles, puis son sourire enjoliveur, en déglutissant difficilement.

Les heures ont passé.

Quand j'ai terminé mon œuvre, je lui ai tendu.

« Cadeau. »

« Woua… C'est magnifique. Je commencerai même à me trouver beau. »

On a ri tous les deux, mais j'étais plus troublé qu'autre chose.

« Moi aussi j'ai une surprise au fait ! »

Gabriel a sorti de sa poche arrière de son jean un paquet de clopes.

« C'est le paquet de la rentrée (j'ai souri, alors qu'il m'a jeté le paquet). Faut que tu me jures de fumer chacune d'elle avec moi, sinon je prendrais ça comme une trahison Leo (son rire a raisonné de plus belle). »

« Merci (et c'était pas que pour le paquet de cigarettes, mais pour tout). »

Avant de rentrer, on s'est longtemps embrassé. C'était toujours aussi beau et nouveau pour moi qu'à nos premiers baisés.

Au retour on a peu parlé. J'arrêtais pas de tourner le paquet de blondes dans mes mains et Gabriel faisait attention de ne pas froisser ma feuille, en tenant le guidon de son vélo.

On s'est dit au revoir de nos mains devant chez nous.

Plus tard, alors que je jouais avec la boite que m'avait donné Gabriel, j'ai trouvé un mot glissé à l'intérieur qui disait « comment je suis supposé écrire à propos de toi alors que n'as jamais fumé de cigarettes et que tu ne m'as jamais appelé ŒUVRE D'ART ou comparé mes yeux au ciel de la nuit. »

Et sur le moment, j'aurai même pu tomber amoureux de lui, mais j'étais seulement son copain depuis aujourd'hui. Alors je me suis contenté de me dire que c'était la plus belle chose que j'avais jamais entendu. Que c'était une partie de lui et de moi. Et que même si l'été se terminait, j'étais heureux.

Leo.

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Hey hey!

Voilà le jour 58! Et j'ai peine à vous dire qu'il ne reste plus qu'un jour... Et oui. MAIS il y aura une tome deux, qui commencera le mois prochain je pense car je serai en vacances et j'aurai donc plus de temps.

Bon je vous avoue que je suis un peu déçue de ce chapitre... Mais je vais essayer de prendre mon temps pour faire quelque chose de fabuleux pour le dernier.

Merci encore à vous.
Bis bis Luv.

La maison d'en faceDonde viven las historias. Descúbrelo ahora