Pokémon Donjon Mystère: Equipe de Secours Bleue

Chapitre Six - Evoli et Zorua

Quelques jours s'écoulèrent. Evoli s'était entièrement rétablie mais évitait d'aborder le sujet pour ne pas avoir à partir. Grimpal et elle s'était grandement rapprochés durant ces derniers jours. Arcko et Roucarnage avait eux aussi pris une journée pour rester avec eux. Ils s'étaient dit que Grimpal serait ravi de passer du temps avec ses amis puisqu'il ne participait plus aux missions. Quant à Grimpal, il était heureux d'avoir Evoli à ses côtés. Son attirance pour elle évoluait vraiment vers un sentiment plus profond. Il l'aimait, et il avait accepté le fait qu'il l'aimait. Il ne lui avait rien dit, et il ne pensait pas qu'il le lui dirait un jour. Sa seule pensée était tournée vers le fait  qu'elle ne resterait pas éternellement , qu'elle partirait de sa propre volonté ou que son ami passerait la prendre.

Grimpal s'était levé avant Evoli. Comme d'habitude, il ne pouvait s'empêcher de la contempler. Ce n'était pas si compliqué à gérer, ce sentiment amoureux. Après tout, elle vivait avec lui. Il était difficile d'être encore plus proche d'elle sans lui avouer ses sentiments. Il resta de longues minutes à laisser son regard fixé sur sa compagne. Il savait qu'il se sentirait gêné si Evoli le surprenait, et d'ailleurs c'était déjà arrivé. Mais Evoli comprenait, elle savait qu'ils étaient très proches depuis qu'elle logeait chez lui. Cependant... Arcko manquait terriblement à Grimpal. Il était son partenaire, son meilleur ami. Bien que rester avec Evoli toute la journée lui convenait, il avait aussi envie de reprendre le secourisme avec ses deux amis.
Evoli commença à s'agiter. Il se détourna et commença à préparer un petit déjeuner comme elle le lui avait appris. Sa protégée lui avait appris beaucoup de choses sur le plan domestique. Comme en plus d'une maison où il vivait, c'était la base de l'Equipe Bleue, il devait la maintenir dans un état irréprochable. De ce fait, les trois pièces composant la base étaient resplendissantes. Cette fois-ci, il apporta à Evoli son repas en lui ordonnant de rester couchée. Peu de temps après, il la rejoignit avec son propre petit déjeuner. "Tu es adorable Grimpal" dit-elle. Malgré son corps de pokémon qui rendait cet état impossible, il se sentit rougir sous le compliment. Il lui répondait alors qu'il devait s'occuper d'elle mieux qu'il s'occupait de lui-même. "En revanche pas trop sinon ma conscience va être jalouse" continua-t-il avec un sourire ironique. Elle explosa d'un rire radieux. Comme il l'avait remarqué, elle était toujours d'une bonne humeur éclatante et c'était relativement contagieux. Il avait bien remarqué qu'Evoli mimait sa blessure, qu'elle ne voulait pas partir. Mais il était plutôt touché par ce petit mensonge. Lui aussi, il voulait qu'elle reste, évidemment. Soudain Evoli tourna la tête vers l'entrée. Grimpal fit de même. "Tu es là Zorua ! Enfin ! Ca me fait tant plaisir de te voir !" dit-elle en bondissant, oubliant son faux handicap.
Pourtant, Grimpal ne voyait personne. Enfin, après quelques instants, quand Evoli arriva au niveau de la porte, Zorua apparu. De nulle part. Comme s'il s'était téléporté. Non, il avait rêvé. C'était le choc qu'avait provoqué l'idée que ce soit le fameux ami d'Evoli et qu'il la reprenne avec lui. Le cœur de Grimpal se serra, si bien qu'il resta en retrait, spectateur de la discussion qu'il allait suivre.

"Comment m'as-tu retrouvé ? demanda Evoli
-Eh bien, il faut dire que ce qui s'est passé au Bois Sinistre pendant mon absence n'est pas passé inaperçu. Tout le monde en parle.
-Ah bon ? Oui c'est possible en fait...
-Comme tu n'étais pas dans le Bois Morphing, je me suis dis que tu m'attendais chez moi. Et j'ai appris ce qui s'était passé. J'ai retourné ciel et terre pour te retrouver, je suis si heureux...
-Moi aussi Zorua..." Evoli se frotta contre son ami. L'affection qu'ils se partageaient était impressionnante. Leur relation n'avait rien à voir avec le lien qu'elle avait tissé avec le pauvre Grimpal qui, dans un coin de la pièce, avait les larmes qui lui montaient aux yeux.
-Mais alors... Ca ne me dit pas comment tu as su que j'étais ici.
-Hm... En fait, j'ai appris que tu avais été prise dans un affrontement entre deux équipes de secours et que l'une d'elles t'avait enlevée. Mon premier réflexe a été de rallier la Place Pokémon puisqu'elle est le centre des équipes de secours. Une fois là-bas, j'ai interrogé toutes les équipes que j'ai croisées mais je n'ai eu que tard le résultat que j'attendais. J'ai parlé à un Lombre qui m'avait dit avoir vu l'Equipe Bleue en compagnie d'un pokémon blessé qu'il n'avait jamais vu ici. Il m'a montré la base et me voilà ! Lombre, lui, vient de partir.
-Tu as passé tout ce temps à me chercher ? Merci Zorua ! s'écria-t-elle avant de se faire câliner à nouveau par son partenaire.
-J'ai cru que je ne te retrouverais jamais... Comme les rumeurs disaient que tu avais été capturée... se lamenta-t-il. Il prit une pause et se retourna vivement vers le pokémon solitaire. Zorua a une lueur effrayante dans son regard... Il va m'attaquer... Mais cette lueur est bien réelle. Elle n'est pas reflet d'une émotion ni d'un état... Cette lueur existe physiquement. Comment c'est possible ? pensa Grimpal, déboussolé. Il comprit que Zorua était doté d'une faculté lui permettant de se métamorphoser. C'est pour ça qu'il n'avait rien vu approcher alors qu'Evoli avait pu sentir sa présence. Grimpal décida par respect pour ce pokémon et pour l'amour qu'il ressentait pour Evoli de ne pas se défendre si Zorua l'attaquait.
-Alors c'est toi qui a capturé Evoli ? Si tu lui as fait quoique ce soit, je t'étrangle !
-Zorua, arrête ! Lui et son équipe se sont occupés de moi pendant mon rétablissement. Il ne m'a rien fait je te le promets. Je t'en prie laisse le...
Grimpal était pétrifié. Le changement d'humeur de Zorua lui avait donné des traits physiques de monstre. Pendant quelques instants, il cru voir les mêmes expressions qu'avait pris Ectoplasma lorsqu'ils s'affrontaient. Il n'avait aucun moyen de connaître la force de Zorua. Il était peut-être aussi faible qu'Evoli, mais ses métamorphoses étaient si réalistes qu'elles balayaient chez lui tout esprit de combativité, enfin... en imaginant qu'il en ait eu avant de capter l'attention de Zorua. "Très bien..." répondit l'étrange pokémon avant de reprendre sa forme originelle. Il s'était calmé. "Que se passe-t-il ici ?!" avait hurlé une voix à l'entrée. Par réflexe, Zorua disparu. Quant aux deux autres, ils reconnurent la voix d'Arcko. Il entra dans la pièce, tous sens à l'affut et visiblement prêt à en découdre avec le pokémon invisible. Evoli lui demanda de laisser Zorua tranquille et aussitôt Arcko perdit son agressivité, sans pour autant arrêter de chercher l'ami de leur protégée. Sur ce, Roucarnage arriva et se dirigea vers Grimpal qui avait des larmes saccadées par des frissons d'émotion. Zorua réapparut, face à Evoli, et lui dit qu'il était temps de rentrer. Evoli acquiesça et ils partirent. Arcko et Roucarnage furent dans le même état que leur compagnon. Evoli venait de partir sans les remercier, sans leur dire au revoir. Comme si elle les avait oubliés. Roucarnage serra son bec jusqu'à en avoir mal. Quant à Arcko, il se tourna tristement vers Grimpal. Il prit une grande respiration avant de dire avec difficulté "Ne vous en faites pas. Je vais bien. J'ai juste besoin de temps.". Et il s'effondra sur son nid.

Arcko se balada dans la Place Pokémon. Il ne s'était pas vraiment remis de ce matin. Il errait, sans but. Roucarnage était parti seul en mission. Arcko avait ordonné à son partenaire de rester à la maison aujourd'hui. Il avait besoin d'être seul. Mais en même temps... Il aurait peut-être dû le renvoyer en mission. Cela doit lui manquer de sauver des gens. Lui-même à sa place aurait eu du mal à tenir aussi longtemps sans un peu d'aventure. Mais il avait conscience des sentiments amoureux de son partenaire envers la femelle qu'il avait hébergée chez lui. Et c'est pour cette raison qu'il lui avait demandé de rester à la maison. Il allait et venait, cherchant du réconfort sans vraiment de conviction. Il avait demandé à Roucarnage de retourner directement à la base pour s'occuper de leur ami après sa mission. Arcko pouvait donc prendre son temps. Il réfléchissait. A quoi, il ne savait pas vraiment lui-même. Il n'y avait pas de solution à la situation dans laquelle il s'était mis. Ni pour Grimpal qui était devenu la finalité de la plupart de ses pensées. Il voulait tellement l'aider. Mais il ne pouvait rien. Il pensa trouver une idée en observant les pokémons défilant sur la Place Pokémon.
"Eh Arcko !" appela une voix venant le l'opposé de la rue dans laquelle il se trouvait. Deux pokémons se dirigeaient vers lui avec impatience. Arcko n'avait définitivement envie de parler à personne. Enfin à personne sauf aux deux pokémons qui approchaient.
-Pikachu, Poussifeu ! Comment ça va, vous deux ?
-Très bien et toi ? On se dirigeait vers votre base puisque ça fait longtemps qu'on s'était  vu, dit Pikachu
-Oublie l'idée de la base. Grimpal traverse un moment difficile en ce moment.
-Comment ça ? interrogea Poussifeu.
-C'est une longue histoire mais disons qu'il vit sa première peine d'amour.
Poussifeu et Pikachu se dévisagèrent quelques secondes avant de demander à Arcko pourquoi il n'était pas avec lui. Il répondit que leur nouvelle recrue était avec lui.
-Vous êtes donc trois maintenant ?
-Oui c'est ça. Nous n'avons pas pu effectuer autant de missions qu'avant ces derniers jours mais on progresse doucement.
-Pour notre part, l'Equipe Rouge est composée de huit membres, dit fièrement Pikachu
- Huit membres ?! Vous n' avez pas chômé, dis-moi.
-Pikachu est un bon chef, expliqua Poussifeu, faisant rougir Pikachu par le compliment.
-Vous m'avez l'air bien proches tous les deux.
-Oui... Comme on dirige l'équipe à deux, nous sommes plus que des partenaires. Et puis, c'est Poussifeu tu comprends?
-Ce qu'essaie de te faire comprendre Pikachu c'est que nous formons un couple maintenant, annonça Poussifeu avec un large sourire qui ne diminua en rien la surprise d'Arcko.
-Ah bon ?! Mais... Vous ne nous en avez pas parlé.
-Pourquoi crois-tu qu'on voulait passer vous voir.
-Nous nous aimons Arcko. Bien que ce maladroit boulet me l'ait annoncé avec la maladresse d'un boulet... Il m'aime et je l'aime. Ça ne nous gêne en rien dans le fait que nous dirigeons notre équipe.
Poussifeu posa sa tête sur l'épaule de son compagnon. La passion qui les animait ne pouvait pas passer inaperçue. Il était évident qu'ils s'aimaient. Pikachu demanda alors s'ils pouvaient aller voir Grimpal pour lui remonter le moral. Avant même qu'Arcko puisse répondre, Poussifeu le railla gentiment "Tu ne te souviens pas qu'il t'a dit que Grimpal avait besoin d'être seul ? Crétin !" dit-elle en lui tirant la langue. Arcko était heureux pour eux. C'était une bonne nouvelle qui l'avait mis de bonne humeur. Il savait qu'entre ses amis d'enfance allait naître un véritable amour. Il souriait maintenant. C'est vrai qu'en rentrant triste, il ne ferait qu'affliger un peu plus le moral de son partenaire. Il décida donc de garder ce sourire tant que son ami en aurait besoin.