Deux mois à Beacon Hills. [Derek Hale]~EN PAUSE~

Chapitre 17

Je commence à marcher, mais mes jambes lâchent. Stiles me rattrape juste à temps. Il m'emmène dans sa voiture. Il me parle, mais sa voix me parai lointaine, quasi inexistante. Je fixe un point imaginaire devant moi pour essayer de concentrer sur autre chose que les flashs incessants qui me viennent en tête.

Le vide que je sentais avant de devenir l'âme sœur de Derek est revenu. Je me sens de nouveau incomplète.

La portière du côté conducteur s'ouvre et se referme quelques secondes après. Stiles démarre sa voiture, sans rien dire. Je le remercie intérieurement de ne pas parler. On arrive vite devant chez Scott. Mon père. Comment je vais lui annoncer que j'ai tué son fils ?

La main de Stiles se pose sur la mienne. Je daigne enfin tourner ma tête et prendre la parole.

- Je... je ne vais pas y arriver, Stiles.
– Je suis là, ok ? Je ne vais pas te laisser toute seule. Répond-il calmement

J'hoche vivement la tête de bas en haut, tout en me mordant l'intérieur de ma joue. Il sort de la voiture et je l'imite. Stiles s'approche de moi et pose sa main dans mon dos, comme pour me soutenir. J'avance lentement vers la maison, le brun sur mes talons, suivant mon rythme. Stiles ouvre la porte et la referme derrière nous. Mélissa et mon père arrivent devant nous.

– Stiles ? Carmen ? Où sont les autres ? Demande-t-elle.
– Ils sont restés là-bas. Répond Stiles.

Mon père s'approche de moi, je baisse automatiquement la tête. Je me mords la joue beaucoup plus fort pour retenir les larmes qui menacent de couler, une nouvelle fois. Mon géniteur pose son index et son pouce sous mon menton pour relever ma tête. Il cherche à capter mon attention, mais je fais en sorte qu'il n'y arrive pas. Je suis incapable de le regarder dans les yeux. Incapable d'assumer mon acte. Incapable d'assumer le fait que je suis un monstre.

– Est-ce que ça va, Carmen ? Demande-t-il, inquiète.

Je ne cherche plus à fuir son regard et plonge le mien dans ses yeux verts. Je m'abandonne et laisse couler les larmes.

– Je suis désolée, papa. Je ne voulais pas lui faire de mal. Réussi-je à dire entre deux sanglot.

Son visage se décompose instantanément. Je m'attends à ce qu'il me hurle dessus, , me traite de monstre. Mais non. Je sens juste sa main s'abattre sur ma joue et ma tête pivoter sous le choque. Je pose une main sur ma joue, qui me brûle.

- Je ne veux plus jamais te voir, Carmen.

Je passe à côté de lui et cours me réfugier dans ma chambre.

Je ferme la porte,avant d'appuyer ma tête sur celle-ci. Mon corps est pris de spasmes violant. Je me laisse glisser contre la porte et me recroqueville sur moi-même. Je voudrais que Derek soit là, je voudrais pouvoir le sentir me serrer dans ses bras. Sentir son odeur enivrante, ses lèvres douces. Entendre sa voix rauque, mais si réconfortante. Mais tout ça n'arrivera pas. À cause de moi.

Toujours à cause de moi.