Monsieur Canon. [Terminée]

Chapitre 4.

Les bruits stridents de mon réveil m'enlevaient rapidement, beaucoup trop à mon goût, de mon sommeil. Mes paupières peinaient à s'ouvrir, avec difficulté je réussis à tourner la tête vers mon réveil. « 8h20 ». Il me restait un peu plus d'une vingtaine de minutes avant de commencer ma seconde journée de travail. J'étais encore fatigué de la veille. Sortir la veille d'une grosse journée de boulot, j'éviterais à l'avenir. La journée risquait d'être longue, très longue. Sans grand entrain, je me levais de mon lit avant de prendre route dans ma salle de bains.

Rapidement j'étais prêt, j'avais enfilé un jean, une chemise blanche le tout accompagné de chaussures blanches également. Par précaution sûrement, je préférais me mettre en route tout de suite.

Mon trajet jusqu'au bureau fut plus long que prévu. Ma voiture n'étant toujours pas prête à reprendre la route, j'étais parti à l'autre bout de la ville pour rien, j'avais dû reprendre un taxi qui était arrivé avec dix minutes de retard. La circulation qui, à cette heure était pleine de bouchons, n'avait bien sûr rien arrangé à ma situation. Par conséquent, j'étais en retard de plus d'un quart d'heure. Presque brusquement je réglais le chauffeur du taxi avant de sortir hâtivement du véhicule noir. Je me mis à courir jusqu'au bâtiment de l'entreprise puisque, comme la veille, ce taxi n'avait,malheureusement pour moi, pas eu la possibilité de me déposer devant l'entreprise. Sur le trottoir, je manquais à de nombreuses reprises de foncer dans des passants qui, pour la plupart d'ailleurs,me regardais d'une manière étrange en me voyant courir de la sorte. Pour tout dire, je les comprends plutôt bien. J'aurais fait la même chose si un fou furieux, courant partout faisant de son mieux pour esquiver tout le monde, manquait de me rentrer dedans alors que j'étais en route pour aller au travail, pour rentrer chez moi ou je ne sais quoi d'autre. En à peine quelques secondes, j'étais dans l'entreprise de Mark et ce n'était pas trop tôt. Après tout, mieux vaut tard que jamais. Ce proverbe avait beau être de circonstance, je doute que si je me contente de cette excuse devant mon boss, qui se trouvait actuellement devant moi, cela fasse l'affaire. Mark s'avança dans ma direction, je tournais la tête de gauche à droite avant que Mark ne m'atteigne. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir dire moi ? La vérité oui, mais je ne connais pas Mark et je doute qu'il arrive à être compréhensible sur le fait que j'arrive en retard dès mon second jour de travail. Sachant que pour le premier, ce n'était pas passé loin. Lorsque j'arrivais en retard à la librairie, et Dieu sait que c'est arrivé souvent, Soledad laissait passer parce qu'elle m'aimait bien et parce que très tôt le matin la librairie était quasiment vide, elle pouvait donc la gérer sans problème toute seule. Mark est à la tête d'une énorme entreprise, il a plusieurs centaines d'employés sous ses ordres. Ce n'est pas le même type d'entreprise, de plus, je suis son unique photographe. J'espérais juste qu'il n'avait pas besoin de moi ce matin et que le sermon auquel j'allais peut-être avoir droit soit moins conséquent. Mark commença à ouvrir la bouche pour prendre la parole, mais je le devançais.

-Je suis vraiment désolé d'être en retard Mark, mais j'ai dû aller jusqu'à l'autre bout de la ville pour aller chercher ma voiture qui n'était finalement pas réparée, j'ai du appelé un taxi et avec la circulation...

-Ce n'est rien Harry. Ne t'en fais pas. - dit-il, me coupant d'un mon élan.

Quoi ? Mark avait une réaction beaucoup plus neutre et compréhensive que je ne l'aurais crue en le voyant à mon entrer dans le bâtiment.

-Ça peut t'arriver d'être en retard, tant que ce n'est pas tous les jours - continua-t-il.

Je laissais un soupir, de soulagement, sortir du plus profond de moi-même. Ce soupir fit apparaître un petit sourire en coin sur les lèvres de Mark, en étant assez attentif, c'était le même que Louis. Enfin, pas exactement, le sourire de Louis avait quelque chose de plus attirant, de plus harmonieux si je puis dire.