Florebo Quocumque Ferar TOME II

Chapitre 40

Icare me porta un long moment avant que nous n'atteignions le sous-sol familial. Il avait mis un point d'honneur à me porter dans ses bras tel un époux qui conduirait sa femme dans la chambre, le soir de leur nuit de noce.

- Marche plus vite ! Le pressai-je.

- Du calme, ma petite lionne, tu es... Toute à moi, susurra-t-il.

Ses mots vinrent se loger droit dans mon cœur. Son souffle sur ma peau était un délice. Après une longue marche, Icare me fis toucher le sol devant la tapisserie brodée d'or de Lilith. Son visage m'émerveillais tellement sa beauté était grande. J'espérais que nos enfants tiennent de la beauté légendaire des Lilith.

- Laisse-moi juste le temps d'allumer quelques bougies et nous pourrons commencer, dit-il en se détournant de moi pour fouiller les tiroirs de la commode en bois.

Il chercha un temps et trouva enfin ce qu'il cherchait, brandissant la petite boîte d'allumettes comme un trophée. Icare se mit devant les chandelles qui traînaient un peu partout autour de nous et les alluma une à une dans un claquement sec à chaque fois qu'une des petites tiges de bois combustible s'embrasait.

- Voilà, ça rend les choses plus... Romantique, gloussa-t-il en me faisant un clin d'œil.

- Toi et ton romantisme à tout bout de champ ! Le taquinai-je en levant les yeux au ciel.

- Tu devras supporter mon romantisme toute ta vie après ce soir.

J'hochai la tête, simplement trop impatiente de procéder à l'échange des serments.

- Nous pouvons commencer, s'exclama-t-il enfin.

Il me prit par la main et me plaça de façon à être de profil à la tapisserie de son ancêtre. Icare, lui, vint se placer en face de moi. Sa grande taille m'obligeais à lever la tête pour garder un contact visuel avec lui, sinon je n'aurais vu que son torse. Ce qui ne devait pas être appropriée dans de telles circonstances. Il déposa un baiser sur mon front d'une douceur jamais égalée. Ses lèvres chaudes me firent frémir de désir. Je brûlai, oui l'envie de lui me consumait.

- Répète après moi ; moi, Lydia Precens, me soumet à mon maître et mon protecteur. Je lui jure fidélité et amour pour le reste de ma vie à partir de cette nuit. Je lui serai dévouée, dans la paix comme dans la guerre, dans l'amour comme dans la querelle. Par ce serment, j'accepte la marque et jure de portée celle-ci avec fierté.

Je me demandais pourquoi je devais me présenter sous le nom de Precens, mais il n'y avait pas de place pour les questions. Elles viendront plus tard. Je m'exécutais et répétai ses paroles avec quelques fautes, qu'Icare repris poliment. Vint alors à son tour de prononcer sa partie. Tout ceci ressemblait fortement à un serment de mariage. Brouuh... Un long frisson me parcouru la nuque. Je n'avais jamais été une grande fan des mariages. Je trouvais ça franchement inutile.

- Moi, Icare Valérien Lilith, soumet la fille aînée du clan Precens devant les yeux de Lilith. Je promets de la protéger et de la garder près de moi. Je serai sa lance et son bouclier, je lui jure fidélité pour le reste de ma vie à partir de cette nuit. Je lui serai dévoué, dans la paix comme dans la guerre, dans l'amour comme dans la querelle. Avec ce serment, je scelle le lien qui est le nôtre par la marque d'appartenance.

Son discoure était quelque peu différent du mien, mais cela ne m'avait pas empêchée de le fixer avec tant d'admiration. Je fus quelque peu surprise d'apprendre que le deuxième prénom d'Icare était Valérien, mais il allait me falloir bien plus qu'une seule vie pour apprendre à le connaître. Il était d'une perfection surnaturelle. C'était le cas de le dire. Après ses mots, il leva une coupelle en fer qui était placée sur la petite commode en bois avant de la levée vers Lilith et de la placer sur le sol.