Deux coeurs pour aimer

Chapitre 29

Je rêve.

<><><><><><><><><><><><><><><><>

Cours de pilotage, annonce le panneau, parachutisme, baptêmes de l'air

C'est une blague.
Dites-moi que...

- Je fais du parachutisme depuis mes 15 ans, m'explique Hardy. Je me suis dit qu'un petit baptême te ferait le plus grand bien.

- N-non... C'est une blague... Je ne veux, je ne vais pas sauter en parachute...!

- Baaah... Si. J'ai déjà réservé nos places à bord de l'avion.

Il court vers le groupe et salue tout le monde. Puis, voyant que je n'avançais plus, il vient me prendre par les épaules et me conduit à eux.

- Encore en retard Anderson ! lui lance le trentenaire en souriant.

- Peter, me présente Hardy, mon moniteur. Rose... Arthur, Barbara et...

- Martin, complète un ado de 14 ans.

- C'est mon petit cousin, intervient la dénommée Barbara. Il a eu un baptême comme cadeau d'anniversaire.

- Hardy, je te laisse t'équiper toi et ta copine, lance Peter. Je vais voir le pilote.

Sur ce, Hardy me vers dans le hangar.

- Mais, mais... je bredouille. Je ne peux pas... Il faut, il faut une autorisation de mes parents, du médecin, mes...

- Oh pas la peine ! Peter est plutôt cool, et il me connaît bien. Et tes coeurs n'exploseront pas.

Il me prend la main pour me rassurer. Elle est chaude et plutôt réconfortante.

Je suis complètement ailleurs tandis qu'il m'aide à enfiler une combinaison. Je n'en reviens pas. Je sens une boule se former dans ma gorge, mon rythme cardiaque s'accélère.

Après qu'il se soit préparé, nous ressortons. Peter nous briefe pendant une dizaine de minutes mais j'ai la tête ailleurs.
Je ne peux pas.

Je m'immobilise à trois mètres de l'avion alors que tous les autres sont déjà montés dedans.

- Je ne peux pas Hardy... Hors de question que je fasse du parachute.

- Tsstss on ne discute pas ! Tu vas adorer. Et si tu n'aimes pas je te promet que tu n'entendras plus jamais parler de moi.

Il me pousse dans l'avion et me fait asseoir dans le fond.

Au secours ! Sortez-moi de là !!!

Le pilote nous emmène rapidement à 4 000 mètres d'altitude (comme l'a dit Peter) et le souffle du vent devient presque insupportable.
Ma respiration s'accélère. Je flippe à mort.

- Barbara tu prends Martin, Hardy tu te charges de ta copine ! fait Peter. Rose, Arthur et moi on saute en solo, au moindre problème vous nous faites signe !

Ah parce qu'il risque d'y avoir des problèmes ?!

- Ha-Hardy... je balbutie en cherchant ma respiration tandis qu'il me sangle à lui. Je-je...

- Chuuut...

Il entoure mon corps de ses bras et me serre contre lui. Je me calme un peu.

- Tout va bien se passer, Amy. Je suis là, ne t'inquiète pas.

Il me passe une paire de lunettes.

- C'est parti ! s'écrie Peter en faisant coulisser la porte de l'appareil.

Une bourrasque s'engouffre dans l'habitacle et j'attrape la main d'Hardy pour la serrer entre mes doigts.

- Rose ! Go !

La blonde lève le pouce et se jette dans l'ouverture. Je laisse échapper un petit cri.

- Arthur, go !

Barbara et Martin, accrochés ensemble, se préparent ensuite à sauter. L'ado paraît rayonnant.

- Geronimo ! s'écrie-t-il.

- Go !

Ils disparaissent.

- Hardy !

- Non non... je bafouille. Non, non, non pitié...

Hardy fait basculer mes jambes dans le vide et je pousse un cri.
Bordel ce que c'est haut !

AU SECOOOOOOOURS !

- N'ai pas peur... me murmure Hardy à l'oreille. Je suis là.

- Go !

Je sens Hardy prendre une impulsion sur ses jambes et je hurle.