Chapter 4

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" Fermez le magasin ! "

Un grand bruit de porte tambouronna. Le soleil allait bientôt se coucher . Les forgerons fermaient leurs magasins .
Fuko était arrivée depuis plus d'un moment en ville. Elle était épuisée mais par dessus tout , elle se sentait très vide. Tout le monde l'a détestait donc vraiment.... Peut être était-elle née pour être méprisée. Elle l'ignorait. Tout ce qu'elle savait c'est qu'elle était.... seule.

Elle marchait près des murs de la ville , a côté de quelques mendiants. Deux croques morts pleuraient encore deux morts. Les rats roulaient dans les rues. Elle aperçut alors une jeune mendiante aux cheveux rouges qui semblait perdue. Elle portait une petite cruche qu'elle appuyait sur son centre.

" Tu... Tu as besoin d'aide ?" Begaya Fuko en s'approchant d'elle.

Elle ne répondit pas. Elle souria seulement. Fuko fit de même.

" Tu ne parles pas ?

- ....

- Tu est malade ?

- Je vais mourir. "

Fuko sursauta mais la fille continuait de sourire étrangement.

" Tu vas mourir...

- Maman doit danser.

- Où est ta maman ? "

La fillette posa son regard sur la cruche. Fuko crut que son coeur allait se fendre en deux. C'était de coutume d'inhumer les morts de la peste dans des cruches. Les pauvres n'avaient pas l'honneur d'enterrer leurs morts dans des tombes .

Fuko fit alors un pas de recul : La petite fille était malade. De gros boutons rouges perlaient sur ses mains et elle semblait suffoquer en respirant.

La brune lui topa quand même la main a distance.

" Allez viens . Allons donc danser ! "

Elle la mena vers une auberge qui faisait de la musique tellement fort que l'on pouvait en profiter au dehors. Peu à peu elle entraîna la petite dans une danse et une musique incroyable. Elles dansèrent jusqu'à se deplacer dans toute la ville et même au dehors.
Comme de vrais enfants aimant la liberté ....

***

La nuit etait tombée bien vite.
La fillette à la cruche avait disparut pendant la danse et pendant quelques instants, Fuko avait oublier ses malheurs.
Elle s'engouffra près d'une rue dans le noir quand soudain un hurlement d'homme se manifesta dans la rue perpendiculaire à la sienne. Fuko se jeta dans une charette. Des coups et des pas se rapprochaient.

Un homme hurlait des cris stridents comme si il était torturé par des hommes. La brune était tetanisée, son coeur bondissait  dans sa cage thoracique. Elle mit une main pour ne pas hurler lorsqu'elle entendit des coups violents donnés à l'homme. Un bruit de lame scintilla alors.

" Allez au Diable ! Que la peste vous tue tous ! Oiseau de malheur ! "

Un terrible cri d'étouffement retentit. Un oiseau... Fuko se mit a trembler de tout ses membres. Quelqu'un se faisait tué.

" Vérifie qu'il n'y ait personne !

- Allons plutôt chercher son sac et depouillons le vite! "

Les voix s'eloignèrent. Fuko se releva à toute vitesse. Un oiseau était en danger ! Elle tendit son regard sur la rue. Un bec en ivoire pendait sur le sol.

" Seigneur. "

Elle s'elança vers le corps. Le sol était devenu une vraie marre de sang.

" Mon Dieu... Je vais te sauver ! T'inquiète pas , jeune medecin ! Tiens bon !

- Fu....Fuko."

Elle sursauta de peur. Le médecin connaissait son nom. Elle souleva alors son bec en ivoire.
C'était Maître Daxian , le visage complètement défiguré.

" M... Maître Daxian... Begeya t-elle petrifiée de découvrir que c'était lui.

- Fuko.

- Pas vous... Non... Levez-vous , Maître ! Hurla t-elle en essayant de le relever dans la panique. Ces vauriens vont revenir ! Levez-vous Maître !

- Fuko. Allez-vous-en ! Je ne plus bouger ... Je me sens partir.

- Que racontez-vous ? Levez-vous Maître ! Quel poisse... Vous avez trop de blessures ! Il y a trop de sang ! Depechons-nous !

- Fuko ! Mon torse . "

Elle s'arrêta net en fixant son torse. Un grand trou en cisaille se formait sur celui-ci. Sa respiration diminuait peu à peu comme si l'air autour de lui s'evaporait .

" Non Maître."

Elle posa une main sur sa blessure. Son corps se petrifia : sa cage thoracique montait de moins en moins haut. Ses forces étaient en train de s'échapper de lui. Il attrapa subitement sa main droite.

" M... Maître Daxian.

- F...Fuko... vous êtes vraiment la...la dernière personne que je voulais... voir sur cette terre.

- Maître.... Chuchota t-elle toute tremblante, les yeux en feu.

- Vos yeux... Fuko... Vos beaux yeux.... Je ne veux pas voir votre magnifique visage triste pendant que je meurs...

- Maître ! Ne me laissez pas ! Ne dites pas de sottises! On trouvera le remède ! On trouvera la liberté! Maître!

- Fu...Fuko.. C'est toi qui trouvera ce remède.... C'est toi qui sera libre.

- MAÎTRE !

- Que Dieu vous ... garde joyeuse. P... Portez le bec.... Soyez libre ... A...Dieu ...Adieu.. Fuko .

- MAÎTRE DAXIAN ! "

Le maître ferma les yeux en expirant pour la toute dernière fois. Les larmes de Fuko jaillirent alors tel un feu de rage. Elle continua à l'appeler sans cesse , comme une folle . Le Maître ne revenait pas.
Des voix s'approchèrent.

" Je t'avais dit que des sacs étaient assez gros ! Depechons-nous ! "

C'était les vauriens. La peur s'empara alors de Fuko. Le corps du Maître gisait là , avec toute ses affaires. Ses mots tambouronnaient dans sa tête.

<< Portez le bec. >>

Son esprit de liberté se libera d'un coup : Elle s'empara du bec de son Maître, de sa cape, de sa bourse et de son rod.

Elle enfila a toute vitesse l'ensemble et se mit à courir le plus loin possible hors de la ruelle , hors de la ville même. Elle s'enfonca dans la forêt , complètement apeurée par le terrible cauchemar qui venait de se produire.

¤ BLACK_ JELLY ¤

Black JellyWhere stories live. Discover now