Chapitre 23

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" Eikoooo ! Je ne me sens pas bien. J'ai mal à la tête.

-  Arrête de te plaindre Chiko!  Criait déjà la matrone. Eiko...

- Chiko, met ton tricot, nous sortons . Grogna le brun  . "

Ils sortaient à peine qu'ils apercurent une ombre noir avec un long bâton sur le dos.

" Fukooo !! "

Chiko s'elança à toute vitesse dans les bras de sa soeur.
Finalement, Fuko n'était pas rentrée au manoir. Toute ces histoires en ville " d'oiseaux qui intoxifier les villes " lui avaient donné de gros doutes . Pire : Le livre qu'elle avait découvert ne l'avait pas du tout rassuré.
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MEMENTO MORIS = Souviens toi que tu vas mourir.
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Pourquoi un tel titre était écrit sur le croquis d'un rod qui ressemblait  au sien ?

Tout se mélangeait dans son petit esprit et elle ne voulait pas mélanger celui de ses apprentis.

" Tu est revenue !

- Oui mais pas pour longtemps ! Oh... Attends... Tu est brûlant ! Je vais te passer de la crème .

- Il a juste de la fièvre. Tu ne vas quand même pas le crier sur tout les toits. Répondit Eiko, collé sur le mur. Bonjour misérable . Donc tu est revenue... "

Fuko tendit sa tête vers son ténébreux frère. Il était tellement avachi sur le mur que Fuko comprit qu'il était très fatigué.

" Bon. Allons-y. Dit-elle en mettant Chiko sur son dos. Je viens avec vous. Je peux corbeau ?

- Ai-je le choix ? Souffla t-il.

- Non.

***

" Regarde les montagnes la bas , Fuko ! Quand on sera libre , on ira les escalader !

- Tu as intérêt à grandir un peu alors.

- Non ! Je ne suis pas un petit ! Arrête !"

Chiko se mettait déjà à poursuivre sa soeur dans la grande plaine tandis qu'Eiko s'étendit sur l'herbe, face au ciel.

L'entraînement d'aujourd'hui l'avait épuisé, le sergent l'avait exaspéré avec ce prochain bataillon et la matrone l'avait tourmenté en lui demandant son avenir.

Il avait juste besoin d'un peu de calme , d'un moment pour se replier en lui. Il se detendait quand soudain il sentit deux jambes s'enlacaient sur son bassin et une paire de  fesses tombaient sur son entre jambe.

" Fuko ! Lève toi ! Hurla t-il.

- Je suis  fatiguée... Dit-elle en s'allongeant.

- Ne pose pas ton bassin... de femme sur moi ! Va t'amuser !

- Eiko. "

Il arrêta de se débattre. De toute façon c'était Fuko et elle n'allait pas se lever, têtue comme elle était.

Il soupira et se rallongea sur l'herbe. Fuko et lui se mirent alors à observer le soleil l'un sur l'autre pendant de longues minutes. La brune brisa alors le silence.

" Hey  corbeau...

- Hmm ?

- Tu t'est déjà demandé pourquoi on avait les yeux bridés?  "

Eiko arca ses sourcils.Ce lien avec Fuko l'avait toujours intrigué.

" Que veut tu dire ? Demanda t-il.

- Je ne sais pas... On nous a toujours dit que nous venions de pays lointains  donc je me demande parfois si il y a d'autres personnes qui ont les même yeux.

- Peut être. Je t'ai souvent dit que mon père avait exactement les mêmes... les même yeux. "

Fuko sentit le corps du corbeau se contracter. Eiko ne parlait jamais de son père. Même pour le citer.
En effet, son père était l'homme qui l'avait atrocement battu jusqu'à ce qu'il meurs au combat. C'était un grand guerrier. Tout comme Eiko avant qu'il ne passe le drame :

A l'âge de 9 ans, Eiko avait entraîné la mort de sa mère en voulant protéger la maison d'un voleur. Dans le noir profond de la maisonnée,  il l'avait confondu et lui avait porté un coup de poignard définitive dans le ventre. Depuis Eiko ne souriait plus. Il était constamment agité dans sa tête et rien ne l'apaisait.

Fuko aggripa son poignet .

" Corbeau. J'en suis sûre que le Sergent t'autorisera à aller à la guerre .

- Comment le saurais tu ?

- Tu as toujours été fort. Tu est un exemple de sang froid.

- Ne complimente pas un soldat qui fait juste son travail.

- Ce n'est pas un compliment. C'est une vérité.  Si ton père était la, j'en suis sûre qu'il se criblerai de pierres. Tu mérites d'être libre. Dans ta tête et dans ta vie. C'est tout ce que tu mérites. "

Ses paroles arrivèrent comme un coup sur sa poitrine. Il degagea directement son poignet.

" Parle moi de toi.

- Et bien.. Les medecins m'intriguent. Je ne connais toujours pas exactement leur but. Moi je veux être libre mais eux.. Je ne sais pas.

- Cherche.

- Aujourd'hui,  j'ai aussi fait une terrible découverte qui me fait vraiment peur...  dans les Jardins du roi.

- Dans les jardins du Roi ? Qu'as tu fais encore ?

- Ce n'est pas moi. C'est son Altesse Thales.

- Quoi ? "

Il releva son torse et la tourna sauvagement vers lui.

" Tu vois le Prince?

- J'ai donné un cour à ses gardes et il m'a proposé de récupérer des plantes dans son jardin. Les riches sont peut être fades mais ils ont de belles plantes.

- Je vois ..."

Il lui donna un violent coup de hanche qui l'a fit basculé sur le côté.

" Ne fais point la sotte cette fois et sois prudente. Je n'aime pas du tout cela . Dit -il en se relevant.

- De quoi parles tu ?

- De ta sottise... Chiko ! Reviens par ici ! Nous rentrons ! "

Fuko se leva et les suivit, la main sur le menton. Pourquoi le corbeau lui donnait si soudainement ce conseil ? Pourquoi s'enervait-il ?  Être prudente ? Pourquoi ?

Mais Fuko relativisa rapidement . De toute façon, Eiko pensait toujours qu'elle était sotte. Alors que maintenant,  elle avait les yeux rivés sur de vraies rêves. Et même si tout autour d'elle l'a menacé, il était trop tard pour faire marche arrière.



              ¤ BLACK - JELLY ¤

Black JellyWhere stories live. Discover now