Chapitre 8

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Je tourne en rond. J'ai l'impression de devenir complètement folle, je n'en peux plus. Il apparaît et il disparaît. Je peux le toucher et c'est ça qui me rend folle parce que je ne sais pas si il est vraiment là ou pas. Antoine est parti il y a quatre jours déjà et rester dans cette maison toute seule me rend hystérique.

- Il y a quelqu'un ?

La porte de l'entrée grince et je me précipite sur Mathieu qui dépose à peine son sac au sol quand je lui saute dessus. Je me retiens de pleurer et enfouis ma tête contre son torse chaud, il m'a vraiment manqué.

- Hey, ça va ? fit - il en caressant mes cheveux.

- Je deviens complètement dingue.

Ma voix s'est faite plus cassée que je ne voulais laisser paraître et je sens déjà les larmes me monter aux yeux. Mathieu m'entraîne avec lui dans le salon et s'installe avec moi sur un des fauteuils me serrant toujours contre lui.

- Il faut que tu rentres avec moi, tu ne seras pas obligée de rester à l'hôpital Louise, mais tu pourrais venir à la maison avec moi pour que je puisse m'occuper de toi.

- Je ne peux pas faire ça à Antoine.

Il me regarde d'un air triste et c'est moi qui craque, je fonds en larmes. Je suis malade. Je vais mourir. Antoine va me perdre encore une fois, et je vais le perdre encore une fois. Je vais détruire une seconde fois sa vie, de toute façon je ne suis bonne qu'à ça : détruire sa vie.

- Mais non voyons tu n'es pas bonne qu'à ça.

Je lève les yeux vers Mathieu qui me regarde toujours d'un air triste, et je me rends compte que ce n'est pas lui qui a parlé. Je me retourne et le vois de nouveau près de la baie vitrée qui donne sur le jardin. Je lance de nouveau un coup d'œil à Mathieu qui n'a pas l'air de remarquer sa présence.

- Je vais passer un coup de fil, ok ? me fit -il en se levant.

J'acquiesce en essuyant mes larmes et me tourne vers Karim une fois qu'il est parti.

- Laisse-moi tranquille !

- Il a franchement pas changé Mathieu, tu crois qu'il est toujours avec Cécile ?

- Tu n'es pas réel, me répétais - je en posant ma tête entre mes mains.

- Oh si je suis bien là, souffle t - il en s'accroupissant en face de moi.

Je sens ses mains qui relève ma tête vers lui, il a toujours ce sourire. Le même sourire, le même sourire qu'avant.

- Pourquoi tu me fais ça ?

- Je viens te tenir compagnie ma Lou'.

Il passe sa main sur ma joue, je n'ai presque pas remarqué que je pleurais encore. Je sursaute quand je remarque Mathieu qui me fixe bizarrement à l'entrée du séjour.

- À qui tu parlais Louise ?

Je regarde autour de moi et plus de Karim.

- Je... Je sais pas.

- Comment ça tu sais pas ? s'affola t - il.

Je me lève et recommence à tourner en rond autour de la table pour tenter d'évacuer mon stresse qui ne cesse d'augmenter.

- Je le vois Mathieu, il revient sans arrêt depuis cinq jours, Non-stop ! Et il a l'air tellement réel... Il me parle c'est ... j'ai peur, lâchais - je en fondant une nouvelle fois en larmes.

j'ai honte d'être aussi fragile devant Mathieu. Il se rapproche de moi et me caresse le bras ce qui m'apaise mais pas pour très longtemps.

- Je vois Karim.

Un éclair de douleur traverse son regard et il me prend dans ses bras en me murmurant qu'il est là et que tout va bien se passer même si je n'en crois pas un mot.

Après m'être calmée, Mathieu m'emmène déjeuner. Il veut me faire sortir le plus possible, ce qui ne me dérange absolument pas. Lors du déjeuner il m'explique d'un peu plus près ce que j'ai, même si je sais déjà tout les détails. J'ai un putain de cancer et des hallucinations, il y a rien d'autre à savoir et on peut rien faire pour y remédier. D'après lui, j'ai encore un peu de temps devant moi, c'est pas facile à accepter. C'est tellement irréel, peut être que je vais sûrement me réveiller dans quelques minutes à coté d'Antoine et me rendre compte que tout va bien.

- J'ai mis Sara au courant, il faudra lui dire à lui aussi Louise.

J'acquiesce et fais mine de continuer à l'écouter. Je ne peux pas faire ça à Antoine. Comment pourrais - je envisager cinq secondes de faire ça ? Il faut simplement que je le fasse sortir de ma vie, et il ira bien. J'en suis sure.



Nous. [ Antoine Griezmann ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant