Nous. [ Antoine Griezmann ]

Chapitre 11

[ Écouter la musique avec si possible ]

J'adore commencer mes journées par des examens, des prises de sang et des cachets en guise de petit déjeuner.
Franchement, J'a-dore. Bien-sûr, c'est de l'ironie. Deux semaines et demie et j'en peux déjà plus, pourtant je suis sensée passer les trois prochains mois qui me reste à vivre ici. Triste réalité.
Je suis sérieusement entrain de me dire que si j'avais accepté la proposition de Mathieu, j'aurais peut - être pas eu à subir tout ce cirque.
Kristin, l'infirmière, m'aide à entrer dans ma chambre.

Je suis tellement épuisée que ma tête se met à tourner et il me faut bientôt plus de dix minutes pour réaliser qu'il est là, assit sur l'une des chaises tout près de mon lit. Il me faut même attendre d'être installée dans mon lit pour être sure que ce n'est pas ma maladie qui me joue des tours comme avec Karim.

- Qu'est ce que tu fais là ? fis - je bien trop faible pour faire quoi que ce soit contre lui.

- Tu croyais quand même pas qu'on ne m'aurait pas mis au courant Louise ?

Je le regarde à peine et pince mes lèvres entre - elles pour qu'elles cessent de trembler. Cette lettre était vraiment trop simple, j'aurais vraiment dû m'appliquer.

- Là n'est pas la question.

- Quoi ? rigola t - il, Tu vas me dire que tu ne m'aimes pas ? Arrête un peu.

- Si c'était le cas ?

Il se lève pour s'asseoir sur mon lit et attrape mon visage entre ses mains m'obligeant à le regarder. Je m'efforce de laisser rien paraître, mais c'est une cause perdue d'avance. Je ne peux pas résister à toute la peine qui se reflète dans ses yeux, c'est trop dur et dans l'état que je suis, je peux à peine lui tenir tête.

- Regarde moi dans les yeux et dis moi que tu ne m'aimes pas si c'est le cas.

- Je...

Il faudrait que les mots veuillent bien sortir de ma bouche, mais apparemment le mensonge n'est pas mon point fort.

- Je ne veux pas que tu me vois comme ça Antoine, ni que tu vives tout ça...

- Ce n'est pas à toi de décider pour moi. Tu es égoïste, tu le sais ça ?

Les larmes lui montent aux yeux et ça je suis incapable de le supporter. Le voir dans cet état me tue plus vite que cette maladie.

- Tu n'as pas le droit de dire ça ! m'exclamais - je la voix complètement brisée, C'est justement parce que je ne veux pas l'être que je veux que tu t'en ailles, je veux que tu trouves quelqu'un d'autre et que tu l'aimes comme tu peux m'aimer à cet instant, que tu trouves une personne qui t'aimeras autant que je t'aime parce que je ne serais plus en mesure de le faire.

Ma gorge se serre juste après avoir lâcher ces mots. Je pose délicatement ma main sur sa joue chaude pour essuyer les quelques larmes qui ont commencé à couler.

- Je ne vais pas partir Louise, je resterai jusqu'à ce que ta main ne puisse plus serrer la mienne, parce que je ne compte pas la lâcher une seule seconde.

- Pourquoi tu fais ça ?

Il me regarde et un sourire se met à illuminer son visage ce qui me réchauffe en quelques secondes.

- Parce que Je t'aime et que je n'aimerai jamais personne comme je t'aime. Tu es l'amour de ma vie depuis sept ans et ça restera comme ça.

Je pose ma main sur sa nuque et attire son visage plus près du miens pour que nos lèvres puissent se toucher. Ce baiser recolle tous les morceaux brisés par ma faute, il a raison parce que si j'avais étè à sa place et lui à la mienne j'aurai voulu passer chaque instant qu'il me reste avec lui à ses cotés. Pourquoi ça nous arrive à nous ? C'est comme si l'univers avait tout fait pour nous réunir de nouveau pour mieux nous briser en m'arrachant cette fois-ci de force à lui.

- Eclipse de trois jours -

Point de vue d'Antoine.

- Vous êtes sûr que ça ne vous dérange pas ?

Ils se regardent tous les deux avec un grand sourire.

- Tu rigoles ! Je vais tout préparer ! s'exclame Sara.

- Il faut déjà qu'elle accepte Sara...

- Pourquoi elle refuserait ?

- Tu peux compter sur nous mon frère, il te faudrait combien de temps Sara ? l'interrogea Raphaël en buvant une gorgée de son café.

- Deux ou trois semaines c'est amplement suffisant.

Dire que je ne flippe pas ne serait - ce qu'un peu ça serait mentir, mais l'excitation prend clairement le dessus. J'ai pris ma décision et j'espère qu'elle acceptera. Je me lève et les prends chacun à leur tour dans mes bras avant de retourner à l'hôpital. Elle doit sûrement être revenue dans sa chambre à l'heure qu'il est. Je lui achète un bouquet de fleur au passage en réfléchissant déjà à comment je vais m'y prendre dans deux semaines.

- Hey te voilà, fis t -elle en me voyant franchir le seuil de sa porte.

J'essaye de rester impassible en la voyant d'une couleur aussi pâle. La dernière chose que je veux c'est qu'elle croit que je ne peux pas supporter de la voir comme ça, bien - sur que c'est dur de voir la fille dont on est amoureux dans un état pareille, mais je prends sur moi pour qu'elle, elle ne pense pas à tout ça. Pour que malgré tout elle garde son magnifique sourire.

- Hey, lançais - je en l'embrassant.

Je m'assois au bord de son lit et lui tend le bouquet de roses rouges qu'elle prend avec un sourire aux lèvres. Mon regard s'attarde sur le bloc note sur ses jambes.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Oh ça ? C'est pour le mariage de Sara, mais je me suis permise d'écrire les choses que j'aurais aimé faire, ironisa t-elle en me passant le bloc note.

- Voyez - vous ça.

J'attrape son bloc note et commence à lire la liste.

- Monter sur le dos d'un éléphant, regarder Titanic du haut de la tour Eiffel, monter dans une montgolfière, faire du pole dance... du pole dance ?

Elle rigole et acquiesce.

- C'est pas un truc pour les stripteaseuses ça ?

Elle m'envoie une tape et récupère son bloc note. Je l'observe pendant qu'elle ramasse délicatement ses cheveux en un chignon avant de tourner vers moi.

- Elles l'utilisent c'est vrai mais de base c'est un domaine d'acrobatie et de danse autour d'une barre et c'est magnifique alors un peu de respect !

- Oh et bien excusez-moi madame ! m'exclamais - je en levant mes mains en haut.

- Allez viens là, fit - elle en m'attirant vers elle pour m'embrasser.