Phoenix de la Liberté

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Présentation :  Vous êtes vous déjà demandé pourquoi vous écrivez ?  Pour qui ?  Pour quoi ?  Et si c'était le geste le plus important pour la sauvegarde de l'humanité, comme les communications radios durant la dernière grande Guerre pour l'organisation des Résistants en Europe.  Qui en serait l'instigateur futur, selon vous ?  Dans une société humaine de SF post apocalyptique, je vous offre cette nouvelle en réponse. 
Bonne lecture !
Gaïa ;).                                            Août 2016 (4964 mots)

Cette nouvelle a remporté la première place dans le "Concours de Nouvelles 2016-2017" de SixtineLr dans la partie numéro 1.  🤗

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Dans la ville de Montréal, dans un des nombreux et anciens sous-sols des bâtiments abandonnés, dans un quartier oublié que l'on surnommait « Le Vieux », les maigres lueurs d'une lampe solaire vétuste éclaire un être chauve et imberbe.  La nuit est son univers.  Il vient ici ou ailleurs, depuis son antre qu'est la rue, pour régner sur son royaume. 

La nuit est son domaine, il s'éveille pour pouvoir atteindre la quête qu'on lui a fixée.

C'est un rat de misère, un loqueteux de la Sainte-Catherine, un visage inconnu que les yeux des passants évitent avec mépris en empruntant le chemin pour retourner vers les trottoirs automatiques des étages supérieurs.  Lui, il croupit en bas, tout en bas de la société, tout en bas de la ville.  Dans les fondements de cette ville qui s'élève en étages au-dessus de la lie.

Et pourtant... La nuit c'est l'oiseau nocturne, le phœnix de la liberté !

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J'ÉCRIS!

Dans ce monde qui me rejette. Pour tous ceux qui m'évitent.  Pour une passion qui m'étreint depuis toujours il me semble.  J'écris.  Sans me lasser.  Les lignes s'ajoutent sur le papier. Je les frappe en tempo : staccato, crescendo, moderato...  Les lettres s'additionnent et au final cela donne des textes...  Du talent ?  Je ne sais pas.  Mais peu importe : bien ou mal écrit, cela n'a fichtrement pas d'importance !  En effet, car écrire est illicite !  Plus personne ne s'y risque.

Dans le fond du sous-sol poussiéreux, bien caché derrière des poutrelles, emmitouflé dans mon manteau de gabardine élimé, qui fut un jour le point central de mon image de marque, un bonnet rouge sur la tête et les doigts découverts au bout de mes gants de laine usés, je pose ma vieille Royale 200 sur mes genoux et... je tape !  Je tape avec force sur cette amie fidèle, mes jambes en tressautent.  Parfois je pose mon clavier sur une vieille boite de livraison en bois, mais celle-ci fait caisse de résonnance et dans le silence de la nuit, j'ai peur d'attirer l'attention.  Ce n'est pas que le pâté de maison soit peuplé de bonnes gens mais, entre les clochards, les vagabonds, les fugitifs et les Dames de compagnies, on ne sait jamais...  S'il s'y cachait un délateur ?  Que ne dirait-on pas pour quelques crédits ? Pour sauver sa vie ?

J'écris ! Comme si chaque frappe devait être la dernière.  Et l'antique ruban fatigué transmet mes frappes sur le papier, quelque peu jauni par le temps et les intempéries.

Parfois ma prose a un sens voulu mais pas toujours, car donner une signification à tous les messages ne me semble pas utile....  Je choisi. 

Liberté, le sens profond...

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Encore une fois, je change de cachette.  Mes délires d'écritures cessent, les claquements de ma prose se taisent.  J'embarque ma fidèle amie et mes papiers et je quitte avec précipitation.  Je me déplace avec une continuité impromptue, pour échapper aux représentants des autorités.

Nouvelles - Les Reflets d'ÉtoilesDonde viven las historias. Descúbrelo ahora