A2. Une légende urbaine

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On la voit marcher dans la rue, le soir, à la nuit tombée. Elle ne parle pas et avance, c'est tout. Vêtue de noir, elle porte une longue cape ample, si bien qu'on ne peut pas apercevoir ses bras. Certains disent que c'est pour dissimuler des choses sans savoir lesquelles. Elle avance d'un pas rapide et décidé. Dans la nuit, on n'entend d'elle que les petits "clac" de ses chaussures à talons.
Ses cheveux au dessous de son bonnet noir et son manteau se balancent avec souplesse au rythme de sa démarche. Parfois elle chante mais personne n'a jamais entendu distinctement ni comprit ce qu'elle chantait. Elle a une silhouette longue et fine, et est d'une beauté rare.
Si vous la croisez, regardez la discrètement et ne lui parlez surtout pas. Elle vous répondra alors d'une voix douce et mielleuse mais cela ne veut pas dire pour autant que c'est une fée. Si vous essayez de la toucher ou même d'oser un mouvement, elle se retournera d'un coup avec une agilité sortie de nulle part. Sans pitié, elle vous enfoncera une fine clef pointue et affûtée au premier endroit qu'elle trouvera. Cela peut être le bras ou le cou et le visage si vous êtes moins chanceux. On ne sait pas quelle serrure elle ouvre mais ce qui est certain, c'est qu'elle garde toujours cette clef sur elle, c'est un moyen de défense.
Celle qu'on appelle la danseuse marche dans les rues, vêtue de noir, chantant, sa clef à la main depuis un soir d'hiver où, rentrant de l'opéra, où elle travaillait, elle fut enlevée et laissée morte, gisante dans une sombre ruelle.
C'est le type de beauté dangereuse sur lequel il ne faut pas trop s'attarder. Elle est belle comme une rose, agile comme un oiseau et dangereuse comme une épine.
On l'appelle la danseuse, la sirène de l'opéra, la mystérieuse passante ou encore la jeune fille en noir selon les villes où les régions.
Prenez garde.

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Vous aussi, inventez votre propre légende urbaine !
Oui parce qu'elle n'existe pas en fait.
Si vous ne l'aviez pas encore compris, c'est un recueil de textes inventés.
Parce que des fois, un rayon d'imagination traverse la fenêtre de notre esprit et on se sent... libre ?

En tous cas, si vous décidez d'inventer une légende urbaine, je la lirais volontiers donc dites le moi.
Et s'il vous prend l'envie d'aller vous promener, lorsque la nuit tombe, dans les rues de votre ville, c'est à vos risques et périls...

aléatoire Where stories live. Discover now