Le merrow ou la banshee

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//!\\ Je tenais à vous prévenir que ce texte est différent des autres que j'ai pu faire précédemment. C'est une petite histoire que j'apprécie vraiment mais je me doute qu'il ne plaira pas à tous. C'est pour cela que je vous rassure en vous disant que je n'en fera très certainement pas d'autres comme "Le merrow ou la banshee". Voilà, bonne lecture pour ceux qui veulent toujours lire cette petite histoire. //!\\


Faisant face à la foule, je sentis un sentiment de mal être intense naître en moi. Le stress, la peur, tous m'envahissaient. Une étrange impression que rien n'allait se passer comme prévu commençait à me hanter. Pourtant je devais le faire. Je devais remplir mon rôle. Je me devais d'accomplir la seule chose que j'avais toujours adoré faire. Je devais chanter.

Seule sur l'immense scène de l'amphithéâtre démesuré, je regardais droit vers la foule. La lumière était éteinte, m'empêchant de voir les visages. Pourtant je pouvais sentir leurs regards perçants visés contre moi.

Prenant mon courage à deux mains, je fermais un instant mes paupières. Je fis le vide dans ma tête repensant à son regard à lui. Des yeux d'un perçant bleu, des yeux que j'avais croisé pendant quelques secondes avant de commencer. Un souvenir plaisant qui me donna le courage de chanter.

Alors que le silence se faisait, la lumière apparu sur moi, me mettant en avant.

Prenant une profonde inspiration, j'entrouvris les lèvres, laissant échapper un son mélodieux et cristallin. Ma voix portait dans la salle, détruisant tendrement les oreilles des premiers rangs. Magnifique, enchanteresse, ma voix était le seul instrument d'orchestre.

Alors que mon chant céleste transportait dans un monde de merveille et de tendresse, je me pensais transformée en merrow. Un magnifique merrow qui avait une raison pour chanter. Une sirène qui désirait chanter pour l'amour. Un amour envers un homme qui avait su s'emparer de mon cœur.

Ma voix cessa sa douce mélodie, laissant place aux instruments de bois et de cordes. Je pus sortir de scène.

La joie était exprimée sans retenue sur mon visage. J'avais chanté, je l'avais parfaitement fait. Et tout cela grâce à lui.

Ouvrant la porte de ma loge, je découvris un petit mot. L'écriture était la sienne. « Tu as été merveilleuse ma magnifique merrow ».

Souriant innocemment, je me sentis rougir jusqu'au-delà du possible. Après les épreuves que la vie m'avait fait subir, je retrouvais la joie de vivre. J'aimais, je chantais. Les stalkers étaient devenus rares, les paparazzis également. Mon fiancé avait su m'en débarrasser. Et il avait su m'inspirer.

Quelqu'un frappa à ma porte, me sortant de mes pensées heureuses. Ce devait être lui. Mon doux fiancé, mon homme destiné devait être venu pour me féliciter.

Je m'empressais d'aller ouvrir, persuadée de ma supposition. Mais en ouvrant la porte, je ne découvris personne.

Etait-ce une sorte de plaisanterie ?

Seulement lorsque quelque chose au sol attira mon attention, je compris que la vie n'était pas aussi merveilleuse qu'elle semblait le laisser paraître.

Mon sang se glaça, ma vision se brouilla. Tombant au sol, ma splendide voix se transforma en un cri effroyable et terrifiant. Un cri à glacer le sang. Je me mis à pleurer, désemparée alors que des gens se précipitaient vers moi. Et voyant par eux-mêmes le spectacle qui s'offrait à eux, certains partirent en courant vers les toilettes les plus proches. 

J'aurai aussi pu être prise de haut-le-cœur. Pourtant ce n'était pas le cas.

Cessant enfin d'hurler, je tendis mes doigts tremblants vers lui. Son corps était absent, laissant sa tête seule face à moi. Ses yeux d'un splendide bleu semblaient vitreux. Il semblait me juger.

Un mot était laissé à côté de la tête ensanglantée de mon fiancée. Et le lisant, je me remis à pleurer, me recroquevillant sur moi. Il était mort, à cause de moi.

Par ma faute.

« Cela est de ta faute, ma magnifique banshee. Ton chant n'est pas une mélodie enchanteresse attirant à elle les marins perdus en mer. Elle est le cri annonciateur de la mort de tes proches. Et tu n'as pas fini de crier, Ô ma belle Banshee. »


Dulcis PromissisWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu