Chapitre 59

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Sans plus attendre, elle tomba ses vêtements : ses sandales, qu'elle envoya balader en deux mouvements de jambes, son débardeur et son soutien-gorge, son jean et sa culotte.

Mathieu suivit ses gestes avec un regard dévorant, du début à la fin. Son attention se figea sur l'avant de ses cuisses.

– Tes marques sont parties, remarqua-t-il.

Elle s'immobilisa.

– Oui.

– Sur tes seins également.

C'était vrai.

Elle n'avait plus rien qui témoignait de la séance de flagellation qu'il lui avait donnée.

– Je t'en ferai d'autres, déclara-t-il enfin.

Elle ne laissa passer qu'une seconde avant d'acquiescer :

– Oui.

C'était comme s'il lui avait dit qu'il lui ferait encore l'amour, comme s'il lui avait promis l'acte le plus érotique qui soit, tout simplement parce qu'il matérialisait ce lien qui existait entre eux et qui était au-delà de toute raison. Ni lui ni elle n'avaient besoin d'en dire plus.

Puis elle se rassit sur lui, lentement.

Elle était nue, désormais, et alors qu'elle surplombait le sexe de Mathieu, elle ne résista pas à s'y appuyer, et à percevoir son épaisseur à la surface de son propre sexe. Ce dernier était trempé et l'excitation faisait pulser son ventre en une tension délicieuse... Elle voulait sentir la verge de Mathieu en elle avec une force qui lui ôtait toute capacité de réflexion, ne la laissant plus être que chair, corps pétri de désir. Avec langueur, elle se frotta contre la longueur de son sexe, en éprouvant le volume à chacun de ses mouvements. Mathieu en eut une expiration lourde qui tenait presque du grognement. Quand il lança la main vers ses cheveux pour les lui saisir, elle le laissa faire et ne s'opposa pas plus quand il y serra les doigts suffisamment fortement pour les lui tirer. Elle ne cessa pas de se mouvoir contre sa chair dure. Elle aimait qu'il ait de tels gestes avec elle mais, pour une fois, c'était elle qui lui accordait un tel droit. Elle qui dictait les règles, les limites et les outrepassements.

Enfin, elle se libéra de sa poigne en un mouvement de tête et elle se positionna au-dessus de l'extrémité de sa verge.

C'était quelque chose de savoir qu'il n'y avait plus rien entre leurs chairs, plus aucun objet là pour séparer leurs corps, et qu'ils se donnaient aussi crument l'un à l'autre, peau contre peau.

Mathieu pressa ses mains contre ses fesses, les pétrit.

- Laisse-moi faire, dit-il.

- Ce n'est pas toi qui décides des règles.

- Non.

Il eut un sourire de Diable en ajoutant :

- C'est moi qui les enfreins.

Et, d'un coup, il la projeta en avant d'une manière si brusque qu'elle ne put qu'en expirer de surprise, alors que Mathieu coulissait sous elle. Ses coudes et ses mains atterrirent dans l'herbe et elle faillit protester, et elle l'aurait bien pu, oui : elle l'aurait pu si, à ce moment-là, la langue de Mathieu n'avait pas été sur son sexe. Alors tout ce qu'elle aurait pu dire se mourut dans l'instant. Elle lâcha un miaulement et elle se tendit de réflexe, poussant involontairement pour sentir plus vivement la caresse sur son clitoris. Elle laissa tomber son visage en avant, sentant les herbes frôler son front, tandis qu'elle gémissait.

Mathieu ne lui laissa pas de répit. Il l'incendia, attisant cette partie si sensible de son anatomie qui la rendit molle et malléable entre ses mains. Puis, sans qu'elle s'y attende, il enfonça deux doigts dans son vagin, lui arrachant une exclamation de surprise autant que d'excitation. Lorsqu'il ajouta - elle le pensa - un troisième doigt, ce fut comme s'il la transperçait, parce qu'elle se sentit si ouverte, et si brutalement, surtout quand il se mit à faire des allées et venues en elle, qu'elle ne put que se tordre et haleter sous ses caresses. C'était tellement puissant... Mathieu alla plus loin, poussant en elle, tandis qu'il continuait à l'amener à l'orgasme avec sa bouche, et ses yeux s'humidifièrent sous la force de ces sensations.

Elle jouit avec une vitesse inattendue, pétrie de plaisir, la chair en feu, et sa gorge laissant passer des gémissements aigus qui auraient pu l'alarmer si elle avait été encore consciente qu'ils se trouvaient en pleine nature, mais elle ne l'était plus.

Elle y pensa seulement quand Mathieu retira ses doigts d'elle et que la brume de l'orgasme se dissipa légèrement, mais la colline restait déserte et personne ne semblait avoir de raison de monter au même endroit qu'eux. Et puis elle s'en moquait.

Ses paupières se fermèrent. Mathieu était parvenu à endolorir son bas-ventre et c'était comme si elle le sentait encore en elle. Elle redescendit son bassin vers lui tandis qu'il remontait légèrement. Ils se trouvèrent le visage de l'un en face de l'autre. Si proches.

- Tu triches, se plaignit-elle, haletante.

- Oui.

Il arborait un petit sourire mais ses yeux étaient brillants.

Son sexe n'en était pas moins juste sous le sien, frôlant l'espace entre ses cuisses dont elle sentait plus vivement encore l'humidité à cause de l'air qui circulait.

Mathieu posa les mains sur ses hanches, les malaxant. Pendant un moment, elle pensa même qu'il allait la guider sur sa verge, continuer à reprendre le pouvoir, mais il ne le fit pas. Il attendit et elle put voir qu'il lui laissait toujours la primeur du choix, du mouvement.

Elle le dévisagea, immobile au-dessus de son sexe. Ses mèches blondes encadraient son visage alangui dans l'herbe, et d'étranges lueurs brillaient dans ses yeux sombres. Il ne la lâchait pas du regard.

Il finit par souffler :

- Tu sais que tu me rends fou ?

- Parce que je ne bouge pas ?

Il mit un temps avant de répondre :

- Entre autres...

Mais il ne dit pas ce qu'il y avait dans ces « autres ».

Il réclama de nouveau :

- Allez, arrête de me faire attendre et baise-moi.

***

Note d'autrice : la suite demain !

Tiens, je ne l'ai pas dit la dernière fois, mais je me suis amusée à faire un "tableau Pinterest" avec toutes les citations que j'utilise en illustrations de chapitres sur Wattpad. Et j'y ai ajouté aussi toutes les vidéos de musiques citées dans les épisodes (ici mais aussi dans ceux déjà parus chez Harlequin), les couvertures, les créations graphiques faites par les blogueuses, mon éditeur ou moi-même... Bref, ce que j'ai pu retrouver, quoi. Et j'ai regardé le résultat et j'ai trouvé ça assez fun. :) Si ça vous tente, c'est... erm, wattpad n'est pas arrangeant pour les liens... Donc passez sur mon profil Wattpad : je vais mettre le lien directement là-bas, ce sera plus simple.

L'initiation de Claire - Version Wattpad (roman édité chez Harlequin)Where stories live. Discover now