Chapitre 7

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Le manque d'une personne est sûrement l'une des choses les plus douloureuse que l'homme peut subir dans son existence, elle est comme une substance illicite : un drogué ne peut pas s'en séparer sans risque de souffrance. Lorsqu'on prend conscience de la perte de cet être cher, notre monde est totalement troublé. Elle nous ronge au plus profond de nous, changeant notre perception de la vie, et surtout la confiance que nous possédons envers notre prochain. On dit que l'humain ne peut pas vivre autrement qu'en société, cependant à quoi bon créer des liens si cette dernière se brisera à la première épreuve difficile ?


Un verre de whisky coca dans la main jouant avec les glaçons d'un air lasse installé au milieu de la cuisine, je ne sais pas pourquoi je me sentais aussi maussade, qu'est-ce-que j'avais espéré ? Qu'il me réponde comme si de rien était et que nous discutions comme de vieux amis de longue date faisant un résumer chacun de notre modeste vie ? Parce que oui, Kyungsoo n'avait pas répondu, j'étais juste tomber sur sa messagerie comme un idiot de première, j'avais tellement espéré que je n'avais pas été assez apte de reconnaître une boîte vocale. Le seul élément positif dans tout cela était que je possédais le bon numéro de téléphone, je n'avais qu'à rappeler ultérieurement n'est-ce-pas ? Je devais reparler à son meilleur ami au plus vite, mais le prochain meeting était prévu que dans une semaine, et je ne me sentais pas apte à attendre jusqu'ici. Le savoir aussi près de moi me rendait aussi euphorique, que sceptique. Le revoir est une chose, mais ensuite qu'est-ce-qui se passera ?

J'avais trouvé dans les fichiers de nos partenaires l'adresse et le numéro de l'endroit où travaillait Kim Junmyeon, ce n'était pas mon genre de chercher des informations à tout va et vient mais l'amour pouvait nous faire faire un tas de choses que nous ne penserons jamais faire auparavant. Bossant sur une maquette en 3D pour le présenter dans la journée à mon supérieur, mon téléphone sonna affichant le visage souriant et heureux de ma mère dans mes bras, un long soupir traversa mes lèvres, je l'aimais de tout mon cœur mais soyons d'accord ma mère était une femme qui ne pouvait pas s'empêcher d'exprimer son amour pour ses proches d'une manière lourde, extrêmement lourde, et j'avais vingt-quatre ans quand même mais je ne pouvais l'ignorer, c'était ma petite maman qui avait tant supporter pour moi pendant toutes mon enfance et adolescence et puis vivre avec un caractère comme le mien pouvait être très éprouvant. Je laissai mon doigt glisser vers la gauche afin de décrocher et portai mon Iphone à mon oreille.

— Maman, comment ça va ?
— Mon chéri ! Non je ne vais pas bien, je n'ai pas de nouvelle de toi depuis trois semaines alors non je ne vais pas bien. N'as-tu pas honte ? Me cria-t-elle dans mon oreille à croire que j'étais devenu sourd entre-temps.
— J'avais pas mal de boulot maman... Je ne t'ai pas oubliée loin de là crois-moi.
— Tu as trouvé un copain c'est ça ? Demanda-t-elle suspicieusement, je soupirai une énième fois passant ma main libre sur mon visage exténué.
— Pas de copain maman. Et je n'en ai pas besoin pour l'instant, rajoutais-je avant qu'elle ne me crie dessus comme une hystérique.



Mes parents, étaient les personnes les plus compréhensifs que je connaisse, à quatorze ans je leur avais avoué préférer les garçons aux filles, ce jours-là mon père m'avait seulement dit que je devrais lui présenter mon premier copain avant toute tentative de découverte de l'anatomie de ce dernier, petit-ami qui n'était autre que mon magnifique Kyungsoo, rien qu'au souvenir de cette rencontre un léger sourire naquit sur mes lèvres alors que ma mère ne cessait de me raconter son petit quotidien de femme d'affaires.

Je sentais mon copain si tremblent et frêle que j'avais peur qu'il tombe dans les pommes à tout moment, aujourd'hui était un jour assez important pour nous deux, après plus de deux mois officiellement ensemble mes parents allaient enfin rencontrés le garçon qui me rendait totalement accro, DO Kyungsoo... Ce que je pouvais l'aimer ce petit bout, mon premier copain. Pour cette occasion j'avais convié Kyungsoo à dîner chez moi, en compagnie de mes parents. Cela serait mentir de dire que je ne stressais pas que mes parents le rencontre, je souhaitais qu'ils s'entendent aussi bien avec lui, qu'avec moi. Kyungsoo était arriver vêtu de l'une de ses fidèle chemise accompagnée d'un pantalon style cigarette qui épousait à la perfection les courbes de ses jambes, mon cœur loupa un battement, il était plus que séduisant ainsi, et rien que de savoir qu'il m'appartenait me rendait encore plus heureux que je ne l'étais à ce moment-là. Il tenait entre ses mains une énorme boîte de chocolat à la praline – celle que ma mère préférait le plus – et une bouteille de vin qui avait sûrement dû lui coûter une petite fortune à la vue de l'année assez ancienne figurant sur la bouteille, qui, bien-sûr était pour mon père. Je lui avais bien dit de ne pas trop en faire, que ce n'était pas en ramenant des cadeaux qu'ils allaient plus l'aimer ou quelque chose du genre, mais on parlait de Kyungsoo le garçon le plus têtu que je n'avais jamais croisé dans ma vie. Après l'avoir fait rentrer chez moi, je l'attrapai par les hanches, et déposai ma bouche contre la sienne d'une manière possessive il se laissa faire et échappa un gémissement qui réveilla aussitôt mon entre-jambe. Nous n'avions pas encore franchi le pas intimement parlant et mon corps avait un peu de mal à se contrôler en sa présence pour mon plus grand malheur, un raclement de gorge nous réveilla quittant le cocon que nous nous étions créés en peu de temps. A la vue de mon père Kyungsoo se cacha derrière nous rouge de honte, je ris doucement en attrapant sa main moite dût au stress, si mignon. Ma mère nous rejoignant également près de mon père, un sourire malicieux collé au lèvre,  l'air de ce dire « je sais ce que vous étiez en train de faire », rendant encore plus mal à l'aise mon copain.
— Papa, maman. Je vous présente Kyungsoo, DO Kyungsoo, mon copain. Terminais-je avec un grand sourire qui aurait pu fendre mon visage tant il me faisait mal.
Les rougeurs de Kyungsoo étaient si forte que j'avais l'impression qu'il allait s'étouffer à tout moment. Le regard de mes parents était si pétillant face à Kyungsoo, que j'avais l'impression de leur avoir offert le plus beau des cadeaux, et rien qu'à cette vue, je savais qu'ils avaient approuvé. Et je me sentais encore plus heureux que je ne l'étais.






Ma mère continuait de déblayer un million d'informations que je n'arrivais à peine à enregistrer dans mes pauvres neurones déjà affaiblies par le boulot, lorsque sa voix s'affaiblit je compris que je pouvais enfin en mettre une dans la conversation.

— Je l'ai revue maman. Lâchais-je la voix pleine d'émotion, je ne sais pas pourquoi je lui ai sorti cela, même si j'étais conscient d'avoir un long chemin encore avant de le retrouver, si au moins je pouvais réussir à l'avoir au téléphone. Ma mère resta silencieuse pendant une longue minute ce qui pouvait être très rare venant de sa part.
— Vraiment... chuchota-t-elle calmement, un peu trop calmement pour que cela paraisse normal.
— Tu le savais. Comprenais-je aussitôt. Tu savais qu'il était revenu...
— Jongin, mon chéri.
— Non, n'essaye pas de me dire que tu l'as fait pour mon bien, tu sais autant que moi que c'est faux. Je soupirai tentant de faire baisser la colère qui pointait le bout de son nez à chaque seconde. Comment tu l'as su ?
— Sa mère me l'a dit lors de mon voyage d'affaire. Dit-elle simplement.
— Je dois te laisser. M'exclamais-je soudainement la mâchoire serrée.
— Jongin, non laisse- moi t'expliquer..
— Il n'y a rien à expliquer maman, donc je te dis au revoir et porte toi bien. Dis-je en dernier, et raccrochais.



Le monde n'en avait-il pas assez de nous empêcher de nous revoir ? Après son meilleur ami, ma propre mère ne souhaitait même plus mon bonheur. Je savais que je me réjouissais pour un rien, mais j'avais besoin de le revoir, que nous parlions à cœur ouvert de tout ce qui a pu se passer entre nous pendant toutes ces longues années. J'ai besoin de savoir c'est non-dit qui m'ont bouffé pendant notre séparation, j'ai ce besoin de lui dire ce que je n'ai pas osé lui dire ce fameux jour. M'éloigner de ces démons qui m'ont suivi chaque nuit et qui m'ont gardé prisonnier de ce passer. Que ses retrouvailles se terminent bien ou mal, je devais le revoir coûte que coûte.


Je venais de terminer ma journée, complètement exténué mais surtout encore énervé par rapport à ce que j'avais découvert un peu plus tôt. Je savais que ma mère et la sienne avait gardé contact depuis notre séparation, malgré que leur fils souffraient chacun dans leur coins. Je ne cachais pas que je l'avais très mal pris le jour où je l'avais découvert, elle savait où se situait Kyungsoo mais n'avais jamais voulu me l'avouer. Et, aujourd'hui elle ma cachait qu'il était revenu en Angleterre. Elle agissait pour mon bien j'étais amplement conscient de ce fait, mais elle n'arrivait pas à se mettre à ma place pendant une minute, ce trou constant dans ma poitrine m'empêchait de vivre et le seul moyen était de le retrouver.






« L'amour ce n'est pas une suite de sensations indépendantes les unes et des autres. C'est autre chose. Il y a la tendresse constante, la douceur, le manque... » Hakan Sahin

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