9.1 Cuit à point !

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Dans la foulée, il se lève lentement et s'approche. Ses yeux me dévorent mais il ne dit rien et continue d'avancer me faisant ainsi reculer.

Je m'arrête, acculée au mur, prisonnière d'une envoutante couleur grise qui me dévoile son ardeur brûlante au fur et à mesure que je m'y plonge.

Mon corps se rappelle de ces moments partagés avec lui et sans mon autorisation, réclame sa présence. Ma maîtrise m'abandonne quand il se colle à moi et mon souffle devient irrégulier quand sa respiration saccadée frôle sans pitié mes lèvres de sa douce chaleur.

Je ferme les yeux et savoure tout ce qu'il déclenche en moi laissant un feu bouillonnant prend naissance dans mon ventre : cette sensation devenue familière à laquelle je suis devenue accro après un seul shoot.

Je respire son odeur si particulière, me remémore ses mains sur moi provoquant de violents frissons incontrôlés.

Je suis à sa merci, en total abandon. Complètement livrée à son pouvoir.

Je ne suis plus maître de mes élans et je me laisserais volontiers prendre, là maintenant, contre ce mur.

Instinctivement, mes doigts viennent caresser son torse, remontent sur sa nuque, ses cheveux et l'attirent à moi. Il fait de nouveau une pause où ses yeux me cherchent puis réduit la distance entre nos lèvres avant d'en prendre possession avec une violence contenue. Une de ses mains glisse sous ma robe et remonte le long de ma cuisse.

À bout de souffle, nos bouches se détachent. Il pose son front dans le creux de mon cou et expire bruyamment, tentant le pari fou de reprendre le contrôle de lui-même.

- Deux secondes, s'il-te-plaît, dit-il en soufflant les mots entre deux respirations. Je viens de passer... Une des heures... Les plus longue de ma vie.

Je le tiens calé contre moi, essayant de ne pas craquer.

Et quand il relève la tête, je remarque l'infime contraction intermittente de sa mâchoire.

- Je rêvais de ce moment à l'instant où je suis entré dans cette pièce.

Les idées confuses par autant de sentiments ressentis en une seule matinée, la seule chose qui me vient à l'esprit et qui sort sans réfléchir de ma bouche est :

- Tu es le patron de TechCorp ?

Ma réplique le fait sourire, et tout aussi naturellement, il me rétorque :

- Et toi, tu ne t'appelle pas Rébecca !

Je réponds, moi aussi, par un sourire qui vient fusionner avec le sien quand sa bouche se presse à nouveau contre la mienne. Gabriel garde une main calée dans mon cou, le pouce caressant l'arête de ma mâchoire et l'autre remonte ma cuisse jusqu'à son bassin. Je tire sur sa chemise pour le rapprocher encore plus de moi. Son membre dressé à l'extrême dans son pantalon vient frotter durement contre mon intimité. Des décharges électriques, prémices de mon futur plaisir, partent de mon bas ventre et se propagent rapidement à travers tout mon corps quand sa main bifurque vers l'épicentre de mon plaisir. La précision de ses doigts me fait lâcher prise. De mes mains, je le garde collé à moi, ma bouche contre la sienne tout en dévorant ses lèvres, suçant chacune d'elle puis elles retournent avec intensité jouer avec sa langue. Chaque mouvement de ses doigts fait monter mon plaisir et quand je ne peux plus me retenir, ses lèvres soudées aux miennes avalent mes gémissements lorsque la vague explose en moi.

Je me raccroche à lui, laissant les spasmes s'espacer.

Putain ! C'est juste trop bon !

Son souffle en bout de course s'achève dans mon cou : Il doit être en train d'imploser.

Il relève la tête et dans ses yeux brille un désir indescriptible.

- Charlie... murmure-t-il.

Des frissons de plaisir déferlent en moi quand je l'entends prononcer mon prénom. Le timbre grave de sa voix lui donne une toute autre saveur.

Des coups soudain résonnent à la porte de la salle.

- Merde, lâche-t-il, en se séparant de moi à regret, visiblement.

Nous prenons réellement conscience de l'endroit où nous nous trouvons et que nous ne pourrons pas terminer ce que nous avons commencé, ici, dans la salle de réunion de TechCorp.

Je me redresse et me décolle du mur, puis redescends ma robe sur mes jambes tout en la défroissant. Il reste de dos afin de cacher son érection toujours présente. Incline légèrement la tête de côté puis ordonne d'un ton sec : « Entrez » !

La jeune secrétaire effrayée, ne voulant certainement pas subir encore une remontrance, ouvre la porte timidement et lui dit :

- Votre rendez-de midi est arrivé.

- Faites-le patienter, je ne vais pas tarder, réplique-t-il aussi sec.

- Oui, monsieur, lui répond-elle le regard fuyant.

Elle referme aussitôt la porte.

Il fait un pas et me prend dans ses bras où je me laisse volontiers aller.

- Je... je ne vais pas tenir jusqu'à ce soir ! dit-il dans un soupir résigné en m'embrassant sur le sommet de mon crâne.

Ce soir ? Oh, merde, j'ai complètement oublié, mais j'ai rendez-vous avec face de rat.

- Je ne... Ce soir, ce n'est pas possible, dis-je en me mordant la lèvre et en redressant la tête. J'ai un rendez-vous important que je ne peux pas louper.

Le gris de ses yeux se transforme et prennent une couleur brut, l'essence même de l'homme mis de côté.

Je me détourne de lui pour rassembler mes affaires quand la sonnerie de mon téléphone m'annonce un texto.

Je le sors de mon sac et dérouille l'écran pour y avoir accès. J'ai toujours peur qu'il ne s'agisse de Joem ou de Lysou m'annonçant une mauvaise nouvelle.

Il se rapproche de moi, vient coller son torse contre mon dos et m'entoure la taille de ses bras. Il pose sa joue contre la mienne. Le texto apparaît à ce moment-là :

# De « Banque : Renard asphyxié » :

« Rdv à 19 h au Mildium Hôtel – Montpellier. Ps : je préfère le rouge ! »

Raaah ! Je vais le tuer ! Hein, je peux ?

Gabriel se crispe tout contre moi et me lâche. D'un seul coup, j'ai froid.

- C'est donc ça ton rendez-vous « important », dit-il les dents serrées et d'une voix gelée par la colère en insistant sur le dernier mot.

B.

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ÂMES...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant