le soi dissent coupable

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Je reste un moment à fixer la chope vide puis tourne les yeux vers lui qui continue de me sourire.

« Il semblerait que l’auteur de ces crimes s’en prenne à de charmantes damoiselles dans votre genre. »

« Je suis sûre que quelqu’un finira par l’attraper. »

« En attendant, les attaques se multiplient et la ville perd de sa vitalité de jour en jour. »

« Et si tu essayais d’aider à arrêter le criminel au lieu de te plaindre ? »

« Qui, moi ? Que puis-je faire ?  Je ne suis qu’un pauvre garçon qui ne devrait pas boire de la bière et rester si tard dans une taverne. »

Je bombe la poitrine en le voyant délibérément se moquer de moi.

Je m’abstiens de lui répondre davantage, ne me sentant pas d’humeur à argumenter.
Il continue de balayer du regard la salle, son menton dans sa main.Il dégage une étrange prestance, comme s’il était déconnecté de ce monde.Je me surprends à détailler les traits de son visage fin et enfantin.Ses belles mèches blondes retombent élégamment dans sa nuque et son regard est profond.Il garde toujours un sourire mystérieux et serein sur ses lèvres…Je retourne au comptoir, m’enquiers de l’état de ma sœur avant de revenir lui servir sa commande.

« Je vous remercie. »

Il prend la chope en main et souffle sur la mousse qui en déborde.

« Avez-vous une idée de l’auteur de ces meurtres ? »

« Comment ? »

Je cligne des yeux et penche légèrement la tête sur le côté. Pourquoi me pose-t-il cette question ?

Il se contente de me fixer de ses beaux yeux ambrés quand je réponds en faisant la moue.

« Selon la rumeur, ce serait l’œuvre d’un vampire. »

Le jeune adolescent recrache sa boisson sur la table d’un seul coup.Je m’écarte subitement en poussant un léger cri de surprise. Il toussote.

« J’espère que c’est une plaisanterie ? Un vampire ? »

« Et, et bien, c’est ce que le professeur Gerald van Helsing affirme et… »

Le visage du jeune garçon se durcit soudainement.Son sourire s’efface et il s’enfonce dans son siège.

« … Ce ne sont que des affabulations. »

« Je n’y crois pas trop non plus, mais… »

« Quand la populace est effrayée, il faut tout de suite trouver un coupable. »

La princesse Et La Rose Where stories live. Discover now