retour en ville

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Malgré le soudain agacement du Comte, je reprends la parole.

« J'ai essayé, mais il refuse de me parler ! Quoi je fasse, il me fuit... »

« Je suppose qu'Ewan a ses raisons, tu ne devrais pas insister. »

« Je vois... »

Je me lève mollement et frustrée. Je n'ai plus envie de boire ce thé tout d'un coup.

« Je me sens lasse, permettez-moi de me retirer. »

« ... Bien sûr, bonne nuit Lucy . »

« Bonne nuit, Comte. »

Je monte jusqu'à ma chambre pour m'y enfermer.Ils m'énervent... ils m'énervent !
Est-ce une manie chez les hommes de faire des cachotteries comme ça ? !Je m'approche de la fenêtre et l'ouvre en grand pour prendre une bonne bouffée d'air frais.
Si personne ne veut me répondre, j'obtiendrai des réponses par moi-même, quel qu'en soit le prix.

Le soir venu, je sors discrètement de ma chambre.
J'avance dans le long corridor décoré de chandelles encore allumées.Je m'approche de la rambarde en entendant un grincement.La porte d'entrée est en train de se refermer sur une tête blonde.Je me retiens de crier après Ewan qui s'évapore dans l'ombre de la nuit.Je descends les marches d'escalier une à une. Où peut-il bien aller... ?
Mon oreille collée contre le bois froid, j'écoute.Les sabots d'un cheval claquant sur les pavés m'indiquent que celui-ci part au galop.
J'ouvre la porte aussitôt et vois le jeune homme chevaucher l'animal en direction de la ville.
Je suis son exemple et vais à l'écurie pour prendre un cheval.Ce n'est pas du tout une bonne idée... je le sais...
Cependant, cela fait un moment que je ne suis pas retournée en ville.

J'aimerais m'excuser auprès du professeur et... je m'inquiète pour Ewan.
Je suis sûre que le Comte l'envoie en éclaireur pour repérer le meurtrier et cela ne me plaît pas du tout.Après plusieurs longues minutes, je vois les lumières diaphanes de la ville luire entre les arbres.
Je m'arrête un peu avant et attache le cheval.

« Je reviens. Sois sage. »

Je continue donc à pied.
Mes bottes collent à la boue quand finalement, mes talons rencontrent les pavés de la ville.Je remonte le châle sur mes épaules et parcours les rues toujours aussi désertes.Il n'est pas encore si tard pourtant...
Je passe devant la taverne que je constate fermée.
Je me demande si Rodrick va bien... et sa femme aussi...
Il doit être mort d'inquiétude à notre sujet.
Je pince ma lèvre nerveusement et me remets à marcher dans le noir.

Je regarde mes pieds quand j'entends quelqu'un approcher.
Je relève la tête et aperçois, cachée dans l'obscurité, une silhouette fine qui titube dans ma direction.

N'étant pas encore bien habituée à l'ombre, je plisse les yeux pour mieux voir.Plus la personne approche et plus sa démarche décharnée ne m'inspire pas confiance.
Je recule de quelques pas quand une main se pose sur mon épaule.

« Aaaah ! »

Je hurle et me retourne d'un seul coup, giflant la personne derrière moi au passage par mégarde.

« Aouch... »

J'écarquille les yeux en voyant le professeur Helsing se masser la joue.

Helsing se masse la joue en clignant des yeux, encore surpris.

« Professeur ? ! »

« Lucy ! »

Il est tellement soulagé qu'il me prend vivement dans ses bras pendant quelques secondes.
Je jette aussitôt un œil à ma droite, mais l'étrange silhouette a déjà disparu.

« Vous êtes vivante ! J'ai cru que vous aviez été enlevée par ce gosse la dernière fois ! »

« N, non, c'est plus compliqué que... ! »

« Je sais qu'il est au service de Klaus Von Dracula et qu'il traîne tous les soirs en ville. Il est de mèche avec le Comte, j'en suis persuadé ! »

« Quoi... ? »

« Le Comte Dracula est un vampire, j'en ai la certitude ! Et cet Ewan en est certainement un aussi ! »

« Ce n'est pas si simple ! »

« Bien sûr que si ! Tout est clair et limpide comme de l'eau de roche ! C'est lui qui a assassiné toutes ces jeunes filles ! »

« Mais arrêtez ! Vous n'avez aucune preuve ! Écoutez-moi ! »

Le professeur semble bien trop plongé dans ses déductions farfelues pour m'écouter.Il déblatère des inepties sur le pourquoi du comment Klaus serait le criminel.

« Vous devez vous mettre à l'abri et vite ! Où est vous sœur... ? Est-ce que Dracula l'a... ! »

Avant que je ne puisse rétorquer, un cri strident me glaçant le sang retentit dans le silence de la nuit.

La princesse Et La Rose Where stories live. Discover now