un miracle au château

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Le visage baissé, les mains sur le meuble, je n’arrive pas à relever les yeux.Je sens le souffle lent et chaud d’Ewan dans ma nuque alors qu’il me serre contre lui, en silence.

« Qui es-tu vraiment ? »

Les muscles du jeune homme se raidissent un moment contre moi.

« Pourquoi te tais-tu ? ! J’en ai assez Ewan ! »

« … »

« Tu me demandes de te faire confiance, mais toi, tu continues de me tenir à l’écart de... ! »

Le jeune garçon fait glisser sa main sur mon ventre, ma poitrine puis dérive sur ma gorge.Mon cœur rate un battement quand je sens sa prise sur ma taille se faire plus forte.
Finalement il remonte la main sur mon visage et place celle-ci devant mes yeux.Il me fait pencher la tête en arrière et ses lèvres viennent se presser dans le creux de mon cou.
J’entrouvre la bouche dans un soupir quand il me susurre d’une voix douce.

« Vous êtes fatiguée… »

« Je veux savoir Ewan... »

« Vous devez vous reposer… »

« Ewan...! »

À peine ai-je hurlé son nom sous la frustration que je me sens lasse…
Je n’entends plus ce qu’il murmure à mon oreille.
Mon esprit s’embrume et me voilà aspirer dans les limbes du sommeil sans que je ne puisse résister.
Un léger rayon de soleil vient caresser ma joue avec douceur.
J’ouvre lentement les yeux et me tourne dans le lit.
Tiens… Quand me suis-je couchée ?
Le doux parfum des draps en soie embaume mon environnement, me donnant envie de me rendormir.
Je ramène la couverture sur moi pour cacher la lumière aveuglante du jour quand je me lève d’un bond.

« Marie ! ! »

J’écarte les draps dans un geste brusque et manque de tomber en posant les pieds au sol
Je me dirige vers la salle de laquelle est sorti Dracula hier soir.
Je m’arrête devant et sans hésitation, je saisis la poignée pour pénétrer dans la pièce.
Là, je vois une personne de dos avec de longs cheveux argentés.

« Comte…? »

Il se tourne vers moi, s’écartant du lit qu’il cachait.La pièce est éclairée de multiples chandelles, la fenêtre est fermée...
Je vois ma soeur allongée sur un drap rouge d’une grande beauté.
En silence, presque cérémonieusement, je m’avance vers elle.Je ne prête pas plus attention que cela au Comte qui m’observe et me laisse la place.

Je m’agenouille près de Marie et approche ma main tremblante de son visage.Un léger sourire se dessine sur mes lèvres.

« Elle est chaude… elle a repris des couleurs… »

Je sens des larmes de soulagement perler sur mes joues.Sa poitrine se soulève sous un rythme régulier.
Tout porte à croire qu’elle va s’en sortir.Ma sœur va s’en sortir... Je suis soulagée...
Je me lève doucement et m’adresse au Comte qui s’est mis un peu en retrait.

« Je ne sais pas ce que vous avez fait, mais… elle semble aller beaucoup mieux, merci infiniment. »

Le jeune homme me considère de son regard bleuté en silence.Il s’approche alors de moi et je lève les yeux.

« Cette chevelure… ces yeux… j’ai l’impression de te connaître... »

« Peut-être nous sommes-nous croisés par inadvertance ? »

Le Comte plisse les yeux et semble se souvenir de quelque chose.
Il demeure silencieux un instant avant de sourire.

« Peut-être bien. »

Je reste captivée par ce regard bleuté si envoûtant qui est le sien.
Puis, en sentant ses doigts se déposer sur ma joue, je recule la tête, soudain gênée.
Je pose les yeux sur le visage endormi de ma sœur.

« Quand ma sœur… se réveillera-t-elle ? »

« Je l’ignore. »

« ... Comment l’avez-vous soignée ? »

Le Comte ferme les yeux un instant puis il se tourne pour se diriger vers la porte de sortie.

« Comte, je vous en prie ! Qui êtes-vous vraiment ? Je vous ai vu voler dans le ciel hier soir et… »

Il arrête sa marche et continue de me tourner le dos. J’attends.

J’attends dans un silence de mort angoissant qu’il daigne me répondre.

La princesse Et La Rose Où les histoires vivent. Découvrez maintenant