Chapitre 6 : Une rencontre ésotérique

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Chapitre 6 : Une rencontre ésotérique

Alors qu'il venait de prendre possession de son bureau au 36 Quai des Orfèvres, une femme d'une quarantaine d'années s'était présentée à l'accueil et avait demandé à parler exclusivement au commandant, celui qui porte une cicatrice à l'arcade sourcilière, au regard gris acier. Le brigadier était resté sans voix devant cette description parfaite de son chef et s'était même demandé quoi faire devant cette créature énigmatique. Il se décida alors appeler son nouveau patron au caractère retors. D'une voix mal assurée, il expliqua la situation quelque peu incongrue à son supérieur qui avait déjà la réputation d'être expéditif. Pourtant, en écoutant l'histoire du brigadier, la curiosité l'emporta et Vanhaecke reçut cette mystérieuse personne. Lorsque la dame se présenta à lui, il ressentit immédiatement son angoisse. Elle n'osait pas le regarder dans les yeux, ce qui avait le don de l'agacer. Mais pourquoi faisait-il toujours cet effet sur les individus qu'il côtoyait ? Devant le malaise de la pauvre femme, il tenta de rompre la glace. Après tout, si elle se présentait à lui, c'est que quelque chose lui était arrivé. De plus, ce qui l'intriguait, c'est qu'elle souhaitait se confier à lui seul. Il essaya d'être le plus sympathique possible malgré les tics involontaires de sa mâchoire qui trahissait son impatience.

- Bonjour, asseyez-vous, je vous en prie.

- Merci.

Vanhaecke fut surpris par le timbre de sa voix. Il était doux et chaleureux. Il ne correspondait pas du tout à son physique. Plutôt grande et mince, à la peau très blanche, presque diaphane, tel un fantôme, elle lui ficherait presque la frousse. Ce qui n'est pas son genre. Les femmes ont tendance à le réchauffer, et non l'inverse. Il ne put s'empêcher de regarder ses jambes qu'elle cachait sous une jupe longue et stricte. Il découvrit avec intérêt que ces dernières semblaient interminables. Se reprenant, il se décida à mener son interrogatoire :

- Quelle est votre identité et expliquez-moi ce qui vous amène ici ? (

- Je m'appelle Marylène Dubreuille et je suis... voyante.

Devant l'air ahuri du commandant, la pauvre dame se ratatina dans son siège. Elle observait avec inquiétude les mouvements que faisait sa mâchoire carrée à un rythme effréné, ne présageant rien de bon. Malgré sa peur grandissante, elle prit son courage à deux mains et poursuivit son histoire.

- J'imagine que vous avez entendu parlé des deux meurtres qui ont eu lieu sur Paris le mois dernier.

Les mouvements de la mâchoire masculine se stoppèrent net. La voyante sentait que son interlocuteur perdait patience. Elle devina les signes avant-coureur d'une explosion qui finira par l'éjecter du bureau. Au moins, elle avait réussi à capter son attention. Cette fois-ci, le commandant l'écoutait avec plus d'attention.

- Je sais que vous allez me prendre pour une folle, mais je me dois de vous dire que je peux vous aider. Je peux vous aider à arrêter ce meurtrier.

Elle prit une grande inspiration. Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle parlait en apnée. Elle poursuivit alors son récit :

- Il est comme, comment dire ? Connecté à moi. Je suis médium. C'est un don ou un calvaire que j'ai hérité de ma mère, qui en a elle-même hérité de ma grand-mère... Cette prédisposition, si on peut l'appeler ainsi, se transmet de génération en génération. Bref, je suppose que vous connaissez cette rengaine.

Elle repéra les doigts du chef de Police qui tapotaient nerveusement sur le clavier de son ordinateur. L'écoutait-il seulement ? Courageusement, elle continua son histoire.

La jupe écossaiseTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang