Chapitre II

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On cogne. On cogne fort. A l'intérieur de mon crâne. De plus en plus fort, de plus en plus vite. C'est assourdissant, pourtant ça ne fait aucun bruit. Le bruit se rapproche. Il est là, dans mes oreilles.
Il fait noir. Il n'y a pas de lumière capable de traverser cette boîte. Elle est assez solide pour résister aux pires chocs. Pourtant, elle semble fragilisée. Peu à peu, des bruits extérieurs arrivent, lentement, au centre de ce coffre fort. Il sont d'abord tordus, déformés, mais deviennent doucement de plus en plus nettes. Des voix. Graves. Des hommes ? J'en ai marre de rien voir. Je tente d'ouvrir les yeux. C'est dur. Ils sont comme scellés. Mais j'y arrive. Une fine bande colorée tape mes iris, puis une image complète est créée. Elle est floue, mais je devine des formes. Mes oreilles sifflent, en plus du bruit embiant. Un jeune homme se jette sur moi en pleurant. Il regrette. Il va faire attention. Je ne le connais pas. Je ne me souviens de rien. Mon nom ? Aucune idée. Mon âge ? Pareil. Comment je me suis retrouvé ici ? Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que je suis pas dans un centre de vacances, et que la suite s'annonce compliquée.

Tous remarquent mon faible mouvement, et se figent. C'est quoi leur problème ? Qu'est ce que j'ai fait pour en arriver là ? Je parvient à percevoir un peu mieux ce qui m'entoure, ceux qui m'entourent. Face à moi, au bout de ce que je devine être mon lit, se tiennent serrés un homme et une femme, vêtus de blanc. Ils me regardent fixement, je n'entends qu'un bourdonnement dans mes oreilles, qui est cependant de moins en moins fort. Je suis incapable de bouger mon corps, il semble peser une tonne. Je ne puis parler, ni tourner la tête. Je sens vaguement une pression sur le côté droit de mon corps, mon bras je pense. Un jeune homme est effondré dessus. Je ne le connais pas du tout, mais lui a l'air de me connaître. Il est maigre, et le visage rougit par les larmes qui coulent le long de ses joues, depuis un moment je pense. Je vois sa bouche bouger, mais aucun son ne me parvient.
Tout à coup, l'homme en blanc arrive près de lui, et lui intime de sortir, ce qu'il fait, sans cesser de me regarder. Quelques secondes plus tard, la femme en blanc semble faire quelques mesures avant de partir à son tour.
Seul
Je suis finalement seul
Je finis par entendre quelques sons. Un bourdonnement, sûrement celui de la climatisation, les bips émis par les instruments qui m'entourent, les gens qui passent dans le couloir, et un téléphone qui sonne.

L'homme revient quelques temps après, puis se pose à côté de moi.
« _ bon retour parmi nous Mr Anderson, fit il avec entrain tout en me regardant
Pas de réponses de ma part, mes lèvres sont comes scellées.
_ hum, je vois que c'est encore dur, fit il, mais ne vous  inquiétez pas, tout finira par revenir à la normale ! Il faut dire que vous avez bien dormi !

Il s'en alla sur ces paroles tout en me souriant. Je sens que je vais le revoir celui là. Je ne vois plus l'autre à garçon, il est parti.

Dis Le Que Tu M'aimesWhere stories live. Discover now