Chapitre V

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J'enfile une parka noire avec une fourrure blanche, mon jean noir et mes chaussures, puis sors dehors avec mon maigre bagage. Me froid me frappe le visage, étant donné qu'à l'intérieur du bâtiment, il faisait relativement chaud. Bon, maintenant, les choses sérieuses commencent. Je dois trouver ma bagnole. Je sais juste que c'est une Volvo. J'arpente les allées du parking, et essaye ma clé sur les véhicules qui pourraient être le mien. Jusqu'au moment où j'arrive à en déverrouiller une. Je tombe sur un énorme break bleu marine, assez sale à l'extérieur. Je parviens tant bien que mal à me faufiler jusqu'à la portière du conducteur, et m'y engouffre. Une fois la porte fermée, je profite du silence ambiant pour me poser quelques secondes. Puis, je me mets à inspecter l'intérieur. La boite à gant, les pare soleil, les portières, sous les siège. J'y trouve quelques câbles, une carte, des mouchoirs, les papier du véhicule. Je trouve aussi une photo de mon pseudo copain, avec inscrit dessus « je t'aime Sven » avec un cœur. Il n'avait donc pas menti.

Toute la voiture est remplie de poussière, si bien que de voir le compteur relève du miracle. Je l'essuie comme je peux, branche mon téléphone et tourne la clé. Le moteur démarre difficilement, mais le vieux diesel finit par se lancer dans un vacarme assez insupportable, mais revient lentement à un silence raisonnable.

J'attends quelques minutes, le temps que l'habitacle se réchauffe, et que mon téléphone se mette en route. Je le déverrouille, dieu merci le code pin était noté dans la coque. Une fois dans l'accueil, puis constate que j'ai des centaines de mails non lus, d'appels manqués, et de messages non lus. Mon adresse étant dans les favoris, je la sélectionne sur le GPS du téléphone et me lance. Je sors du parking et me dirige en suivant les instructions, pendant près d'une heure, dans le cœur de Paris. Je me sens anxieux. Je découvre une ville toute nouvelle. C'est bondé, les gens sont désagréables, mais il faut que je continue, histoire de découvrir mon chez moi. 

Peu à peu, je me rapproche de ma destination. Encore quelques centaines de mètres. Dernier feu. Nous y voila. Je me gare dans la rampe menant au parking, vu que j'ai oublié le code pour y entrer. J'allume les warnings, qui clignotent un peu n'importe comment. C'est vrai que je devais changer une ampoule. Attends, quoi !? Je viens de me souvenir d'un truc. C'est assez surprenant. Cependant, rien d'autre ne me revient. J'ai beau chercher, je n'en saurais pas plus. Tant pis. Je descends, verrouille ma voiture, et me dirige vers la porte d'entrée. Je regarde un moment sur l'interphone, pour y trouver mon nom. Je lis : Mr Anderson, 6B. JE devine donc, sixième étage, appartement B. 

J'hésite pendant quelques secondes. Suis-je prêt ? Ais-je envie de tout savoir ? Peut-être pas, mais je n'ai pas vraiment le choix d'un autre côté. Alors, je pousse la porte en verre, dans un silence royal. Personne dans le hall, pas un chat, juste une vague ronronnement de ventilation comme bruit de fond. Je me dirige alors vers les ascenseurs. Il y en a quatre, tous identiques, puis un plus petit tout au fond, peut être un de service ou de secours. J'en appelle un, attendant le ding. Il finit par arriver, et les portes s'ouvrent devant moi. Je découvre un ascenseur immense, fait de miroirs, bois foncé et aluminium, ce qui rends le tout assez élégant. J'entre alors à l'intérieur et appuie sur le bouton inscrit d'un 6. Les portes se referment sans un bruit, et accélèrent lentement toujours sans un bruit puis s'arrête.

La porte 6B se trouve à ma droite, donc j'e m'y dirige. Il s'agit d'une porte intégralement faire d'aluminium brossé, immaculé, avec une fine fente, pour le courrier sans aucun doute. De l'extérieur, rien ne semble témoigner de mon absence. J'insère une clé dans la serrure, la tourne, inspire un bon coup puis ouvre la porte. Lentement, de découvre une entrée plutôt grande, avec un sol en marbre, une décoration vraiment minimaliste. Étagères blanches et noires, glaces, quelques plantes, ce qui donne un air à l'ensemble, il faut le dire, plutôt prétentieux. Je remarque immédiatement la couche de poussière qui a envahit l'appartement, dans ses moindres recoins. Je me balade, laissant des traces dans la poussière du sol, découvrant pièces par pièces l'appartement. L'entrée donne directement sur un immense salon, très ouvert sur la cuisine, et sur la rue avec une façade très vitrée. La cuisine n'est pas vraiment modeste. Une grand bar, de la vaisselle assez haut de gamme, un iPad qui attends la, avec lui aussi sa poussière, et surtout un immense frigidaire américain. Je n'ose pas l'ouvrir, de peur que la nourriture qui était dedans ait développé une forme de vie. Je me dirige ensuite vers une autre pièce, très grande elle aussi. Ma chambre. Un proéminent bureau se trouve devant une fenêtre, avec un iMac tout aussi gros et poussiéreux. Le lit est gigantesque, et la salle de bain attenante toute en marbre n'est pas vraiment petite non plus. Je remarque une photo de mon copain et moi sur une table de nuit, une photo différente de l'autre côté. J'ouvre avec quelques difficultés la baie vitrée qui donne sur le toit terrasse que je devine m'être exclusif, remettant à plus tard ma visite. Il va vraiment falloir revoir cet homme.

Dis Le Que Tu M'aimesWhere stories live. Discover now