Les Maraudeurs et la quête de Gryffondor TOME 2 [INACHEVÉE]

Chapitre 24 : Les grandes conversations

Cela faisait presque un mois. Un mois long lorsqu'on considérait le présent mais aussi un mois court lorsqu'on regardait le passé et que l'on réalisait le temps passé. Un mois différent. Plein de nouveautés. Cassidy avait reçu la confirmation qu'elle avait fait le bon choix. Brook Tread était sa marraine, son ange gardien. Elle prenait soin d'elle et de sa carrière. Les choses tournaient enfin à la faveur de Cassidy et du reste de sa famille. A la fin du mois elle recevrait le premier versement de son contrat. Avec, elle pourrait acheter une maison et y conduire sa famille. Plus personne n'allait être séparé. Si ce n'est elle. Son travail promettait d'être prenant et mouvementé. Elle n'allait pas vraiment profiter de sa famille réunit. C'était le revers de la médaille. Cassidy était prête à l'assumer si ça lui permettait de maintenir sa famille à flot.

Etre mannequin était particulier et difficile. Mais Cassidy s'y faisait. Elle n'avait pas d'autre alternative de toute manière, maintenant qu'elle avait quitté Poudlard sans diplôme. Poudlard...Comme l'école lui manquait, ainsi que ses amis. Elle avait eut tort de croire qu'avec la nouveauté, le travail et l'éloignement, le passé serait plus facile à enterrer. Le passé revenait constamment. Une inlassable vague qui vient vous submerger plus ou moins violemment. Cassidy avait du mal à évoluer jour après jour sans Lily et Alice à ses côtés. Partir fâchée avec cette dernière était une grave erreur. D'autant plus, qu'à force d'être auprès de Brook, Cassidy avait réalisé à quel point la fille était proche de la mère. Tout dans les paroles, les attitudes et les mimiques  de Brook rappelaient Alice à Cassidy. C'était douloureux. Sirius lui manquait aussi terriblement. Remus, Gloria...Tout lui manquait. Et ce métier de patience et d'endurance qu'était le mannequinat lui laissait de longues heures pour penser à eux et constamment se demander ce qu'ils faisaient, comment ils allaient, où ils étaient. Elle avait encore en tête son propre emploi du temps lorsqu'elle étudiait ! Cela lui permettait de savoir à quelle classe ils assistaient quand elle dépérissait d'ennui ou brulait sous le feu d'un projecteur trop puissant.
Elle soupira. Une fois de plus si bien que la couturière s'en offusqua :
-          Si vous n'arrêtez pas de prendre des grandes goulées d'air chaque fois que je pose une aiguille on ne va y arriver ! Votre ventre se gonfle, le tissus se tend, l'aiguille tombe ! Expliqua la courtière comme si Cassidy était trop stupide pour comprendre par elle-même les conséquences.  Cassidy la regarda de haut. Non pas parce qu'elle méprisait cette méprisable femme, mais parce qu'elle était perchée sur un tabouret :
-          Voilà qui est très désagréable, j'en conviens ! Lâcha Cassidy. Je vais considérer l'idée d'arrêter de respirer jusqu'à ce que vous ayez terminé.
-          Merci ! Répliqua la couturière en se remettant au travail.
Cassidy continua de la fixer interdite : Etait-elle sérieuse ? Elle croyait vraiment qu'elle allait cesser de respirer ou bien elle la punissait pour son sarcasme en faisant à son tour preuve de sarcasme ?
A travers la porte de l'atelier de la patronne, on entendit des cris :
-          Non ! Non ! Non et non ! Nul ! Pathétique ! Déjà vu !
Tout le monde échangea une grimace. En général, quand la patronne était de mauvaise humeur, il fallait que ça file droit, sinon...
-          On peut faire une pause ? Demanda Cassidy.
-          Ben voyons ! J'ai que ça à faire moi ! Commença la couturière.
Cassidy s'impatienta :
-          Vous savez ce qui ne vous ferait pas de mal à vous ?! Tirer un coup !
La jeune femme descendit de son perchoir, laissant plantée là la couturière bouche bée et les autres employés ricanant. Elle frappa et entra dans le bureau de Brook qui était effectivement de mauvaise humeur. Ses accessoires étaient tous suspendus dans les airs en attendant qu'elle prenne une décision. Une avalanche de papiers roulés en boules formait une petite pyramide instable dans le coin de la pièce. Brook était penchée sur son atelier. Elle tournait le dos à Cassidy et ne semblait pas l'avoir entendue entrer. Elle se lamentait. Par terre, des croquis en pagaille recouvraient le sol. Cassidy constata que Brook bloquait toujours sur la robe de mariée qui bouclerait sa prochaine collection. Il y avait des centaines de croquis sublimes. Pourquoi Brook n'en choisissait pas simplement un ?! Cassidy se racla la gorge pour signifier sa présence. Brook sursauta. Elle essuya une larme avant de se retourner :
-          Ah, c'est toi ? Tu ne fais pas les essayages ?
Cassidy tourna sur elle-même, il lui semblait que les lambeaux de tissus précieux et les épingles qui les maintenaient ensembles en disaient long. Ce qui en disait long également, c'était aussi les traces de maquillage noires qui avaient coulées sur le visage d'ordinaire impeccable de Brook. Elle avait pleuré. Essuyé les dernières larmes ne suffisait pas à le cacher.
-          Vous êtes en manque d'inspiration ? Demanda Cassidy.
-          Cette robe de mariée ne me vient pas ! Brook essaya de prendre un ton dégagé mais ça ne trompa pas Cassidy. Elle s'avança davantage dans l'atelier et alors ouvrit de grands yeux ébahis. Une série de robes de mariés étaient exposées et protégées derrière un rideau. Des robes plus sublimes, plus féériques, plus légères les unes que les autres. Elles étaient toutes datées et portaient un prénom féminin comme nom de modèle.  Les créations des années passées. Exceptée une. Sans doute la plus belle de toutes. Qui ne portait ni date ni nom, mais qui était encore parcourue d'épingle de-ci de-là. Cassidy la contempla bouche bée. Elle semblait être la dernière création.
-          Mais enfin, Brook, celle-ci elle est...magnifique ! Souffla-t-elle en s'approchant du modèle.
Brook ne dit rien.
-          Vous devriez la choisir pour la collection ! Poursuivit Cassidy.
-          Non, ce n'est pas...ce n'est pas pour le business...celle là. Dit Brook en se retournant et en recommençant à griffonner sur sa table de dessin.
Cassidy s'approcha.  La robe avait bel et bien un nom, seulement dans la pagaille, la petite pancarte s'était faite renversée. Cassidy l'aperçut, s'en saisit et avec émotion, reposa le petit écriteau : ''Alice''
Cassidy se retourna, Brook restait désespérément penchée sur sa table et ses feuilles.
-          Elle...Elle l'aurait adorée ! J'en suis certaine...dit-elle la gorge nouée avant de sortir en vitesse.