Une heure

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 Point de vue d'Hanae

Toute la semaine je l'avais évité mais j'avais oublié qu'on avait sport ensemble le vendredi. J'avais vraiment été blessé de le voir embrasser sa copine alors Kélia m'avait convaincu de le faire tomber devant tout le monde en sport. Lorsque je l'ai fait et que je l'ai vu me regarder complètement confus et légèrement honteux je me suis sentie tellement bien. Ça voulait dire que pour une fois c'était moi qui l'avais blessé. Je sais que je ne devrais pas être satisfaite de ce que j'ai fait mais bon c'est ce que j'ai ressentis.

Ce week-end je m'étais reposé, pas de soirées, pas de sorties juste comme j'avais l'habitude de faire avant. Je ne vais pas dire que ne pas avoir de vie social me manque mais j'aimais bien des fois ne rien avoir à faire et glander. Hélas on est lundi matin et je dois retourner en cours. Ce matin je m'habille d'un skinny avec un tee-shirt souple bleu et en chaussures je prends mes stan-smith. Sur mon visage je ne change pas je mets le même maquillage et je me mets quelques bijoux. Je prends ma veste, mon sac et file en cours.

En cours de maths le matin je discute avec Kélia sans me rendre compte du bruit que je fais. Le prof me le fait remarquer.

-Hanae je ne vais pas le répéter cinquante fois taisez vous, dit-il agacer.

Je ne réplique pas mais je ne m'arrête pas pour autant de parler. Pour une fois c'est moi qui distrais Kélia et je n'ai pas envie de prêter attention au prof. Jusqu'au moment où :

-Mademoiselle Clarke vous irez une heure en colle ce soir après les cours, j'espère que vous allez vous ressaisir, dit-il d'un ton autoritaire.

Mon heure de colle me passe au dessus de la tête, clairement je m'en fiche. Le seul souci que ça me pose est le fait que je ne vais pas pouvoir rentrer chez moi à mon heure habituelle et que ma mère va finir par le savoir. Finalement j'aurais du me taire.

-Je suis désolée, m'interpelle mon amie.

-Non je l'ai cherché t'inquiète.

Je lui souris pour qu'elle comprenne de ne pas s'en faire mais elle voit bien qu'il y a quelque chose qui cloche avec moi. C'est vrai que je ne suis plus la petite fille qui écoute tous ce qu'on lui dit et qui suis les règles.

La journée se passe sans aucun autre souci et vient la fin des cours. Je me dirige vers la salle de colle et je suis désespérée quand je vois Aiden à attendre lui aussi, adossé contre le mur, les bras croisés et les yeux fermés. Il est en jean avec un simple tee-shirt noir et des vans. A cet instant je ne peux m'empêcher de le regarder et de contempler sa beauté. Ses cheveux ont un peu poussé depuis la rentrée donc ils ondulent légèrement mais je trouve que ça le rend encore plus sexy. Après je ne sais combien de temps il ouvre les yeux et me fixe. Je le regarde moi aussi droit dans les yeux. Je n'arrive pas à détaché mon regard du sien. On finit par arrêter quand une prof arrive et nous demandes de nous installé dans la salle. De par ce que j'ai vu on est que tous les deux en colle, forcément. Comme à mon habitude je m'asseye à une chaise tout devant contrairement à Aiden qui va s'installer dans le fond.

-Vous n'allez pas travailler aujourd'hui car, Hanae ce ne serait pas une assez grosse corvée pour toi, donc vous allez me nettoyer cette salle de fond en comble, nous dit-elle.

Super, c'est du sarcasme bien sûr. Elle se dirige vers la porte pour partir mais juste avant elle nous montre les produits d'entretien. Je me lève et décide de prendre un chiffon pour enlever les poussières des meubles. Je remarque qu'Aiden n'a pas bout bouger d'un poil. Il est hors de question que je me retrouve à tout nettoyer toute seule.

-Lève toi et aide moi au lieu de rester planter là, je lui dis sans émotions.

-Non c'est bon, le ménage c'est pour les femmes je préfère te regarder, me dit-il le sourire moqueur en coin.

Dingue il agit exactement comme avant, comme si rien ne s'était passé. Mais j'ai compris qu'avec lui il ne faut surtout pas que je laisse couler. Alors je réplique sèchement.

-Non mais je rêve, tu vas bouger ton cul et aider c'est tout.

-Tu te prends pour qui pour me parler comme ça ?

-Pour une fille qui garde sa dignité en ne te courrait pas après comme le ferait les autres. Et puis si tu es ici c'est pour bosser autant que moi alors fait-le.

En un instant il est debout et me plaque contre un mur vers le fond de la salle où on était. Il a placé ses bras autour de ma tête. Je ne bouge plus, je suis prise au dépourvu, je ne pensais pas qu'il allait me faire ça. Mon dos est collé au mur. Il est si proche de moi, je sens son souffle chaud cogné contre mon visage. On se regarde droit dans les yeux.

-Franchement, qu'est-ce que tu vas faire si je ne t'aide pas ?

-Lâche-moi, je lui dis furieuse.

Je me débats pour essayer de sortir de son emprise mais il finit par me tenir fermement aux épaules. Je ne peux rien faire avec ma force de mouche et souffle d'exaspération. A chaque fois que nous sommes proches l'un de l'autre une tension monte et une envie de l'embraser me vient. Comme si ma peau me brulait rien qu'à l'idée de le toucher. Il commence à parler de façon calme.

-Pourquoi tu es partie après notre baiser et pourquoi tu m'as fait tomber en sport ?

Ses questions m'énervent car que je ne sais pas trop quoi lui répondre. Je réfléchis quelques instants et me lance.

-Je ne sais pas moi-même pourquoi je suis partie et en sport je t'ai fais tombé parce que j'ai été jalouse, je finis par avouer.

-Je ne sais qu'on n'est pas ensemble et que pour toi ce baiser ne signifie rien mais pour moi c'était mon premier et te voir deux jours après embrassé ta copine m'a blessé, je continue.

Il ne répond rien et se contente de me regarder. Le silence qui s'est installé entre nous me met de plus en plus mal à l'aise après ce que je viens de lui dire. Je recommence à essayer de me dégager mais sans m'en rendre compte Aiden se penche et plaque ses lèvres sur les miennes. Je le repousse difficilement même si j'en ai très envie de se baiser. Il me regarde surpris comme s'il ne comprenait pas ma réaction.

-Tu as entendu ce que je viens de te dire ?

-Oui et d'ailleurs dans ton explication au lieu de dire copine tu devrais dire ex copine se serait plus adapté.

Sur ses paroles il me ré embrasse et je réponds au baiser inévitablement. Il m'embrasse d'abord tendrement et ensuite la chaleur entre nos deux corps commence à augmenté le baiser devient plus désireux. On finit par se séparer à bout de souffle.

Ce qu'il m'a dit juste avant m'a en quelque sorte enlevé un poids des épaules alors que pourtant cela ne veut rien dire. On s'embrasse mais rien de plus, on est toujours rien l'un pour l'autre. Encore une fois la preuve est montrée que je n'ai aucune volonté dès qu'il s'agit de lui. Je trahis mes propres paroles dites il y a quelques minutes.

ChangementWhere stories live. Discover now