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J'entamais ma cinquième journée d'après rupture. Je me sentais plutôt bien et j'avais arrêté de penser à Monsieur Clain, bien au contraire de lui qui me donnait beaucoup trop d'attention et malheureusement, pas dans le bon sens du terme. Je commençai à croire que mon comportement envers lui ne lui plaisait pas. Il était vrai que je ne lui adressais aucun signe de politesse et que j'ignorais totalement sa présence en faisait la sourde lorsqu'il m'interrogeait ou m'envoyait passer le fin du cours dans le couloir. Je voulais juste lui faire payer son comportement. Sa haine envers moi s'était accrue mais, je n'avais aucun regret. Savoir qu'il avait dragué ma meilleure amie me restait toujours en travers de la gorge. C'était la guerre et lui et moi ne nous supportions plus.

La porte de la salle s'ouvrit et j'entrai sans saluer mon cher professeur. Ella et Chloé avaient fini par prendre l'habitude et ne m'observaient plus avec incompréhension. Même les piques que Monsieur Clain me lançaient avaient fini par les desinterresser. Heureusement !

Je rejoignis ma place au fond de la salle, Ella et Chloé à mes côtés. Comme à mon habitude, je m'assis avant que notre professeur ne nous le permette, ça avait le don de l'énerver et j'en profitais. D'ailleurs, il ne se priva pas de me faire une remarque :

— Emma, apparemment tu n'as rien compris, tu es plus imbécile que tu ne laisses le croire. Pour la millionème fois, lèves toi !

Je lui souris.

— La bêtise, c'est toujours mieux que l'hypocrisie.

Un « oh » collectif fut prononcé à voix basse. Mes camarades avaient prit goût aux petits piques lancés par Monsieur Clain ou par moi. Ils en profitaient alors pour prononcer toute sorte de syllabe du type : « oh » et « ah... ce qui donnaient presque l'impression d'entendre les rires forcés des spectateurs dans les émissions américaines. S'ils en avaient eu le courage, je suis certaine que la classe compteraient les points de chacun.

Je déposai mes affaires sur la table et je m'adossai à la chaise, prête à encaisser les coups et à riposter. Je ne rêvais que d'une chose, me faire virer définitivement de ses cours, mais Monsieur Clain l'avait bien compris alors il ne mettait jamais ses menaces à exécution. Peut-être qu'un jour j'en aurai marre et ainsi, je prendrai mes cliques et mes claques sans en avoir eu la permission.

Monsieur Clain se redressa finalement.

— Quoi ? me menaça-t-il.

    Je déclarai avec assurance :

— L'hypocrisie est un vilain défaut.

— OH...

— Tes parents ne t'ont donc jamais appris à rester ta place ? Tu n'es qu'une fille insignifiante.

— HEN...

— Mes parents ne sont jamais là, alors je prends la place qu'il me plait, assenais-je.

HUM...

— Je comprends mieux ce manque d'affection que tu traîne partout. Tu es une pauvre fille insignifiante et complètement seule.

— AÏE...

Je serrai les dents et je prononçais un « connard » étouffé.

— Répète Emma ! cria-t-il avec rage.

— Allez vous faire foutre.

...

— Bravo ! En plus d'être insignifiante et seule, tu es insolente et malpolie.

Seulement toi et moi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant