Seulement toi et moi.

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J-42

— T'es où ?

— Je suis arrivée, je t'attends.

— Ok, je suis là dans moins de cinq minutes.

— A tout'.

Je raccrochai et je rangeai mon téléphone dans mon sac. Je touillai ma tasse de chocolat, pensive. Depuis hier, je n'arrêtai pas de réfléchir à une chose : le baiser de Tyler. Je me demandai si je devais, ou non, en parler à Lise. Je ne tenais pas à lui mentir, seulement, je ne voulais pas gâcher nos retrouvailles avec cette satanée "nouvelle". Mais, si par un moyen quelconque elle apprenait ce qui venait de se passer, je pouvais être certaine qu'elle serait mille fois plus contrariée que si j'avais été celle qui l'avait prévenue.

Je n'eus pas le temps de réfléchir plus longtemps à la question car un petit cris me sortit de mes pensées. Je clignai des yeux et je me retournai. Face à moi, Lise, rayonnante, poussait dans ses mains un landau sur une poussette. Lise avait changé depuis ses quelques mois d'absence. Elle semblait plus âgée, dans le sens, plus mûre? Elle avait l'air grandi, sûrement parce que désormais, elle était maman...

Lise approcha sa poussette de la table puis écarta les bras et m'enlaça, si fort que je sentis son cœur battre contre ma poitrine. Lise finit par se détacher de moi et se redressa, les sourcils froncés.

— Mais ?

Son regard insistant s'attarda sur la rondeur de mon ventre, en partie caché par ma veste.

— Tu... ?

Je baissai les yeux, les relevai et lui souris.

— Oui, je suis enceinte.

Lise écarquilla les yeux et resta bouche bée, pétrifiée. Elle finit par se laisser tomber sur la chaise face à moi, arborant toujours la même expression choquée.

— Putain...

— Lise ! Caleb.

Lise observa son fils et se mit à rire.

— Je te jure que j'avais arrêté les gros mots mais, avoue que la situation y est très propice.

Je soupirai.

— Alors, tu es... enceinte, répeta-t-elle.

Je hochais la tête.

— Depuis quand ?

— Depuis un peu plus de sept mois, presque huit maintenant.

Lise faillit s'étrangler.

— Quoi ! Comment c'est possible ?

— Déni de grossesse, murmurai-je.

— Oh, souffla-t-elle, alors tu étais déjà enceinte quand nous nous sommes rencontrées.

— Oui, de...

Elle me coupa

— Mais, enfin... est-ce que tu sais qui est le père ?

Je hochai la tête.

— C'est une bonne chose.

— Pas temps que ça, en réalité.

Elle fronça les sourcils.

— C'est-à-dire ?

— Et bien...

Alors que j'allais raconter l'histoire, un cris innocent retentit. Lise et moi observâmes alors la poussette restée à droite de la table.

— Oh, Caleb, qu'est-ce que tu as ? demandai-je.