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J'ouvris la portière de la voiture et attrapai mon sac à dos.

Je me plaçai sur le côté du siège et je soufflai un coup. Allez, tu vas y arriver. Je me poussai à l'aide de mes mains et d'un coup sec, mes pieds s'écrasèrent sur le sol. Je ressentis une secousse qui remonta jusque dans mon cou. Mon dieu, la prochaine fois je m'y prendrai autrement ! Je fis bonne figure et je poussai les portes du portail. J'empruntai, aujourd'hui, le chemin carrelé. D'ordinaire, j'avais pour habitude d'arpenter le jardin pour profiter avant de rentrer, mais je ne préférai pas tenter le diable en m'éternisant dehors et seule.

Je rejoignis donc la porte d'entrée et je m'appuyai contre le mur, fatiguée. Ma mère déverrouilla la porte d'entrée et j'entrai. Alors que j'allai poser mon sac à dos sur le banc, un vacarme se fit entendre et, en un instant, je me retrouvai à terre. Ma mère se précipita et, alors que je relevai les yeux, Ella et Chloé apparurent dans mon champs de vision. Je fronçai les sourcils.

— Désolé ! s'exclamèrent-elles simultanément, m'attrapant chacune par un bras.

Elles me relevèrent d'un coup sec et je n'eus même pas le temps de reprendre ma respiration qu'elles vinrent se loger dans mes bras, m'enlaçant. Mes meilleures amies finirent par se séparer de moi et j'eus un mouvement de recul, totalement perdue. Les questions affluèrent aussitôt, mon regard valsa entre elles deux et je crus que mon cerveau allaient exploser.

— Emma, ça va ?

— On est désolé.

— Comment c'était ?

— Tu as pu te reposer ?

— Qu'est-ce que tu as fait pendant trois jours ?

Je n'eus ni le temps de leur répondre, ni le temps de reprendre ma respiration que déjà, Ella et Chloé poussèrent un cri d'effroi. Je me reculai, totalement assiégée par les nouveaux évènements. Elles se figèrent alors sur place et je fronçais les sourcils. Au moins, le flux de parole avait cessé et je pus, enfin, reprendre ma respiration ! La langue de Chloé se délia la première — j'aurai volontiers accepté deux minutes de silence en plus —.

— Ton ventre...

Elle pointa un doigt accusateur sur celui-ci et je baissai le regard. Un masse énorme se matérialisa devant mes yeux et je ne pus voir mes pied. Mon ventre !

Je l'avais encore oublié, décidément ! Je posai une main sur celui-ci pour le protéger. Mais toutes ses secousses avaient blessé mes filles qui me le firent comprendre en m'assénant un coup dans le ventre. Je me tordis de douleur. Ella et Chloé se jetèrent littéralement sur moi pour me soutenir mais je manquais de m'écrouler, elles m'assirent donc sur le banc en marbre de l'entrée.

— Ça va Em ?

— Oui, rien de grave, lui répondis-je dans un soupir.

Je me redressai, la main toujours sur mon ventre, par précaution.

— Il a tellement poussé... chuchota Ella.

Je la regardai, inquiète.

— Ça te dérange ? lui demandai-je effrayé par la réponse qu'elle allait me donner.

Elle s'empressa de répondre :

— Non, pas du tout ! C'est juste... étonnant.

— Très étonnant...

— Je sais, moi non plus, je ne me suis pas encore habituée.

— La grossesse te va très bien Emma, s'exclama alors Chloé.

Seulement toi et moi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant