Je levai la main.
— Monsieur...
— Oui.
— J'ai une question, s'il vous plaît.
Il quitta son bureau pour me rejoindre. Il se pencha alors au-dessus de moi, une main sur ma table et l'autre sur le dossier de ma chaise.
— Je ne comprend pas la signification de ce schéma.
Il indiqua les collones du graphique sur mon livre.
— Cette droite représente le type de risque naturel et ici, son pourcentage.
— Merci.
Il se redressa, retira sa main et partit aider quelqu'un d'autre. Je remarquais alors la petite clé posée sur mon livre et je la rangeais avant que quelqu'un ne la remarque. Je relevai alors les yeux et je croisai ceux de Simon. Il me fit un timide sourire complice et je me mordis la lèvre. Je baissai la tête pour faire semblant de m'intéresser à mes exercices d'histoire.
Ce tour de passe passe entre nous durait déjà depuis trois semaines. Chaque mardi, pendant le cours d'histoire, Simon trouvait un moyen de me faire passer cette petite clé. Celle-ci ouvrait la porte d'une pièce vide dans le compartiment B. Nous ne pouvions y allumer la lumière et nous devions nous asseoir par terre mais, c'était le seul endroit sûr où nous retrouver. Je restais avec lui le temps de notre récréation : 15 petites minutes. C'était très peu de temps, mais déjà mieux que rien...
Une ombre venait tout de même assombrir le tableau, je devais continuellement mentir à Ella et Chloé. Je prétendais que je me rendais chez la psychologue scolaire pour discuter des absences à répétition de mes parents qui provoquaient chez moi un manque d'affection parentale. C'était ridicule et très facilement contestable mais, elles avaient cru à mon mensonge et m'avaient même félicitées pour mon courage, ce qui me culpabilisait encore plus. Chaque fois que je me rendais à mon rendez-vous, je les voyais pleine de bienveillance en m'encourageant d'un large sourire sincère, tout le contraire de moi qui ne faisait que leur mentir. Je n'avais jamais fait une chose pareille et je m'en voulais à mort. Malheureusement, si je voulais que ma relation avec Simon soit possible, je devais faire des sacrifices. Il m'arrivait souvent de me demander ce qui comptait le plus pour moi, Simon ou Ella et Chloé ? Est-ce que je voulais réellement risquer de les perdre pour garder un secret qui serra, un jour, découvert...
La sonnerie retentit et je rangeai en vitesse mes affaires. Rien ne devait semblé être différent aux yeux d'Ella et Chloé, elles savaient que Simon et moi nous étions expliqués mais, je le méprisais toujours, en théorie. Ainsi, je devais continuer mes rituels qui consistaient à m'échapper au plus vite de son cours et à ne pas le saluer. J'attendis donc Ella et Chloé en dehors de la salle et une fois ces dernières sortit, je pressai le pas jusqu'aux escaliers. Néanmoins, j'avais fais un compromis pour Ella en marchant plus lentement. Nous descendîmes donc les escaliers, dans la bonne humeur, et je m'arrêtai au première étage.
— On se retrouve dans le hall, expliquai-je.
— Oui.
Chloé me fit un clin d'œil et je leur souris. Elles descendirent à nouveau tandis que je remontai discrètement au deuxième étage, où était le lieux de notre rendez-vous, le cabinet de la psychologue se trouvait au premier.
Je grimpai précipitamment les marches puis je m'assurais que le couloir était bien vide. Rassurée, je m'y aventurai silencieusement. Je passai devant les salles d'arts plastiques, de technologies et de musique, par chance, ces dernières étaient toutes fermées. Je m'arrêtai finalement au bout du couloir, devant une petite porte grise tout à fait quelquoncque. Elle ne possédait pas de rectangle vitré, comme pour les salles de classe, ce qui nous permettait de ne pas être vu de l'extérieur. J'attendis donc pour vérifier que j'étais bien seule et je déverrouillai la porte avec la fameuse clé que Simon m'avait donné. J'entrai dans la salle et je refermai aussitôt la porte derrière moi. Je poussai un soupir, soulagée.
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Seulement toi et moi.
Teen FictionRien n'est ni tout noir ou ni tout blanc. Emma l'a bien compris. Maintenant qu'elle l'a rencontré, elle doit apprendre à l'oublier. Pourtant, c'est impossible. Et elle finira par regretter...