Seulement toi et moi.

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J'ouvris les yeux dans un sursaut.

Je respirais difficilement, complètement apeurée, et je découvris très vite qu'un masque respiratoire m'emprisonnait le nez et la bouche. Je me mis à paniquer. J'arrivais encore à contrôler ma vue, alors j'observais tout à une vitesse folle. J'essayai de capturer le plus d'information possible pour comprendre au plus vite ce qui m'arrivait. La panique me fit perdre mes moyens et j'eus du mal à tout assimiler. Je finis par réussir à bouger ma langue et, j'arrivais alors à contrôler les muscles de ma bouche. J'avais tellement besoin de parler... j'apportais donc ma main droite à mon masque, au prix de mille efforts, dans le but de le retirer, mais une main bienveillante le fit avant moi.

Une fois libérée, je me redressai maladroitement. Une douleur dans le bas du ventre se réveilla et je remontai ma robe d'hôpital sous la couverture, je découvris un énorme cicatrice. Je lâchais aussitôt ma robe, apeurée, et j'observai un peu mieux les alentours. Je fronçais alors les sourcils en découvrant que je n'étais plus dans ma chambre. Je finis par remarquer Ella, assise sur le lit, et Chloé qui se tenait debout derrière elle. Je n'y comprenais vraiment rien !

— Chloé ? Ella ?

— Bonjour Emma, murmura Ella.

Quelques secondes de silence s'écoulèrent.

— Bon-bonjour, bégaillai-je.

— Je vais chercher une infirmière, s'exclama Chloé le sourire aux lèvres.

— Ok.

Je la regardai quitter la chambre à toute vitesse, et lorsque je tournai la tête pour me concentrer sur Ella, ma brusquerie réveilla une douleur à ma tête. J'apportai aussitôt les mains à mes tempes et je les massai frénétiquement pour les soulager. J'avais atrocement besoin de réponse alors, je demandai en même temps :

— Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi je suis retournée dans ce foutu hôpital ? Et Aïna et Eden, où elles sont ?

— Emma, tu ne te souviens de rien ? m'interrogea Ella.

Je me concentrai pour repêcher mes derniers souvenirs en faisant abstraction de ma douleur à la tête.

— Je me souviens de l'enterrement...

— L'enterrement ? s'étonna Ella.

— Heu... oui.

Ella m'interrogea, un sourcils arqué :

— Et l'accident, l'accouchement, tu as oublié ?

— Bien sûr que non.

Elle poussa un soupir de soulagement.

— Ok, c'est déjà une bonne nouvelle.

   Une bonne nouvelle ? J'arquai un sourcil et la porte de ma chambre s'ouvrit. Chloé entra précipitamment, accompagnée d'une infirmière. Elle se précipita sur moi

— Comment vous vous sentez ?

— Très bien, enfin... je crois.

Elle observa les lignes de la machine  à laquelle j'étais reliée par des câbles. Les courbes répétaient les mêmes mouvements : ils montaient et descendaient toujours à la même hauteur. Ce qui signifiait que mon état était stable, alors une question demeurait : pourquoi je m'étais réveillée dans ce foutu hôpital ?

— Qu'est-ce que je fais là ? demandai-je à l'infirmière qui vérifiait désormais ma tension.

— Vous avez eu un accident.