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Nous descendîmes du bus et nous avançâmes jusqu'aux escaliers. Nous arrêtâmes devant.

— Ce lycée ne m'avait pas manqué.

— A moi non plus.

— J'étais bien mieux en vacance !

— Je n'ai aucune envie d'y retourner.

Nous poussâmes toutes les trois un long et douloureux soupir.

— Le vendredi avant les vacances, Monsieur le proviseur est passé dans chaque classe pour nous annoncer que Monsieur Clain était mort. Nous avons été bombardé de question, ça n'a duré qu'une seule journée mais ,c'était affreux !

— Quoi ?!

— On a rien lâché, tu nous connais. Mais des rumeurs on commencé à circuler sur toi.

Je fronçais les sourcils.

— De quel genre ?

— Du genre, que ton absence et la mort de Monsieur Clain était liée.

— Certains parlait d'une relation et d'autre comméraient que vous étiez mort ensemble.

Je jouais nerveusement avec mes doigts.

— Pourquoi vous ne m'avez pas prévenu avant que je revienne ?

J'essayai de rester calme.

— Parce que c'est juste des imbécile et, il y a eu les vacances, tout le monde aura oublier.

— Ça, c'était à moi d'en juger !

Je serrai les dents, puis je repris mon calme.

— De toute façon, c'est fait, alors maintenant qu'on est là...

Je poussai un soupir.

— Vous restez avec moi.

— Bien sûr !

Ella me fit un sourire sincère pour appuyée la réponse de Chloé. Je m'accrochai aux lanières de mon sac puis, j'avançai, Ella et Chloé à mes côtés. Nous grimpâmes les escaliers et nous rejoignîmes le portail. Juliette surveillait les entrées et je baissai la tête, j'étais certaine de ne pas échapper à l'une de ses affreuses remarques. À l'instant où je passai devant elle, elle prononça avec affection :

— Toutes mes condoléances.

Je m'arrêtai, elle semblait vraiment sincère mais, pourquoi me présentait-elle ses condoléances ? Je jetai un coup d'œil à Ella et Chloé qui haussèrent les épaules.

— Je ne comprends pas, finis-je par lâcher.

— Toutes mes condoléances, pour Monsieur Clain...

— Mais pourquoi à moi en particulier ? je m'exclamais avec colère.

— Nous avons été mis au courant.

— Au courant de quoi !

Elle hésita :

— De ce que vous étiez.

De ce qu'on était, répétai-je en murmurant.

Je déglutis.

— Qui vous l'a dit ?

— Monsieur le proviseur.

Je serrai la mâchoire, puis je me remis en marche.

— Il est sérieux ? grogna Chloé.

— Je ne l'ai jamais senti, expliquai-je.

— Ouais, je savais aussi que c'était un connard, poursuivit Ella.

Je poussai la porte du lycée, en colère. Une centaine de paire d'yeux se tournèrent vers moi. Je me sentis toute petite. J'avançais timidement et une femme se matérialisa devant moi, une professeur il me semblait.

— Bonjour.

— Bonjour.

— Bonjour, s'exclamèrent Ella et Chloé.

— Qu'est-ce qu'y se passe ici ?

Je jetai un coup d'œil derrière la professeure et je remarquai que le hall était rempli d'élève.

— Quelle classe ? me demanda sèchement la dame.

— Première.

— Vous êtes en retard, le mail stipulait que vous deviez être au lycée à 8 heures moins 10.

Je haussai les sourcils.

— Quel mail ? demanda finalement Chloé.

— Celui que vos parents ont reçu.

— Nous n'avons rien reçu, lâcha Ella.

— Impossible, il a été envoyé à tout le monde.

— Bah vous nous avez oubliés ! s'énerva Ella.

— Sur un autre ton !

Elle s'avança et je l'arrêtais avant qu'elle ne se jette sur cette professeure.

— Qu'est-ce qui justifierait que nous nous retrouvions aussi tôt au lycée ?

— Tout était dans le mail.

Je lui jetai un regard assassin et je sentis qu'Ella bouillonnait.

Emma ?

Je me tournais et je croisai le regard de Madame Vercoutier, notre professeure principale.

— Madame.

— Bonjour.

— Bonjour, nous dîmes toutes simultanément.

— Vous êtes revenue.

— Oui, bon qu'est-ce qui se passe ? demandai-je irrité de ne pas avoir eu de réponse.

— Nous faisons une cérémonie en mémoire de Simon.

Je déglutis.

Une cérémonie ? demanda Chloé.

— Oui, c'est une idée du proviseur.

— C'était aussi son idée de dire à tout le monde que nous avions une relation ? susurrai-je

Elle hocha la tête.

— Oui, et la rumeur court que tes enfants sont de lui.

Je déglutis à nouveau.

— Tu es Emma ?

Je regardai l'autre professeure avec méchanceté.

— Hm.

— Désolée, toutes mes condoléances.

— Merci.

— Vraiment désolée.

Elle déguerpit aussi vite qu'elle put, trop mal à l'aise. Je rapportai mon attention sur Madame Vercoutier.

— Est-ce que la rumeur est vraie ? m'interrogea-t-elle.

— Ça ne vous concerne pas ! s'énerva Ella.

Je contournais la professeure et je remarquai que les élèves étaient maintenant disposées en cinq files indiennes. Je m'avançai jusqu'au bout de ces dernières, et je découvris que contre un mur avait été installé un autel : des photos, des peluches, des bougies, des fleurs et des souvenirs avaient été déposé ici. Je m'approchai, Ella et Chloé sur mes talons. Chaque élève déposait un souvenir au pied des photos. Je ne pus retenir mes larmes. Alors, on m'apostropha. Je me retournais.

— Mademoiselle Johnson, Monsieur le Proviseur vous attend.

Je me tournai face à Ella et Chloé.

— On t'attend là.

— Ok.

Je me détournai et je suivis la professeure à contre cœur.

Seulement toi et moi. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant