Chapitre 4

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Elena Anderson.

Après m'avoir aidée à faire mes valises, Lexie me dit qu'elle m'attendrait au bout de la rue et sortit par la fenêtre. Alors, c'est parée de mes deux valises et de mon sac rempli de livres et de mes effets personnels que je descendis tant bien que mal les escaliers qui me parurent alors extrêmement étroits. Arrivée dans le couloir d'en bas, je jetai un coup d'œil vers la porte de la cuisine pour voir si mes parents étaient là. Je voulais à tout prix leur montrer que je partais et que j'en étais vraiment contente. En me voyant avec ce grand sourire aux lèvres, j'espérais leur faire voir que je m'en allais vivre ma nouvelle vie qui s'annonçait exceptionnelle et leur prouver que je serai beaucoup mieux sans eux. Je me dirigeai donc vers la cuisine, toujours avec peine, et entrai dedans en affichant le plus beau de mes sourires. Mon père, ma belle-mère et Emily étaient tous assis à table, mangeant et regardant la télévision. Ils ne m'avaient pas remarquée. Je me raclai donc la gorge pour manifester ma présence, mais ils ne m'entendirent pas. Ou alors, ils le faisaient exprès. Je décidai donc de prendre les devants.

« Je m'en vais, déclarai-je d'une voix que je voulais hautaine. »

Leurs six yeux se posèrent alors sur moi et mes valises. Je souris de plus belle tandis qu'ils fronçaient les sourcils.

« Bon débarras, entendis-je Emily marmonner. »

Même si je n'en avais plus rien à faire d'eux, du moins c'est ce que je me forçais à croire depuis tout à l'heure, les deux petits mots que venaient de prononcer ma sœur me firent mal au cœur. Mais, à présent, elle ne pourrait plus m'atteindre. Je relevai donc la tête, leur montrant que je gardais ma dignité, et me dirigeai vers la porte d'entrée. Plus que quelques mètres et je serai libre. Plus que quelques secondes et je serai heureuse. Plus que quelques pas et je commencerai ma nouvelle vie.

Mais tout semblait trop beau pour être vrai. Dès que j'ouvris la porte, je tombai nez à nez avec... le loup. Que faisait-il là ? La jeune femme blonde, Dylan, l'avait-elle envoyé ici pour ne pas me faire oublier qu'elle et moi étions folles ? Se moquait-elle de moi en ce moment, comme elle l'avait fait tout à l'heure ? Cédant à l'énervement plutôt qu'à la panique, je décidai de faire fuir le loup.

« Pssst ! Va-t-en ! Oust ! »

Malheureusement, l'animal était visiblement têtu. Il se contenta de s'asseoir et de pencher la tête sur le côté comme s'il se demandait ce que j'étais en train de faire.

« Je suis un loup, pas un chien. »

Cette voix. Cet écho dans mon crâne. En ce moment-même, je ne voulais qu'une chose : m'en aller. Si seulement j'étais un oiseau, un aigle, je pourrais m'envoler et partir aussi loin que je le pouvais. Je ne voulais plus être dans cette maison de malheur et je ne voulais plus avoir à faire face à cet animal. Ce n'était qu'un sac à puce !

Le loup fit alors un bruit étrange. C'était comme une plainte. Comme si quelque chose lui avait soudainement fait mal. Ses yeux dorénavant tristes me fixèrent et, si je ne me croyais pas folle, j'aurais juré qu'il pleurait. Mais qu'avait-il à la fin ? Pourquoi se lamentait-il de la sorte ? S'il continuait ainsi, mes parents viendraient et le verraient.

« La communication marche dans les deux sens. Tu peux me parler et savoir ce que je pense et je peux faire de même. Veille à penser moins fort la prochaine fois. »

Sa voix résonnant dans mon esprit me fit alors prendre conscience de ce qui venait de se passer. Si tout cela était vrai, que nous pouvions communiquer entre nous, il avait donc entendu ma pensée particulièrement violente... Celle où je l'avais traité de sac à puce. Il est vrai qu'à sa place, je n'aurais pas apprécié. Je ressenti alors une violente peine pour lui et pour ce que j'avais fait. J'avais toujours détesté quand Emily m'insultait ou me parlait mal et c'est exactement ce que je venais de faire.

Echos - EN PAUSE/RÉÉCRITURETahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon