000bis - N comme Néné

12K 952 188
                                    

Nous venions tout juste de rejoindre la file pour pénétrer le 142, une chicha sur Bagnolet, quand les videurs nous interpellèrent pour nous faire passer prioritairement. C'est là l'avantage d'être une fille ; un des seuls avantages d'ailleurs.

La foule de gars qui patientaient dans la file nous observa alors les dépasser d'un regard plutôt inquisiteur. Regarde elles, entendais-je de tous les côtés. Je me sentais scrutée, observée, matée. Les videurs me déshabillaient du regard ainsi que toutes les personnes du sexe opposé. La gêne s'incrustait progressivement dans mon corps mais que pouvais-je y faire ? J'étais en boite tout de même.

«  — Regarder quelqu'un comme ça devrait être considéré comme du viol, me plaignis-je en tentant de cacher ma poitrine dévoilée

   — Tu vois que t'es belle, me complimenta Thaïs en riant

   — Je suis surtout habillée comme une pute

   — T'as dégainé la combi du viol, rit-elle

   — Rigole bien toi. Tu rendras des comptes à ma mère quand on me retrouvera démembrée dans un bois  »

J'avais initialement prévu de m'habiller sobrement mais ce n'était pas du goût de ma cousine qui préférait "faire de moi une kehba" ce soir-là. Son objectif ? Avoir un beau-frère le plus rapidement possible. Je n'avais pas prévu d'habits à cet effet donc elle me fila une de ses tenues de tchoingindin favorite : une espèce de combinaison à décolleté plongeant et dos nu. Ouverte de tous les côtés j'étais. Super.

Le cauchemar continua lorsqu'on entra dans la boîte

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

Le cauchemar continua lorsqu'on entra dans la boîte. Elle était bondé mais on arrivait à avoir tous les regards braqués sur nous. En même temps, un groupe de six minettes qui arrive en bombe suscite facilement l'attention des gens. Et puis, il n'y avait que des numéros dix dans cette team.

Thaïs traîne avec les plus belles baddies de Paris, une autre raison pour laquelle elle m'a obligée à me vêtir comme une djandjou. À côté d'elles, je devais sembler être un vulgaire brouillon mais bon, j'ai fait avec toute ma vie, c'était pas ce jour-là que j'allais m'en plaindre.

Rapidement, nous prîmes place à une table libérée par un serveur juste pour nous et commandâmes nos boissons et nos chichas. J'avais opté pour une Jack-Coca et une chicha menthe glacée que je partageais avec Verena, la meilleure amie de ma cousine.

J'observais un peu le beau monde autour de moi en bougeant la tête sur le rythme de la musique, ma chicha dans la main droite, mon verre à la main gauche. Niveau mecs, ça passait. Il y en avait pour tous les goûts mais je dois avouer que je n'étais pas venue là pour ça. Tout ce qui est mec était rayé de mon disque dur. Ma dernière relation, qui s'était soldée par un échec et dix litres et demi de larmes, datait de quatre ans auparavant, quand j'avais vingt ans, et depuis, je n'étais tombée que sur des beaux parleurs donc je préférais me tenir loin des hommes. Et puis, l'amour, ça n'existe plus selon moi donc merci mais non merci.

«  — Tu vois comment ça croule de jolis garçons ici ? Tu vas sûrement trouver ton hlel, se réjouit Thaïs, déjà bourrée, en posant sa tête sur mon épaule

   — On ne trouve pas l'amour en boîte, la calmai-je avant de tirer sur ma chicha

   — Tu serais bien étonnée »

Je la trouvais bien optimiste mais je fus en effet bien étonnée... Alors que je crachais la fumée de ma chicha comme la dernière des beurettes, mon regard croisa celui d'un joli garçon. Il devait être entrain de me regarder depuis un moment vu que mon regard tomba directement dans le sien et là, wow... J'étais comme troublée. Des papillons s'échappèrent partout dans mon ventre pour venir se loger au niveau de mon coeur, le faisant par la suite battre la chamade. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas ressenti de tels sensations, pour ainsi dire jamais. C'était bizarre, sûrement l'effet de la beauté du gars.

Ne vous ai-je pas dit à quel point il était beau ? Splendide homme. Du peu que j'ai pu entrevoir dans cette pénombre presqu'absolue, il était de type métis ou arabe, parfaitement contouré, fraichement sapé et avait une gueule d'ange à la Michael Scofield. Je le validais dans tous les sens du terme. Mais comment un aussi bel homme pouvait s'intéresser à une fille comme moi ? Enfin, "s'intéresser", c'est un bien grand mot. Il ne faisait que me regarder après tout.

Son regard était insistant toutefois, je pensais qu'il me regardait juste pour s'amuser. Les jeux de regards en soirée, on connait tous ça. Ça te mate pendant des heures pour ensuite ne pas t'adresser la parole ou juste te baiser. Les garçons, Dieu vous voit. Cependant, contre toute attente, le garçon fit un pas vers moi.

Quelques minutes après avoir surpris le joli garçon entrain de me regarder, un serveur arriva à notre table avec un sceau contenant une bouteille de MOËT à la main. J'ai d'abord cru que c'était l'une des filles qui avait commandé le breuvage mais le serveur éclaira rapidement ma lanterne.

« — C'est de la part d'ADJ, m'informa-t-il

C'est qui ADJ ?, lui demandai-je intriguée

Le gars en coin de table là, avec une chemise noire et blanche  »

Je lui lançai un regard interrogateur à cet ADJ tandis qu'il me répondit par un regard perçant en avalant la fin de sa flute de champagne. C'est à partir de ce moment que tout a commencé. Amour X, cette passion dévastatrice

____________

Nefertiti SALIH

Amour X - Passion dévastatrice© S

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.




Amour X - Passion dévastatrice
© S. FROM THE BLOCK
22/12/2017

Amour XOù les histoires vivent. Découvrez maintenant