Moi, Nefertiti, me laisser faire ? Jamais de la vie. Ce n'était pas un homme qui allait me dicter ma vie et encore moins pour ce genre de conneries. Si tu croyais avoir affaire à une de ces femmes soumises qui obéissent à leur compagnon au doigt et à l'œil, tu te gourais totalement sur la personne. Enfin, je n'ai pas besoin de te le dire étant donné que tu t'en es bien vite rendu compte par toi-même.
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De nouveau de retour à ce fichu taf, je faisais la vaisselle pendant qu'Elizio s'occupait de servir les quelques clients présents dont Messieurs Cruz, Laval et Stavelot, des habitués du bar. Ils s'avéraient tous trois être de fidèles amis du boss, j'ai nommé Mister Mouloud lequel était également de la partie.
Le type avait revêtu sa casquette de client ce soir-là en se posant avec ses copains une bonne heure et, comme à l'accoutumée, en me matant telle un bout de viande. Je me sentais lourdement observée par les quatre hommes, surtout par mon pervers de patron qui ne s'était pas gardé de me faire un joli compliment dès mon arrivée à l'établissement. J'avais pour habitude de ne relever aucune de ses remarques déplacées mais elles m'agaçaient malgré tout. C'était carrément oppressant et je commençais à redouter chacune de ses apparitions ou de mes venues au bar. Plus le temps passaient, plus lourdes étaient les réflexions. Le pire dans tout ça c'est qu'à chaque fois que j'en faisais part à quelqu'un, je me faisais passer pour folle.
« — Comment Mouloud te regarde, on dirait qu'il t'a kiffé, plaisanta Elizio
— Ça te fait rire mais il ne cesse de me harceler, lui répondis-je on ne peut plus sérieuse
— Harceler ?
— Oui harceler. Des regards déplacés, des commentaires déplacés, c'est du harcèlement sexuel
— Tu pousses un peu Nef'. Tu sais ce que c'est du harcèlement ? me sonda-t-il en riant »
À force de susciter de telles réaction, je commençais fortement à penser que j'étais le problème quant à cette histoire, que je devais moins me prendre la tête et relativiser. Il est vrai que depuis un événement passé, j'avais un peu tendance à exacerber tous ces sentiments que l'on peut avoir par rapport aux hommes ; peut-être devais-je calmer le jeu et laisser passer.
Et puis, en vérité, j'avais d'autres choses que les saloperies de Mouloud qui me trottaient dans la tête. Adjani arrivait toujours à monopoliser mes pensées, qu'on soit en bons ou en mauvais termes. En l'occurence, nous étions en très mauvais termes depuis deux jours. Je n'avais reçu aucune nouvelle de sa part depuis notre violente dispute au sujet d'Elizio et je m'interrogeais toujours sur le pourquoi de la chose. Pourquoi était-il sorti de ses gongs de cette manière juste parce que son meilleur ami était mon collègue ? Il n'a rien voulu me dire à ce sujet donc il fallait que je mène ma propre enquête.
