Inévitablement, une telle désillusion a donné lieu à une réaction opposée de proportion identique. Ça me fait penser à mes cours de physique en troisième secondaire, ou troisième tout simplement si on se réfère à ton système scolaire. Tu te rappelles de la troisième loi de Newton ? "Si un objet A exerce une force sur un objet B, alors l'objet B exerce une force de même valeur et de sens opposé sur l'objet A". Action/réaction ADJ.
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J'entamais le troisième jour suivant la révélation choc et petit à petit, je commençais à me remettre de mes émotions... du moins d'apparence. Au fond de moi, c'était le néant total. J'aurais pu tout donner pour ce gars, absolument tout. Ça paraît très excessif et la tristesse et la déception en sont sûrement pour cause mais je sais qu'au fil de notre relation, j'aurais pu tout lui donner à Adjani. Je m'étais investie avec lui, j'avais cette envie de bâtir une relation solide et j'étais surtout prête à me donner à lui ; pas exclusivement sur le plan charnel —ce qui était par ailleurs déjà fait— mais plutôt sur tous les plans. J'étais prête à entièrement me livrer à lui ; lui confier tous mes sentiments, toutes mes joies, toutes mes peines, tout. Je voulais me donner à lui parce que j'avais ce sentiment que je n'avais jamais ressenti pour personne d'autre juste en le regardant.
Un regard de sa part suffisait à me faire oublier mes soucis, une parole à m'aider à m'apaiser et un baiser à me transporter sur Vénus. Sa présence me faisait du bien comme celle de personne d'autre, j'avais l'impression d'avoir trouver The One, l'Âme Soeur selon Platon. Ma foi, je suis allée trop vite en besogne et j'en étais la seule responsable. J'étais le seul problème de toute façon, ça avait été comme ça toute ma vie et ça n'allait pas changer de sitôt, je devais m'y faire.
Néanmoins, j'essayais de faire bonne figure auprès des autres question de fierté. Je voulais pas me laisser bouffer par cette histoire et montrer à mon entourage que j'étais blessée ; c'était en quelques sortes me mettre à nue et je n'en avais aucunement envie. Alors d'accord, les larmes ont déferlé à torrent le long de mes joues durant les premières quarante-huit heures mais je me suis vite reprise et très vite, les faux-semblants ont refait surface dans ma vie. J'en ai l'habitude de toute façon.
Concernant le réel fond de ma pensée, bien il abritait Adjani, évidemment. Lui qui avait réussi son coup en s'immisçant dans ma vie de manière si abrupte, il n'allait pas en sortir si facilement bien sûr. Alors c'était le regard dans le vide que je repassais en revue tous les moments où il s'était délibérément foutu de ma gueule jusqu'à ce que la douce voix de ma cousine vint me sortir de mes pensées.
« — Tu veux manger quoi ? me questionna Thaïs tout juste rentrée du travail
