PNL - TOMBER POUR MIEUX SE RELEVER (Tome 2)

Partie 17: Il suffisait de demander

Point de vue de Sarah.

J'ai enfin trouvé un deuxième travail. Je veux éviter de demander aux garçons de l'argent, car je sais d'où elle vient et ça serait hypocrite de ma part de leur faire des reproches puis d'utiliser l'argent sale. Je fais des inventaires les soirs de week-end, c'est bien payé alors je vais combiner quelque temps comme ça pour voir si mon corps suit. Ma paie de vendeuse ne me suffit pas. Et puis aussi ça m'évite d'être à l'appartement.

Je rentre au petit-matin, dans le hall il y a Karim et Lucas.

Sarah- Salut.

Karim- Alors t'as bien dansé?

Sarah- Ce n'est pas parce qu'une fille sort la nuit, que c'est forcément pour faire la fête. Il faut arrêter avec vos clichés.

Karim- Ah bon et il y a quoi la nuit à part les putes?

Sarah- Il y a des hôpitaux, des entreprises, des structures qui sont ouvertes. Le monde continue à tourner même la nuit.

Je les laisse dans leur ignorance. Je tape à la porte, ils ont dû mettre le verrou. Puis, je suis accueillie par une fille. Je la regarde de haut en bas. Il y a des signes qui ne trompent pas. Le mascara qui coule, les cheveux comme un hérisson, les bretelles de sa robe qui tombent. Elle est tellement éméchée qu'elle tient difficilement debout.

Sarah- La nuit a été courte.

Nadège- Ouais le taulard a été dur à satisfaire. Il en voulait toujours plus.

Et là je vois rouge "Le taulard", c'est le mien!

Sarah- De qui tu parles?!

Nadège- Le beau étalon.

Sarah- C'EST MON MEC, SALE PUTE!

Nadège- Ah bon, je ne pense pas. Et puis vu comment il était coriace, je pense que tu le baisais mal.

Je ne peux plus me retenir. Je l'attrape par les cheveux et la fais trainer vu que c'est son métier.

Nadège- TU ME FAIS MAL.

Sarah- C'EST LE BUT.

On crit dans l'immeuble, et à chaque étage les occupants sortent pour voir qui se dispute mais je n'en ai rien à faire des gens. Je la sors de l'immeuble.

Lucas- C'est toi qui fait tout ce bruit?

Sarah- Alors c'est comme ça! Moi je reste ici pour sa gueule, je supporte son comportement de merde envers moi. Et comme si ça ne lui suffisait pas, il ramène carrément une pute!

Karim- Calme toi, quasiment tout l'immeuble est là.

Sarah- Je m'en fous.

Il descend, il porte seulement un bas de survêtement.

Tarik- T'es folle ou quoi?! T'as réveillé tout le monde. Ce n'est pas parce que toi tu n'es pas une fille respectable, qui ne rentre que maintenant d'une soirée, qu'on est comme toi.

Sarah- Mais de quelle soirée tu parles? C'est toi qui invites la première fille dans notre lit puis tu parles de moi.

Tarik- Quelle fille?

Karim- La fille, qui vient de descendre de chez vous, et que Sarah a utilisé comme serpillère jusqu'à la sortie.

Tarik- Tu croyais que t'étais la seule à pourvoir sauter sur tout ce qui bouge. Et en plus maintenant, tu me manques carrément de respect à découcher.

Sarah- Alors tu voulais me punir, comme si je ne souffrais pas assez. Je reviens dans la journée chercher mes affaires, je ne reste pas plus ici, l'air y est pollué.

Je vais chez Rachel afin de vider mon sac. 

Sarah- T'es toute seule?

Rachel- Ouais ton frère est au studio. C'est normal que t'aies la voix cassée?

Sarah- J'ai crié pendant environ trente minutes. Tarik a ramené une fille.

Rachel- Alors c'est vraiment fini entre vous?

Sarah- Ouais. Je voulais te demander quelque chose.

Rachel- Je t'écoute...

Sarah- Est-ce que je peux venir habiter ici avec toi?

Rachel- Quand tu veux, et puis Razi m'avait déjà évoqué le sujet. Il y a la chambre d'invité, elle est déjà meublé. Il manque que tes affaires.

Sarah- Merci c'est gentil. Je vais aller voir Kaïs pour qu'il m'accompagne.

Rachel- Je n'ai rien de prévu, je peux venir avec toi.

Je rentre directement à l'appartement et Tarik joue à la Play avec Nabil et ses potes.

Nabil- Salut Rachel. Qu'est-ce qui te ramène ici?

Rachel- Salut, j'accompagne Sarah.

Sarah- Je ne serai pas longue.

Tarik- Tu peux arrêter de passer devant la télévision!

Nabil- La prochaine fois que tu nous fais une crise comme ce matin, baisse le volume. Tu m'as réveillée!

Sarah- Vous ne me verrez plus. 

Je fais mes valises, j'en ai marre d'être comme une nomade. Notre maison de Marseille me manque.

Rachel- T'es sûre de toi?

Sarah- Là, c'est la bonne.

Rachel- Je ne te crois pas. Tu m'avais déjà dit que c'était fini, puis t'es quand même allée au rendez-vous à sa sortie de prison. 

Sarah- Il me l'avait demandé et puis je voulais être parmi les premiers à le voir. Et même si j'étais loin, rien que de voir sa silhouette m'a suffit. 

Rachel- Alors pas de regrets.

Je laisse dans un des tiroirs que j'occupais: sa casquette, ses figurines, ses lettres, son CD, son parfum tout ça ne m'appartient plus.

Quand j'apparais dans le salon, il y a Kaïs et Razi. Et Tarik a la tête baissée.

Razi- Eh! T'es là (Il embrasse Rachel).

Kaïs- Alors cette première nuit, ça a donné quoi?

Sarah- Bien! Je ne me suis pas encore reposé.

Kaïs- Pourquoi ta voix est comme ça?

Sarah- La fatigue.

Kaïs- Prends du miel et du citron. T'es vraiment forte, je ne sais pas comment tu fais pour tenir.

Sarah- L'adrénaline, la meilleure des drogues.

Tarik- Il y avait quoi cette nuit?

Razi- Vous la connaissez avec ses goûts de princesse, ça paie de vendeuse ne lui suffisait pas...

Kaïs- ...Et elle ne voulait pas utiliser l'argent de la drogue alors elle a trouvé plus judicieux de trouver un deuxième travail de nuit.

Tarik me regarde avec des yeux ronds. Il s'attendait à quoi? A ce que je fasse la fête toute la nuit.

Rachel- Et elle emménage chez moi.

Kaïs- Trop bien. Il était temps que tu sortes de cet appartement.

Razi- Et surtout que maintenant, on ne travaille plus avec les deux frères. TOUT TOMBE A PIQUE! Lucas, on fait comme convenu. 

Kaïs- Merci encore de les avoir hébergés. 

Ils sont arrivés à me mettre dehors, mais si Tarik me l'avait demandé, je serais partie sans rouspéter. Ce n'était pas la peine de m'anéantir de la sorte.