Apprivoiser

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Jessica se réveille dans une chambre d'hôpital. Ses douleurs ont diminué mais pas sa détresse. Elle arrache les perfusions et les fils reliés aux instruments de mesures d'activités cardiaques, récupère ses affaires dans le placard de la chambre et s'enfuit sur la pointe des pieds. Plus personne ne la retiendra prisonnière ! Plus jamais ! Jessica se rend à son refuge.Sous son interrupteur à son pallier du troisième étage. Elle se rassied en tailleur,la main gauche près du bouton, les yeux fixés sur les escaliers,prête à fuir s'il revenait.

Le loquet de la porte de droite retentit à nouveau.Jessica court se réfugier à l'étage du dessus et observe lelocataire sortir. C'est un jeune homme d'une trentaine d'années,assez petit, accompagné d'un autre homme de trente ans luiaussi, gothique, longiligne et svelte. Les deux individus descendentles escaliers accompagnées de demoiselles blondes aux cheveux longs.Jessica ne peut s'empêcher de lâcher un soupire de dégoût àl'idée du mal qu'ils vont leur faire. Le pallier enfin dégagé,Jessica reprend sa place jusqu'au soir venu. Les deux hommes sontrentrés depuis un moment. La femme battue entend quelques uns deleurs échanges.

« Mais fallait tirer à ce moment là !!

-Tu voulais que je fasse comment j'avais plus demunitions.

-Mais, t'avais le stock pas loin !

-Le stock était vide !

-Si t'avais tapé su ton raccourcit, t'aurais pu allernous chercher d'autres munitions ! »

Tirer, taper, munition, stock ?! Les locataires sont-ils des tueurs en série ? La porte s'ouvre soudainement sans que Jessica n'ait le temps de réagir.

« Laisse tomber Alex, si t'y arrives pas à ceniveau, tu y arriveras pas au second, lance le punk à son compliceen sortant de l'appartement. »

Le petit homme sursaute en apercevant la jeune femme adossée au mur.

« Qu'est ce que vous faites là ? »

Jessica lui lance un regard noir.

« Okay... lâche le locataire gênée. Voushabitez ici ? [...] Vous n'êtes pas hospitalisée ? [...]Vous êtes remise?"

Les questions du punk se perdent dans le silence défiant de la jeune femme. Le jeune homme décide d'ignorer la squatteuse ne sachant quelle autre attitude adoptée face à cette inconnue. Le lendemain c'est Alex qui rencontre pour la première fois la malade mentale. Étant assez craintif, il l'observe d'abord dans le judas afin de vérifier qu'elle n'est pas menaçante. Après une longue hésitation il ouvre la porte et lâche, avec un air faussement sûr de lui :

« Salut ! »

La jeune femme le regarde méfiante ce qui intrigue lejeune homme.

« Are you french ? Do you speack french?

-Laisse Alex, elle est française, mais... lui dit lepunk en montrant l'inconnue du bout ses doigts.

-Ouais, acquiesce Alex en soupirant peiné. »

Les créateurs se rendent au commissariat le plusproche afin de donner une description de la squatteuse et savoir cequ'ils devaient faire. Après vérification, la femme n'a aucuncasier, elle a déposé une main courante contre son conjoint pourviolences conjugales mais elle n'a pas donné suite à sesdémarches.

« Elle est battue !! S'étonne le punk.

-C'est pour ça qu'elle est si étrange, conclu legothique.

-Pourquoi elle n'est pas allée dans un foyer ?Questionne le plus petit comme si c'était une évidence.

-Vous savez, certaine femme n'ont pas la possibilité d'aller en foyer, soit parce qu'elles n'en connaissent pas l'existence, soit parce qu'il n'y a plus de place, alors elles préfèrent vivre à la rue que continuer à vivre chez elle,explique le policier.

-C'est compréhensible, dit le plus grand. »

De retour de cette enquête les deux locataires prennent le temps de saluer poliment la femme. Le plus petits'accroupit devant elle et lui indique :

« Vous savez, il y a des foyers où vous pouvezêtre pris en charge si vous ne voulez pas rentrer chez vous.

-C'est ici, murmure la femme.

-C'est ici quoi ? Chez vous ? Interroge lepunk avec beaucoup de douceur. »

La femme se contente de baisser la tête. La lumières'éteint, l'interlocutrice panique, le punk rallume la lumière.

« Tout va bien, tout va bien, c'est allumé,rassure t-il. »

Le jeune homme se relève puis affirme :


 « Si vous avez besoin de quoi que ce soit on estlà, dit-il en montrant la porte de son appartement. Moi c'estMathieu, et lui c'est Alex. »

La femme battueTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang