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Il fait froid, il fait nuit et je crois bien qu'il va pleuvoir, mais Harry a insisté pour que nous nous allongions sur l'herbe. Je l'ai suivit, alors nous voilà, le visage face au ciel. Un de ses bras est replié derrière sa tête, tandis que son autre main est posée sur ma cuisse.

« Je pourrais rester des heures comme ça. » souriais-je tandis qu'il dessine des cercles avec son pouce, sur ma cuisse.

Il ne me répond pas, c'est pourquoi je tourne ma tête vers lui, discrètement, pour pouvoir apercevoir son visage. Ses yeux sont fermés et ses sourcils sont froncés. Ses lèvres ne forment qu'un trait, ne laissant aucune trace positive sur son visage. Tous ses traits sont tirés vers le bas, et je sais que quand il a cette expression, c'est que quelque chose ne va pas.

Le problème est que je ne sais pas comment le faire parler. C'est pourquoi j'ai plongé la tête la première.

« Parle moi. »

N'ayant pas quitté mes yeux de son visage fermé, j'ai pu apercevoir qu'il avait froncé d'avantage les sourcils.

« De quoi? »

« Tu sais très bien. »

« Tu recommences. »

« Je me sens inutile, Harry. »

Il ouvre les yeux soudainement, et retire sa main de ma cuisse pour se redresser sur ses coudes. Il cherche mon regard à plusieurs reprises.

« Ne dis pas ça. »

« C'est pourtant la vérité, » soupirais-je, « si tu ne me laisses pas t'aider, je ne peux rien faire. Crois-tu que ça me fait plaisir de te voir dans un état pas possible, toutes les nuits, depuis maintenant une semaine? Tu ne m'en parles jamais, tu fais toujours comme-ci tu avais oublié, ou comme-ci rien ne s'était passé. »

« Parce que j'ai peur! » s'écrie t-il  tout d'un coup, « je n'arrive pas à t'en parler parce que tu es– parce que tu es toi, tout simplement! » je fronce les sourcils.

« Je ne vois pas en quoi ça te dérange. » grognais-je en me redressant à mon tour.

« Tu ne comprends pas. »

Et d'un coup, il se lève, s'éloignant petit à petit pour rejoindre la salle. Sans se retourner. Rien. C'est pourquoi je me suis levée rapidement avant de courir en sa direction. Après avoir brusquement tiré sur son poignet, il s'est retourné.

« Excuse moi? »

Il ne répond pas. Il reste immobile.

« Je ne comprends pas? » la colère a prit possession de moi plus vite que je ne l'aurais pensé.

« Exactement, tu ne comprends pas, » reprend t-il, « tu ne comprends pas le fait que je sois perdu avec tout ce qu'il se passe. Tu ne comprends pas non plus le fait que j'ai peur de la voir ou qu'elle débarque ici. »

Je ne réponds pas, même si j'en ai envie. Je ne dois pas parler parce que, sans s'en rendre compte, il est enfin en train de m'en parler à cœur ouvert. Alors pour rien au monde je ne l'arrêterai.

« J'ai peur bordel de merde! » s'écrie t-il de nouveau, « j'ai peur d'affronter la vérité, de m'avouer que ce n'était que des mensonges! Que pendant tout ce temps, elle était ailleurs, en train de faire sa vie! Sans moi! Et de me dire qu'elle m'a lâchement abandonné pour je ne sais quelles raisons! » termine t-il, les veines de son font et de son cou ressortant à force de crier

Il a serré les poings de la même façon dont il a serré la mâchoire après avoir dit ces mots. Ses yeux n'ont jamais quitté les miens, et son regard est dur. Je ne l'avais jamais vu aussi énervé, presque hors de lui-même.

thank you - hs. (II)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant