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J'ouvre brusquement la porte du bureau de la psychologue, de Madame Knight, ou d'Alice, sans frapper ou savoir si elle est toujours à l'intérieur. Cette pensée obtient rapidement une réponse quand elle sursaute à ma présence, s'éloignant rapidement de la fenêtre.

Et bien, nous avions une spectatrice.

Sans dire un mot, elle rejoint son bureau tandis que je ferme la porte pour retourner m'asseoir, moi aussi. Elle montre la fenêtre de son stylo en bégayant avant de finalement prononcer correctement sa phrase.

« Devons-nous l'attendre? »

« Non, continuons, » lâchais-je un peu trop fermement, après réflexion.

J'aimerai éviter de penser à ce qu'il vient de se passer mais je ne peux m'y en empêcher. C'est beaucoup plus fort que moi, tout comme cette colère qui ne semble pas me quitter depuis une bonne vingtaine de minutes, maintenant. J'ai envie de pleurer de rage, de frapper et de détruire tout ce qui me passe sous la main, mais je ne le ferais pas sinon elle pensera que je suis folle et elle m'interna dans la seconde, dans un hôpital psychiatrique.

« Puisque vous n'étiez pas informée de votre admission, » je serre les dents, « je vais tout vous lire, avant de vous expliquer ce qu'il se passera ensuite. »

Je ne réponds pas, et je reste immobile. Elle attrape un petit carnet au bout de son bureau, et elle l'ouvre avant de commencer à lire à voix haute.

« L'addiction nocive à l'alcool, de Mademoiselle Rose Adams, l'a mise dans une position de danger extrême, conduisant à une urgente admission dans le centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie, le plus proche. »

Je fronce les sourcils pour essayer de retenir tout un tas de larmes qui menacent de s'échapper de mes yeux. Elle referme le petit carnet d'un rapide geste et le remet parfaitement à sa place initiale.

« Tout d'abord, sachez que votre admission s'est fait directement avec l'aide de vos proches. »

Je manque de m'étouffer avec l'air que je viens de respirer.

« C'est– je– mes proches? »

Mes? Parce qu'ils sont plusieurs à me l'avoir caché?

« Les frais de ce centre sont plutôt élevés ; votre famille a payé l'admission et le séjour minimal en premier lieu. »

« Et savez-vous qui à participé, exactement? » demandais-je rapidement en m'avançant près de son bureau, toujours en restant assise.

Elle plisse les yeux.

« Je ne suis pas aut– »

« S'il-vous-plaît, » insistais-je, la coupant subitement dans sa lancée.

Elle soupire longuement, avant de jeter un nouveau coup d'œil dans son petit carnet, dont la couverture est en cuir marron, avec différentes polices d'écritures imprimées dessus.

« Votre père et votre petit-ami. »

Il a payé. Mon dieu, mais nous n'avons même pas l'argent nécéssaire pour payer cette chose ! Ont-ils payés la moitié chacun? Où Will plus? Où Harry plus? Comment a-t-il trouvé l'argent? Est-ce que James à quelque chose à voir là dedans? Est-ce qu'–

« Ce n'est qu'un bref détail dans votre processus de guérison, Rose, » je lève discrètement les yeux au ciel, « laissez-moi vous expliquez ce qu'il va se passer maintenant.

Je vais être séparée de Harry. Il va me manquer mais je n'ai pas envie de penser de cette façon, en ce moment même, puisqu'il m'a mentit en me regardant droit dans les yeux. Il m'a mentit alors que je lui faisais confiance, et je me répète, je le sais, mais il savait également que j'étais terrifiée à l'idée de rejoindre ce centre. Malgré tout, il me l'a caché et me voici ici, cloué sur cette chaise pour encore dix minutes, avant d'entrer pour de bon dans ce centre où je vais vivre coupée de tout. Ou presque.

Je ne parle pas de Will, c'est vrai ; je pourrais. Il aurait pu m'en parler aussi. Peut-être qu'il l'a su quand il est venu à l'hôpital, ou avant, ou a t-il fait tout ceci depuis Los Angeles? Honnêtement je n'en sais rien. Je ne sais rien de ce qu'il se passe et c'est extrêmement frustrant de tout apprendre quand il est déjà trop tard.

« Vous m'écoutez? » la douce mais agaçante voix de la psychologue me parvient jusqu'aux oreilles, me sortant de mes pensées.

Je soupire, « non, excusez-moi. »

« Dans ce cas, je répète, » elle se met à soupirer également ce qui me fait arquer un sourcil, « étant donné que votre admission s'est faite directement, vous partagerez votre chambre avec une nouvelle arrivée d'une semaine, » je fronce les sourcils, « elle a été admise ici pour les mêmes raisons que vous. »

Je me sentirais sûrement moins seule. J'espère que le courant passera bien entre nous ; il ne manquerait plus que ça.

« Vous allez devoir suivre un traitement médicamenteux durant les deux premières semaines. Cela fera diminuer cette envie avec le temps, jusqu'à ce qu'elle ne disparaisse complètement, ou que du moins, elle soit moins présente. »

J'hoche la tête. Je n'ai rien à faire ou à dire mis-à-part acquiescer : je n'ai pas le choix. Je ne l'ai plus.

« Tous les deux jours, vous jonglerez entre les séances avec le groupe de parole, et entre celles avec votre psychologue, c'est-à-dire, avec moi. »

« Tous les deux jours ! » m'exclamais-je un peu fortement, « je veux dire... c'est beaucoup, vous ne trouvez pas? »

Elle secoue la tête de gauche à droite.

« C'est assez, et croyez-moi, vous en serrez satisfaite, » j'hausse les épaules, « si vous regardez-bien, il y aura, à chaque fois, quatre jours d'intervalle entre chaque séance. Que ce soit avec moi, ou avec le groupe. »

C'est vrai.

« Mais vous vous y ferez, je ne m'en fais aucun soucis. »

Tant mieux pour vous, pensais-je, parce que ce n'est pas totalement la même chose de mon côté.

« Puis-je vous demander combien de temps suis-je censée restée ici? » demandais-je en appréhendant très fortement la réponse.

Mes mains se mettent très légèrement à trembler, de nouveau.

« La durée minimale de tous traitements, tels qu'ils soient, à l'intérieur de ce centre, sera de deux mois. »

Mon cœur chute violemment.

« Deux mois? Quoi? Non, c'est impossible, » je secoue la tête de gauche à droite plusieurs fois.

« C'est la durée minimale pour chaque patient, » répète t-elle de nouveau, « vous n'avez pas d'autres choix. »

J'avais bien comprit, merci.

Deux mois. C'est énorme. Comment suis-je censée tenir? Comment suis-je censée allée mieux si la personne contre qui je suis le plus en colère en ce moment même, ne sera pas avec moi durant tout ce temps? Comment? J'aimerai des explications. Je ne vais pas y arriver. C'est impensable et surtout, impossible.

thank you - hs. (II)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant