Chapitre 47

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À peine Derek est-il partit qu'un sentiment de peur me tord les entrailles. Pourquoi devait-il partir aussi rapidement et pourquoi me laisse t-il chez sa grand-mère ? Une petite voix fluette me sort de mes questionnements :
- Gabrielle !
Je me penche et prends le garçon dans mes bras, qui se love contre moi avant de m'embrasser la joue.
- Salut Dylan !
Il sourit de toutes ses dents avant de me dire :
- Mamie ne m'a pas dit que tu devais venir...
- Je crois qu'elle ne le savait pas avant quelques minutes...
Le petit regarde derrière mon épaule et me demande :
- Il est où tonton Derek ? Pourquoi il n'est pas resté ? Il m'avait promis que la prochaine fois qu'il viendrait, on ferait du basket...
Tu n'es pas le seul à vouloir savoir où il est partit... Je l'ébouriffe légèrement avant de dire :
- Ton oncle à du repartir mais je suis sûre qu'il jouera avec toi la prochaine fois !
À cette évocation, ses yeux se mettent à pétiller et il se met à taper des mains. Je le fais descendre de mes bras et il rentre à l'intérieur. L'air s'étant refroidit, je frisonne avant de rentrer dans la bâtisse chauffée. Je m'approche de Giovanni qui s'est assit dans le salon. Son regard est perdu dans la contemplation de la cheminée.
- Signora ? Tout va bien ? Je suis vraiment désolé pour ce qu'il s'est passé ! Rien de tout cela ne serait arrivé si je ne vous avez pas quittée lorsque vous vous êtes rendue chez cet homme.
- Vous ne pouviez pas savoir ce qu'il allait se passer ! Vous ne devez pas vous sentir coupable de quoi que ce soit...
Il incline la tête et ne dit rien pendant quelques secondes. J'en profite alors pour lui demander :
- Giovanni ? Savez-vous pourquoi Derek était dans cet état et pourquoi il est partit ?
Il jette un rapide coup d'œil à sa montre avant de me dire :
- Je n'en ai pas la moindre idée signora. Signore Crawford m'a demandé de venir ici afin d'assurer votre protection. Rien de plus.
Je ne sais pas comment l'expliquer mais j'ai le pressentiment qu'il connaît la vérité sur le comportement plus que bizarre de Derek. J'insiste un peu plus en espérant pouvoir lui tirer les vers du nez.
- Vous êtes sûrs de rien savoir ? Pourquoi vous enverrait-il me protéger sans vous donner le motif de sa mystérieuse disparition ?
Il fronce les sourcils et par la même le nez. Il sait pourquoi Derek est partit. Son regard se fait fuyant et en profite pour regarder les peintures aux murs. Giovanni ne regarde plus en ma direction et cela confirme mes doutes.
- Giovanni. Je vous en prie, si vous savez réellement pourquoi Derek est partit dites-le moi...
- J'ai promis de ne rien dire... Comme on dit chez moi en Italie, « Chiunque svela un segreto perderà ogni fiducia. »
- Ce qui veut dire ?
- Quiconque révèle un secret perd toute confiance, dit-il avec inflexibilité.
Son ton est plus sec qu'à l'accoutumée, ce qui montre son avis sur la question. Des petits pas précipités se font entendre dans le couloir menant au salon, ce qui met un point final à mes questionnements.
- Qu'est-ce que vous faites, demande le petit garçon qui vient d'arriver en trombe dans le salon.
- On ne fait que discuter piccolo uomo, lui répond Giovanni.
Dylan nous regarde avant de s'exclamer :
- Mamie ! Ils sont dans le salon !
- S'ils discutent, laisse les tranquilles !
- Non non ! Ils ont arrêté !
Le petit se tourne vers moi et me dit :
- Mamie voudrait te parler... Tu viens ?
Je jette un dernier regard en direction de Giovanni qui pianote sur son téléphone. J'aurais quand même essayé de savoir pourquoi Derek est partit de façon aussi précipitée. Je me tourne donc vers le Dylan et le suis jusque dans l'entrée où sa grand-mère arrive quelques instants plus tard.
- Que veux-tu faire, lui demande cette dernière.
Le petit garçon réfléchit pendant quelques secondes avant de se tourner vers moi et de me demander :
- Tu sais faire des gâteaux au chocolat ?
- Euh... Oui, pourquoi ?
- On peux en faire un ?
Je lance un regard vers Angélique qui lui dit :
- Tu sais que Gabrielle doit être fatiguée après ce qu'il lui est arrivé...
- Qu'est-ce qui s'est passé, demande t'il de sa voix innocente.
Avant que sa grand-mère n'ait le temps de lui répondre, je m'accroupis et lui dit :
- J'ai glissé et je me suis cognée la tête contre la table. J'ai du aller à l'hôpital mais je vais mieux ne t'inquiète pas.
Il lève un doigt et le pointe vers mon bandage.
- C'est pour ça que tu as ça ?
J'hoche la tête tandis qu'il se tourne vers sa grand-mère.
- Bon c'est pas cool ça ! Moi je voulais faire un gâteau au chocolat et j'ai faim !
Sa grand-mère met les mains sur les hanches et lui dit :
- Mais tu m'as dit il y a une heure que tu avais assez mangé à midi !
- Oui mais il y a une heure j'avais pas faim, réplique t'il.
Je réprime un sourire devant sa franchise. S'il y a bien un truc que j'aime chez les enfants, c'est leur franchise. Ils n'ont jamais peur de dire le fond de leurs pensées. Je regrette de ne plus être une enfant pour pouvoir ce que je veux sans avoir peur de la réaction de l'autre.
- Je peux faire visiter la maison à Gabrielle ?
- Bien-sur mon chéri ! Mais ne la fatigue pas plus que ce qu'elle ne l'est déjà !
Il monte les escaliers quatre à quatre et commence à courir. Angélique me prends la main et me dit d'une voix douce :
- Si cela vous fatigue, vous n'êtes pas obligée. Je pense qu'il comprendra si vous ne pouvez pas.
Je la rassure d'un sourire avant de dire :
- Je vais bien... Ne vous inquiétez pas...
Une voix impatiente se fait entendre et nous fait lever la tête.
- Bon ! Tu montes Gabrielle ?!
Dylan a réussi a passé sa petite tête entre les barreaux de l'escalier et semble m'attendre de pied ferme. Angélique me sourit tendrement tandis que je monte rejoindre le petit.

Why You ? Tome 1Where stories live. Discover now