CHAPITRE 13 : une chaleur étouffante et un air de bonheur

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C'était le quinze juillet et une chaleur étouffante s'était abattue sur toute la petite ville de banlieue. Le ciel était d'un bleu éclatant qui faisait mal aux yeux et l'éclat aveuglant du soleil chauffé à blanc, n'était entravé par un aucun nuage qui aurait apporté un répit bienvenu. Les gazons bien tondus des habitants étaient devenus d'un jaune paille que les arrosages automatiques ne parvenaient pas à faire revenir à un vert plus conventionnel. Toutes les fenêtres étaient grandes ouvertes dans l'espoir fou de capter une brise inexistante. Même Rémus avait rangé et nettoyé toute la maison, dans le but d'en faire un espace aéré, au figuré à défaut du propre. Et puis, il attendait une visite.

La sonnette retentit à treize heures tapantes. Claudine avait peut-être des défauts, mais en tout cas, elle était très ponctuelle. Trop peut-être, parce que son ami n'avait pas fini de mettre la table.

« J'arrive ! », hurla-t-il, alors que son grand saladier branlait dangereusement entre ses mains.

Il le posa sur la table et se précipita vers la porte. Claudine attendait et, lorsqu'elle vit son ami, fixa une montre invisible à son poignet.

« Je te refais le coup des deux minutes de retard ? »

« Je m'en passerai, merci ! Tu veux pas que je te prenne un sac ? », s'enquit Rémus en se poussant pour la laisser rentrer.

« Non, c'est bon, je me débrouille ! », répondit Claudine, chargée de deux gros sacs et d'une énorme valise qu'elle mania sans difficultés jusqu'à l'étage, sous l'œil admiratif de son ami.

« T'avais vraiment besoin de tout ça pour un mois ? », demanda le garçon en la voyant déballer des quantités innénarrables de pantalons, jupes, T-shirts, shorts et pulls sur le plancher de la chambre d'amis.

« Bien sûr que non, mais je te rappelle que j'étais populaire, et que par conséquent je ne me balade jamais sans la totalité de mon dressing. »

Elle jeta un coup d'oeil au visage incertain de Rémus et sourit.

« Non, je déconne, en vrai j'ai pas du tout l'intention de repasser par chez Karine et Dominique avant de partir à la rentrée, donc j'ai pris tout ce dont j'avais besoin pour Paris. »

Rémus renonça alors et se fendit d'un sourire amusé. Claudine avait beau se détacher d'un bon nombre de clichés, son ancien rôle lui collait encore parfois à la peau et ça le faisait rire, surtout qu'elle s'en défendait à corps et à cris.

« Bon, on va manger ? » demanda-t-il alors que son amie râlait parce qu'il faisait tellement chaud que le simple fait de déballer sa valise l'avait couverte de sueur, même « entre les seins » pour la citer.

Claudine, une fois à table, resta sceptique devant la salade composée préparée par son ami.

« C'est toi qui l'a faite ? »

« Oui, pourquoi ? »

« Tu sais cuisiner ? »

« Oui... »

« Ah, je m'en serai jamais doutée. »

« Comment je dois le prendre..? »

« Mal, de toute évidence... pour être honnête, t'as plutôt une tête à cramer la cuisine. »

« Parce que toi tu sais cuisiner, bien sûr. »

« J'ai jamais dit ça ! »

Silence.

« Attends, Mumus, pourquoi tu nous as mis des couteaux à bouts ronds ? J'arrive pas à couper ma viande. »

Rémus se crispa. Une ombre traversa le visage de son amie.

le funambuleWhere stories live. Discover now