Biohazard - Disparus [ Tome 1 Terminé ]

Jour IIII : Ou comment les choses semblent se calmer.

« Bon courage ! »

En plus de l'encouragement de Cynthya, je salue de la main Arthur qui s'enfonce à nouveau dans la forêt de sapin, accompagné de ce qui lui sert de copine.

« À tout à l'heure ! » Il répond.

Ce type est un sucre, il mériterait cent fois mieux qu'Harmony. D'ailleurs, je ne les ai presque jamais vus échanger de gestes tendres ou de mots doux depuis notre arrivée sur la plage. Je mettrais ma main à couper que la platonicité de leur couple est bien antérieure à tout ce bordel. Une coincée psychorigide dans le genre de la blonde est sûrement livrée avec une bonne dose de frigidité en bonus.

M'enfin, le brun ne semble pas en tenir rigueur, trop absorbé par sa nouvelle vie d'aventurier.

Je tourne la tête vers la rousse.

« Tu devrais retourner dormir petite, la ronde de cet après-midi est pour toi. »

« Jamais de la vie ! Je suis bien trop excitée ! »

Je ne comprends pas tout de suite.

« Hein ? »

Puis je me rappelle notre petite discussion d'hier soir.

« Tu comptes sérieusement apprendre à te battre, en fait... »

Elle dresse son pouce en l'air et me fait un clin d'œil digne d'une héroïne d'anime japonais, la 2D en moins.

« Yes sir ! »

Je souffle en souriant. Une enfant.

« Alors commence par t'échauffer en allant "ramasser du bois" » Je lui dis, en ironisant sur mes derniers mots.

Je me sens comme un participant de télé-réalité de survie qui profite de la naïveté d'une de ses coéquipières pour en faire le moins possible.

« T'es sérieux ? »

« Evidemment, si tu t'y mets à froid, tu vas te faire mal, et crois-moi, te claquer un muscle est le dernier truc dont tu aies envie ici, et maintenant. »

Elle affiche une mine boudeuse. Je souris.

« Allez, ce sera plus utile et t'auras l'air moins conne qu'en faisant des allers-retours sur la plage. »

Elle me fait un salut militaire approximatif.

« Roger, chef. »

Et sans autre forme de procès, elle galope en direction de la démarcation entre les résinifères et le sable. Finalement seul sur le camp avec Sébastien, je prends quelques secondes pour le regarder s'affairer à monter un abri pour le feu. Il y a deux jours, quand l'averse nous a surpris, nous l'avons perdu bêtement et dans le cas où tous nos briquets tombent en panne de butane, mieux vaut ne pas réitérer l'expérience.

Aussi, et pour montrer que je suis capable de faire autre chose que taper des gens, je prends quelques minutes pour déboîter un des sièges de la voiture. Je le soulève par-dessus mes épaules et l'amène sous l'abri qu'est en train de construire le psy. Je le pose sous le toit de palme comme un bijou sur un coussin de velours et tapote mes mains entre elles avec fierté. Maintenant, on ne se détruira plus le dos en veillant sur les flammes le soir.

La tête de Sébastien sort de derrière son mini-chantier et il jette un œil à mon installation. Il lève un sourcil et glousse comme un enfant avant de disparaître à nouveau.

Bah écoute mon gars, c'est toi le bricoleur de la bande, faut pas se moquer de moi quand j'essaye de venir en aide à la communauté. Je laisse échapper un petit ricanement contre mon gré, amusé par la situation.