Quarantaine - Jour 14 : Ou comment les jours passent.

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« Eh bah c'est qu'elle progresse poil de carotte ! »

Je tends la main à Cynthya, assise au sol et en train de se masser le coccyx en grimaçant. Elle lève les yeux vers moi, sourcils froncés et visiblement furieuse. Sa moue me fait sourire, ce qui finit de l'énerver. Elle fouette ma main d'un revers de paume et se redresse sur ses deux jambes.

« Tu parles ! Je tiens même pas dix minutes sans finir les fesses dans l'herbe ! »

Je regarde notre public du coin de l'œil avec un petit sourire narquois vissé sur le visage. Sébastien, assis sur le semblant de pelouse aux côtés de Berry et Arthur, semble comprendre ce que je m'apprête à dire parce qu'il me devance.

« Tu fais déjà mieux que certains. » Commente-t-il en imitant grossièrement ma voix et dessinant des guillemets imaginaires avec ses doigts.

Je fronce les sourcils, frustré. Berry se met à rire, ce qui finit de m'agacer. C'est sans doute parce que mon changement d'humeur est aussi visible sur mon visage que le nez au milieu de la figure que le vieux chauve enchaîne.

« Bah quoi minot, c'est pas ce que tu t'apprêtais à dire ? »

J'hausse les épaules, vaincu.

« Carrément, mais c'est tout de suite moins drôle si ma victime s'y attend. »

Le psychologue secoue la tête en levant les yeux au ciel.

« Essaye d'innover un peu, tes blagues auront plus de succès. »

Sa remarque m'arrache un sourire malgré moi.

« Tss... » Je laisse échapper, amusé.

Face à moi, Cynthya a l'air de s'impatienter.

« Bon, on y retourne ? »

Je glousse de rire. Je m'avance vers elle et enroule mon bras autour de ses épaules. Je dépose un petit baiser sur sa joue gauche, lui faisant perdre ses moyens.

« Du calme petite guerrière, on en a assez fait pour aujourd'hui, tu ne crois pas ? »

Les pommettes rougies par la gêne, elle met un petit temps à répondre.

« Léopold, c'est pas en m'entraînant vingt minutes par jour que je vais progresser ! Et puis c'est pas comme si on avait grand-chose d'autre à faire ! »

« Arrête de râler un peu. Va te doucher plutôt, tu sens le phoque. »

Je la sens se tendre sous mon bras. Trop facile.

« Tu peux parler ! Tu crois que tu sens meilleur ? »

Je la lâche et elle s'écarte de moi, boudeuse.

« J'suis un mec, ma transpi', c'est du parfum. » Je conclus en reniflant mon aisselle avec classe.

Une expression de dégoût déforme le trait de ses lèvres.

« T'es dégueulasse. »

Je lui fais un clin d'œil agrémenté d'une mimique de baiser bien gras.

« Je t'aime aussi. »

Sur ces mots, elle jette un œil derrière elle en direction du bâtiment des douches, juxtaposé aux chambres.

« C'est peut-être pas une mauvaise idée, tout compte fait. Y a personne, je vais en profiter. » Elle tourne les talons et se dirige vers son bloc. « À tout' !» Finit-elle en levant sa main vers nous.

J'hoche la tête et me dirige vers le petit groupe assis non loin de là. Je me pose à leurs côtés en soupirant.

« Cette fille a trop d'énergie... ! »

Biohazard - Disparus [ Tome 1 Terminé ]Where stories live. Discover now