12.

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Je me regarde dans le miroir une dernière fois. Ce soir c’est samedi donc la soirée de Normani et je me suis apprêtée en conséquence en mettant une robe et du maquillage. J’ai quand même préparé un sac avec des affaires plus confortables pour me mettre à l’aise quand j’en aurai marre. Je ne sais pas vraiment comment va se passer cette soirée parce qu’elles sont toujours différentes les unes des autres mais je la sens bien. Il y aura mes amies donc c’est au moins une bonne chose.

Je termine de vérifier que j’ai bien tout pris puis je descend dans mon salon. Le samedi soir ma mère travaille souvent au restaurant parce que c’est le moment où il y a le plus de monde donc seuls mon frère et ma sœur sont présents. Je m’avance vers eux.

-Bon je vais y aller, si jamais vous avez un problème le temps que les parents ne sont pas rentrés vous m’appelez d’accord ?

-On sait se débrouiller Lau ne t’inquiète pas souffle Taylor qui lance un regard à Chris.

-Très bien j’arrête de vous embêter dis-je en rigolant. Bonne soirée a vous on se voit demain. Je les embrasse chacun sur la joue puis sors de chez moi.

Ils sont grands, c’est certain mais je m’inquiète toujours pour eux. C’est sûrement normal vu qu'ils sont toute ma vie et que je les aime. Je regarde devant moi et remarque Camila, adossée contre ma voiture. Elle s’est également vêtue d’une robe qui lui va à ravir. Je m’approche d’elle.

-Waouh, à ça près tu étais belle dis-je en approchant mon pouce et mon index en laissant qu'un ridicule espace entre eux. Elle me tape l'épaule alors que je rigole. Que tu es susceptible. Elle roule des yeux et rentre dans le véhicule après avoir mis ses affaires dans le coffre.

Installée au côté conducteur, je mets le chauffage parce que malgré nos manteaux nous avons froid. J'allume le contact et sors de mon allée. La route pour se rendre chez Normani n’est pas spécialement longue, je dirais une trentaine de minutes.  Je mets en marche la radio pour mettre un peu de musique en fond.

Lorsqu'une musique que j’affectionne passe, je me mets à chanter en tapant mes doigts sur le volant. Je sens le regard de Camila mais n’y prête pas attention. La chanson arrivée à son terme, je cesse de chanter.

-Waouh, à ça près tu chantais bien dit Camila en imitant le même geste que moi tout à l’heure alors qu'un rire me secoue.

-Tu n'es pas croyable dis-je en secouant la tête avec un sourire.

Depuis mercredi soir où elle m'avait rejoint sur mon toit, nous avons continué à le faire les soirs suivants. Disons que la journée et la nuit sont deux moments différents pour nous et notre relation. Je ne saurais pas l'expliquer mais lorsque nous sommes sur le toit, un écouteur dans l'oreille, la tête dans les étoiles, tout change entre nous, l'atmosphère devient plus tendre, plus douce. Bien que notre relation nous convienne à toutes les deux, j’imagine qu'inconsciemment nous avons besoin de ça pour nous deux. La rigolade et la taquinerie sont très importante je trouve mais la bienveillance et l'affection le sont tout autant.

Ce qui me perturbe avec Camila c’est que je trouve notre relation légèrement ambiguë. C’est peut être moi qui me fait des idées mais c’est ce que cela laisse paraître. J’aimerais savoir comment elle perçoit la chose mais je ne me vois pas arriver vers elle et lui dire «eh tu ne trouves pas que nos rapports sont ambigus ?».
Une chose est sûre c’est que tout cela ne me dérange pas, c’est juste étrange en quelque sorte.

Je me gare dans la rue où Normani habite sans pouvoir me mettre devant sa maison étant donné qu’il y a beaucoup de voiture. Je pars dans le coffre prendre mon sac ainsi que celui de Camila pour le lui donner.

-Tu pourrais me le porter quand même dit-elle alors qu’on marche.

-Mais bien-sûr rétorqué-je en levant les yeux au ciel. Je pourrais carrément te porter toi non ?

-Je n’osais pas te le demander enchaîne Camila en s'apprêtant à sauter sur mon dos alors que je l'en empêche.

-Si tu ne vas qu’on finisse par terre je te conseille de ne pas faire ce dont tu avais envie dis-je en pointant mes talons du doigt.

-Tu es tellement ennuyante. Elle roule des yeux, moi je rigole.

On arrive devant la maison où la musique, assez forte, s'entend du perron. Je regarde Camila puis ouvre la porte.

-Après vous mademoiselle.

-Merci bien. Elle me passe devant et je la suis.

Nouveaux voisins (Camren). Where stories live. Discover now